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Court-métrage : Haïti, vivre coûte que coûte

Port-au-Prince, de nos jours. Au milieu du chaos social, politique et sécuritaire qui bouleverse le pays, Maxime, homme d’affaires de la bourgeoisie haïtienne, doit trouver une solution pour payer ses employés malgré l’interruption brutale du système bancaire. Ce premier court-métrage de la réalisatrice Johanna Sacks-Piaton a été présenté au dernier festival Off-Courts et a remporté trois prix au Stochkolm City Film Festival. Une plongée dans la réalité quotidienne du peuple haïtien.

  • Djibril Pavadé (Maxime) dans « La Paye ».
  • © Liarana Productions

L’intrigue

Maxime dirige une entreprise de textile qui emploie des dizaines de couturières et d’ouvriers. Nelson, son adjoint, est un précieux allié qui n’hésite pas à prendre des risques pour aider son patron. Car depuis l’interruption du système bancaire national, payer ses salariés est devenu une gageure. Mais le jeune entrepreneur n’a pas hésité à mettre en place un stratagème audacieux pour acheminer l’argent liquide jusqu’à ses bureaux. Au péril de sa vie.

Il faut continuer tant qu’on peut.

Maxime

La situation en Haïti en 2025

La scène d’ouverture du film est à l’image de la situation en Haïti depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Celle de la violence qui gangrène le quotidien d’un peuple pris au piège par les gangs qui ne cessent de gagner en puissance. Ils contrôlent aujourd’hui 90 % de la capitale, Port-au-Prince, et désormais une partie du centre du pays, pratiquant pillages, enlèvements, meurtres, agressions sexuelles et viols. On comptabilise des milliers de morts.
Ces dernières années, plus de 1,3 million de personnes ont dû fuir leur domicile, un record. La faim et la pauvreté s’aggravent, l’accès aux soins est extrêmement limité, tandis que des millions d’Haïtiens expriment leur lassitude face à l’absence de progrès, malgré la promesse d’une nouvelle force internationale.
L’absence de président a conduit à la création d’un Conseil présidentiel de transition, chargé de nommer un Premier ministre. L’économie est en récession et la crise alimentaire et sanitaire sans précédent.

Un film de Johanna Sacks-Piaton
Kervens Saint-Fort dans « La Paye ».
© Liarana Productions

La réalisatrice

Formée au William Esper Studio à New York, Johanna Sacks-Piaton a d’abord travaillé comme comédienne avant de se tourner vers l’écriture et la réalisation. Pendant dix ans, elle a mené en parallèle une carrière dans le système des Nations unies, alliant engagement humanitaire et création cinématographique. Elle a notamment travaillé en Haïti, pour le Programme alimentaire mondial de l’ONU, avant l’assassinat du président Jovenel Moïse (juillet 2021). La Paye est son premier court-métrage.
Et pour la petite histoire, elle est l’une des trois filles de la comédienne Charlotte de Turckheim.

Regarde le court-métrage « La Paye » ! 👇

Un film de Johanna Sacks-Piaton
« La Paye », sélectionné au festival Off-Courts.
© Liarana Productions
Publié le 19 novembre 2025
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