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Génération slow fashion

Sur les douze kilos de vêtements jetés (par personne) chaque année, un seul tiers est recyclé. Un chiffre qui ne concerne que l’Union européenne. Face à cette frénésie vestimentaire, certain(e)s ont fait un autre choix. Une génération engagée et bien décidée à prouver qu’il est possible d’allier mode et écoresponsabilité.

  • « Génération slow fashion ».
  • © Dynamo Production / France Télévisions

Ils ont choisi d’aller à l’encontre de la mode et sans doute, aussi, de l’influence des réseaux sociaux, qui veulent qu’on change régulièrement de garde-robes. Et qu’importe si nos penderies croulent sous le poids de vêtements à peine portés (et rarement triés) ou que certaines pièces de mauvaise qualité ne supportent pas plus d’une ou deux lessives. Pourquoi se priver quand il est devenu si facile d’acquérir, en un clic et pour une somme modique, des habits de toutes sortes qu’on n’hésitera pas à revendre ou à jeter une fois portés. Ce gaspillage et cette frénésie du tout-vêtement ont des conséquences plus ou moins visibles sur notre environnement (par la pollution que cela engendre et des traitements pour s’en débarrasser lorsqu’il devient impossible de les recycler). Certain(e)s ont refusé de se laisser happer par ce système mercantile. Avec pugnacité et aussi un peu d’huile de coude, ils ont prouvé qu’il était possible de se vêtir sans pourrir la planète, que nos collants troués méritaient d’être recyclés et que certains vêtements hors d’usage pouvaient servir de rembourrage. « L’atelier de couture va reprendre du linge de maison et d’autres vêtements qui sont abîmés pour leur donner une nouvelle vie, explique Matthieu Cètre, directeur adjoint d’Interfringue à Dôle. On a une cinquantaine de créations qui tournent. Si on prend l’exemple d’un pouf, chaque fois qu’on en vend un, il y a cinq kilos de tee-shirts découpés en paillettes qui vont faire la bourre. On n’achète rien du tout. Donc quand, sur un marché de Noël, on vend une cinquantaine de poufs, eh bien, mine de rien, ça fait deux cent cinquante kilos de tee-shirts qui passent dans quelque chose qui est réutilisable et réutilisé. »

Agathe Rouzaud a cofondé la start-up Ecollant basée à Auxerre (Yonne). Elle et son équipe ont inventé un procédé permettant de séparer le nylon de l’élasthanne des collants. Car il faut savoir que l’extraction du nylon est un des plus grands facteurs du dérèglement climatique. L’entreprise collecte les collants usés partout en France afin de réutiliser le nylon pour fabriquer de nouveaux collants. J’ai également rencontré la créatrice Camille Vallet, à l’origine de la tissuthèque Imaginéon à Dijon (Côte-d’Or). Elle récupère les rideaux, le linge de maison ou les serviettes pour les transformer, entre autres, en vêtements vendus en ligne sur imagineon.fr/shop. 

Pauline Pelsy-Johann, réalisatrice (interview donnée à « Koikispass » le 19 mars 2025)

 

Génération slow fashion, un documentaire réalisé par Pauline Pelsy-Johann à voir sur france.tv 👇 ​ ​

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Publié le 08 octobre 2025

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