Remonter le temps avec le télescope James Webb

À l’occasion de la Fête de la science, France 5 diffuse, ce jeudi à 21.00, « James Webb, voyage aux origines de l’univers ». Propulsé dans l’espace le 25 décembre 2021, le successeur d’Hubble a atteint son orbite définitive le 24 janvier 2022. Avec lui, les scientifiques espèrent percer certains mystères sur notre lointain passé.

 

Avec le champ profond de Hubble, on s’est aperçu que si on pouvait obtenir un telle image grâce à ce télescope, un nouvel instrument doté d’une meilleure résolution nous permettrait de voir encore plus loin. C’est devenu notre objectif pour James Webb. Observer la formation des étoiles et des galaxies.

Peter Stockman, directeur adjoint, institut des sciences du télescope spatial

Il est le télescope spatial de tous les superlatifs. Le plus cher jamais réalisé à ce jour (10 milliards de dollars), le plus gigantesque (son miroir primaire mesure 6,5 mètres de diamètre et son pare-soleil a la taille d’un terrain de tennis), le plus ambitieux (capable de détecter le spectre infrarouge) et le plus puissant (il a la capacité de voir mieux et plus loin dans le temps que son grand frère Hubble). « James Webb est truffé d’instruments scientifiques ultra-sophistiqués, précise l’astrophysicienne Jane Rigby. On pourrait le comparer à un couteau suisse, mais je n’en connais pas qui possède autant de fonctions différentes. »
Grâce à sa technologie et à son emplacement orbital en L2 (point de Lagrange 2 ), ses images sont vouées à révolutionner notre connaissance spatiale, à ouvrir de nouveaux champs d’investigation et à nous émerveiller. Pour arriver à un tel exploit, des années de réflexion, de concertation, de fabrication, d’ingéniosité et de tests ont été nécessaires car, à l’inverse de son prédécesseur, réparable du temps des vols habités (en navette), le télescope spatial James Webb se situe trop loin de la Terre (1,5 million de kilomètres) pour être dépanné par des astronautes. Du moins en l’état actuel des distances effectuées par les vols spatiaux habités.
Malgré le coût exorbitant de sa fabrication et l’allongement des délais pour parvenir à l’envoyer dans l’espace en toute sécurité, les images transmises sont à la hauteur des exigences et des attentes scientifiques. En découvrant cet été ses premiers clichés, difficile en effet de ne pas saluer la prouesse du travail réalisé en amont. Un travail collectif et collaboratif mis en lumière dans ce nouveau documentaire proposé par « Science grand format » à l’occasion de la Fête de la science.

Point de Lagrange 2

« L2 est l’un des cinq points remarquables du système Soleil-Terre, où les forces gravitationnelles de ces deux corps massifs se compensent mutuellement, de sorte que tout objet de faible masse qui s’y trouve – tel qu’un satellite – est “maintenu en place” par l’équilibre des forces d’attraction ainsi créé. Cet objet garde sa position relative par rapport à la Terre et au Soleil (moyennant quelques corrections minimes, qui limitent ainsi sa consommation d’ergol), et reste donc accroché à l’orbite de la Terre autour du Soleil comme le ferait la balançoire d’un manège.
Avec sa face instrumentée orientée en permanence vers l’extérieur, c’est-à-dire dos au Soleil et à la Terre depuis le point d’observation L2, Webb bénéficiera d’une vue constante, entièrement dégagée et sans éclipse sur les autres planètes de notre système solaire et les confins de l’espace. Contrairement à un satellite en orbite terrestre, un satellite stationnant en L2 ne passe pas son temps à entrer et sortir de l’ombre de la Terre, et s’affranchit donc des amplitudes thermiques qui perturbent ses instruments et sa vision. 
»
Source : Ariane Group

Ces petites vagues [de lumière] qui traversent l’espace et le temps pour arriver jusqu’à nous sont étirées. Et ça, ça change leurs couleurs. Et les couleurs changent petit à petit, deviennent de plus en plus rouge et ensuite disparaissent derrière le rouge dans ce qu’on appelle l’infrarouge. Ce qui fait qu’aujourd’hui on ne les voit plus avec nos yeux.

Christophe Galfard, auteur et physicien

 

Science grand format : James Webb, voyage aux origines de l’univers

Observer le ciel, c’est remonter le temps. Nous voyons la Lune telle qu’elle était il y a une seconde. Le Soleil, il y a huit minutes. Le télescope Hubble nous a permis de voir l’Univers tel qu’il était il y a 13 milliards d’années. Mais le James Webb va nous permettre de regarder encore plus loin, jusqu’au temps qui a suivi le Big Bang, lors de la formation des toutes premières étoiles. Depuis sa mise en service, en juillet 2022, cette extraordinaire machine, l’instrument scientifique le plus cher jamais construit, a déjà repoussé les limites de nos connaissances. Il va peut-être même nous révéler l’existence d’une forme de vie extraterrestre.
Nous allons révéler l’épopée de sa conception et de sa fabrication : dix milliards de dollars, et plusieurs décennies de travail, afin d’arriver à ce succès hors normes. Pour certains scientifiques de la Nasa et de l’ESA, cela représente la majeure partie de leur carrière.

Magazine – Présentation Mathieu Vidard
Documentaire (90 min - 2022) – Auteur et réalisateur Martin Gorst – Production Windfall Films – En coproduction avec France Télévisions, avec la participation de BBC, NHK, Warner Bros

Ce documentaire est diffusé jeudi à 21.00 sur France 5
Science grand format : James Webb, voyage aux origines de l’univers est à voir et revoir sur france.tv

 

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