Autour du personnage de Cléopâtre se sont forgés une légende puis un mythe singulier associant passion et mort, volupté et cruauté, richesse et guerre, politique et divinité, qui éclairent les regards contrastés que l’Occident porte sur la civilisation égyptienne et, plus généralement, sur le statut dont y bénéficiait la femme d’État.
Ces facettes innombrables ont hanté l’imaginaire des créateurs dans l’écriture, la peinture, le dessin, la sculpture – le magnifique Antoine et Cléopâtre de Shakespeare n’a pas peu contribué à populariser le destin de la reine –, mais aussi la musique, l’opéra et le ballet et, plus près de nous, le cinéma, la bande dessinée, la publicité et les jeux vidéo.
Figure iconique universelle
Œuvre collective d’artistes et d’écrivains, le mythe Cléopâtre a été l’outil, jusqu’au XIXe siècle, d’une transgression des interdits religieux et politiques, avant de donner naissance à une figure iconique universelle, non plus femme hypersexualisée mais femme de pouvoir qui se bat pour sa patrie, son honneur et sa liberté.
« Le mystère Cléopâtre » fait le point sur l’état actuel des connaissances historiques et archéologiques – qui, mystérieusement, demeurent ténues –, soulignant le contraste entre la pauvreté des sources et la profusion des évocations et revendications. Comment passe-t-on d’une légende à un mythe, et d’un mythe à une icône puissante et multiple ? Il y a encore bien du mystère dans cette icône universelle qu’explore la prochaine exposition-événement de l’IMA…