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« Marie-Laure Garnier, la Carmen de Cayenne »

De Kourou aux grandes scènes parisiennes, la soprano guyanaise Marie-Laure Garnier, 35 ans, est une voix incontournable de l’art lyrique français. À 8 000 kilomètres des plus prestigieux opéras métropolitains, elle incarne en Guyane une Carmen revisitée à la créole.

  • Marie-Laure Garnier.
  • © 1ere Outre-mer

TralalalAlalAAAAA…Tu peux chanter aussi aiguë, toi ?

Pour Marie-Laure, sa voix est un véritable instrument au service d’une passion et d’un métier : le chant lyrique. Formée à l’École de musique de Kourou, elle choisit la musique classique dès son enfance, loin de la traditionnelle dancehall et du zouk. C’est ainsi qu’à seulement 14 ans elle s’envole pour Paris afin de perfectionner son art et réaliser son rêve.

Un chemin tracé avec brio

En 2021, Marie-Laure est la première chanteuse ultramarine à recevoir une Victoire de la musique classique. On peut le dire, l’artiste guyanaise a un parcours brillant, avec des moments forts comme en 2023 au Concert de Paris, où elle a chanté « la Marseillaise » au pied de la tour Eiffel. Mais, malgré son succès dans l’Hexagone, son cœur et son inspiration restent en Guyane.

Guyane chérie

De retour au pays, Marie-Laure se prépare à interpréter pour la première fois l’opéra de Georges Bizet : Carmen. Cette fois, pas de gitane sévillane, mais une Guyanaise vêtue de madras et coiffée d’un maré tèt*. Une vraie femme de caractère, à l’image de la créole potomitan**. Accompagnée de l’association Les Contres Courants, elle chapeaute professionnels et jeunes talents pour reproduire un Carmen local. Les tambours résonnent alors au son du piano, et les voix perçantes s’alignent au rythme des danses traditionnelles, le tout sur la scène de Cayenne.

Marie-Laure, elle a quelque chose de particulier.

Elle avance et elle a envie de voir la Guyane avancer.

Nicole Pronzola, cheffe de chœur

Plus qu’un mélange culturel, c’est un choc de milieu. Alors que 50 % de la population vit sous le seuil de pauvreté en Guyane, et que son ensemble subit la vie chère, Marie-Laure n’a qu’une idée : rendre à son pays tout ce qu’il lui a donné.

* Maré tèt : « attaché de tête » en français. Il s’agit d’une coiffe traditionnelle des Antilles françaises et de la Guyane.

** Femme potomitan : « poteau central » en français. Cette expression désigne les femmes, souvent célibataires, qui sont le pilier de leur foyer et qui ont un fort caractère pour tout assumer.

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Rédigé par Abigaïl Mondésir
Publié le 27 août 2025
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