Lady Gaga et le « truc en plume » de Zizi Jeanmaire, Aya Nakamura et la Garde républicaine sur le pont des Arts, un cheval mécanique voguant sur la Seine, Céline Dion sublimant L’Hymne à l’amour du haut de la tour Eiffel ou la sublime vasque illuminée depuis le jardin des Tuileries : à l’origine de tous ces bouffées de beauté et d’émotions collectives, il y a un homme, Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024.
Face aux caméras de l’émission INA ADN, il réagit aux images d’archives habilement sélectionnées par le journaliste Hugo Domenach et ses équipes, pour raconter son parcours, ses engagements, son goût du spectacle vivant.
Le théâtre est un outil pour se reconnecter à son discernement. Il ne dit pas : « Pensez ceci » ou « Pensez cela » ; il dit simplement : « Pensez, n’oubliez pas de penser ! »
Thomas Jolly - « INA ADN »
En explorant des références méconnues, telles que la parade de Jean-Paul Goude pour le bicentenaire de la Révolution, Thomas Jolly dévoile, avec une simplicité gourmande, des anecdotes surprenantes et revient également sur l’héritage de Jean Vilar et la naissance du Théâtre national populaire comme vecteur de rassemblement. « Jean Vilar disait qu’il fallait que le théâtre aille au public, plutôt que le public au théâtre : j’aime cette expression-là », explique-t-il. Son parcours, passant d’acteur à metteur en scène par nécessité, témoigne de sa passion pour l’art comme outil de rassemblement et de résistance.
[Le harcèlement subi après les cérémonies des JO] a été orchestré par une petite minorité très bruyante et très coordonnée. Ça me fait penser à cette phrase de Martin Luther King qui dit qu’il faut que ceux qui aiment la paix apprennent à s’organiser aussi bien que ceux qui aiment la guerre...
Thomas Jolly - « INA ADN »
Peu d’émissions permettent à des personnalités de se livrer si ouvertement qu’INA ADN. Décor sobre, face caméra, questions pertinentes qui laissent à la parole le temps de se déployer et extraits d’archives en guise de fil rouge : après notamment Lilian Thuram, Jean-Paul Rouve, MC Solaar, Farida Khelfa ou Lio, Thomas Jolly, confronté aux images du passé (y compris quelques savoureux extraits de ses premières télés), dresse là une sorte d’autoportrait tout en nuances. L’occasion d’en savoir plus sur cet artiste engagé, soucieux du public, enfant du théâtre aussi à l’aise et pertinent dans ses mises en scène de Starmania que pour ses marathons shakespeariens (il a monté et joué l’intégralité de Henri VI et Richard III : vingt-quatre heures de spectacle pur).