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« L’Affaire des 40 singes » : trafic et corruption au Congo

Chaque année, 1 500 singes seraient capturés en République démocratique du Congo et acheminés illégalement en Thaïlande ou en Chine pour y être vendus, alimentant un sordide business qui menace l'avenir de la faune africaine. Une enquête aux allures de thriller. Un épisode de la série documentaire « Planet Killers », consacrée à la criminalité environnementale.

  • L'Affaire des 40 singes
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Il existe un marché clandestin et illégal où un bébé chimpanzé se monnaye plus de 40 000 euros. Il y a des acheteurs, donc des vendeurs. Et inversement... Aux extrémités de la chaîne commerciale : la jungle congolaise – la plus vaste et la plus riche d’Afrique – d’une part, des zoos douteux ou de riches collectionneurs d’autre part, alimentés via la Turquie, la Thaïlande ou la Chine. Entre les deux, des chasseurs souvent mal payés, des trafiquants organisés et sans scrupules, des fonctionnaires corrompus, d’autres dépassés ou qui ferment les yeux, des services de douane bernés par des certificats d’exportation bidons...

La République démocratique du Congo (RDC), depuis des siècles, subit comme une malédiction l’incroyable richesse de son sous-sol, de sa flore et de sa faune : abominable colonisation belge au XIXe siècle, ingérences étrangères, pillages, braconnage... Mais dans ce pays ravagé par une interminable guerre civile de trente ans (qui aurait fait plus de 6 millions de morts et autant de déplacés), les acteurs de la protection de la nature – militants, activistes, associations, autorités officielles – sont évidemment peu écoutés. Et bien désarmés face à l’immense et opaque trafic d’espèces animales générant chaque année des millions de dollars.

Pourtant, la saisie, fin 2023, au Togo voisin, de trois caisses en provenance de RDC et en partance pour la Thaïlande, contenant une cargaison évaluée à 350 000 euros – soit la plus grande saisie de l’histoire du continent africain – a été un électrochoc. Dans ces caisses, 40 primates appartenant à diverses espèces – dont certaines en grand danger d’extinction –, terrorisés, blessés, malades voire mourants.

Cette « Affaire des 40 singes » est le point de départ d’une formidable enquête dont ce documentaire relate les péripéties aux allures de roman d’espionnage. Du côté des enquêteurs : Ofir Drori, militant israélien, fondateur de l’organisation EAGLE (Eco Activists for Governance and Law Enforcement), Franck Chatereau, de l’association JACK (Jeunes Animaux Confisqués au Katanga) ou encore l’activiste Adams Cassinga, fondateur de Conserv Congo, se sont donné pour tâche d’identifier les criminels fauniques (et ce n’est pas sans danger, tant les trafiquants sont prêts à tout pour défendre leur business) et de fournir les preuves de leurs exactions aux autorités. Face à eux, une vaste toile d’araignée ramifiée : depuis les unités chargées de la « collecte » des animaux pour le compte de la société Domaf Zaire de l’« exportateur » François Mampa (qui se présente comme un « protecteur des animaux » !) jusqu’au sommet de l’État, notamment Cosma Wilungula, ancien directeur de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ou le professeur Augustin Ngumbi, coordinateur pour la RDC de la CITES, la convention des Nations unies qui régule  le commerce des espèces sauvages. Ces trois-là ne sont pas près d’oublier le jour où, à leur tour, ils sont devenus des proies...

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« L’Affaire des 40 singes » : trafic et corruption au Congo

 

Publié le 02 octobre 2025

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