Ma chimio en stories

« T’es malade, mais t’es encore en vie ! » Victorine avait 27 ans quand le diagnostic est tombé. Comment vit-on avec un cancer à un tel âge ?
Chaque année, ils sont 1 800, entre 15 et 30 ans, à développer un cancer précoce. Jeunesse coupée en plein vol. À l’âge des premières fois, de l’insouciance éternelle et de l’entrée dans la vie adulte, la maladie impose soudain un impossible compte à rebours et son lot de questions sans réponse – la vie et la mort, l’espérance, la douleur. 
Face au choc du diagnostic, ce couperet est tombé sans prévenir et a scindé leur vie en deux, Marriah, Lucie, Jolann et Victorine ont décidé, dans un réflexe commun, de se raconter sur les réseaux sociaux. Minoritaires parmi les victimes du cancer, les 15-30 ans n’ont quasiment aucun espace d’échange, de discussion ou de soutien qui leur soit dédié. Cet espace-là, elles et ils le trouvent, le réinventent avec leurs propres codes, sur Instagram ou sur TikTok, pour le partager avec leur communauté.

Je n’ai pas pleuré parce que j’avais un cancer, mais parce que je ne serai plus jamais la même personne.

Marriah, dans « Les Vivants »

Sur France TV Slash, Les Vivants suit leur parcours au quotidien. La délicatesse de ce documentaire coup-de-poing tient à l’intelligence avec laquelle il mêle les images documentaires et les vidéos personnelles postées sur les réseaux sociaux, comme autant de miroirs tendus à nous-mêmes. Marriah, Lucie, Jolann et Victorine se racontent en double, en quelque sorte : face A sur les réseaux et face B devant la caméra des réalisateurs. Ces deux récits en face à face, parfois dissonants, se répondent, se reflètent, se complètent. Ils oscillent entre douleur et humour, désespoir et ténacité, et révèlent la puissance d’une rage de vivre intacte.
Entre 15 et 30 ans, le taux de survie à un cancer avoisine les 75 %. Le chiffre, certes, rassure, mais ne doit pas occulter cette réalité : cela représente néanmoins plus d’un mort par jour...