« Science grand format : Angkor, le mystère des temples de bronze »

Voyage inédit au cœur de la civilisation khmère

France 5

Documentaire

Majestueux, énigmatiques, les temples d'Angkor ont beau avoir perdu de leur superbe, ils restent des joyaux architecturaux. Si ce qui nous est donné à voir est en deçà de ce qu'ils furent, il y a matière pour imaginer ces sanctuaires parés et décorés dans lesquels figuraient une multitude de statues en bronze. La preuve en images jeudi 26 juin à 21.05 sur France 5.

« Science grand format : Angkor, le mystère des temples de bronze ». © Iliade Productions

Quand un souverain est le vainqueur d'un autre, il arrive sur un nouveau territoire, et là, on va piller les œuvres qui avaient été érigées par le prédécesseur, parce que le bronze, c'est un matériau qui a toujours été précieux, qui est très convoité. Et donc, les bronzes, on a envie de les refondre et d'utiliser le métal, l'alliage pour fondre une nouvelle statue.

Pierre Baptiste, directeur des collections (musée Guimet)

Il faut imaginer ces temples du temps de leur splendeur, à une époque où dorures, parements et statues complétaient harmonieusement l'ensemble. Depuis de nombreuses années, des scientifiques de tout bord s'évertuent à les révéler, à les restituer, en fouillant, analysant et scrutant sols, murs et vestiges. Aidés par les progrès scientifiques et technologiques, ils sont en mesure de dévoiler certains pans de cette civilisation khmère dont nous avons encore tant à apprendre. Profiter de leurs connaissances et de leurs découvertes, ce n'est pas qu'ouvrir un livre à une page donnée. Cela ressemble davantage à une immersion, un voyage dans le temps. On se laisse alors prendre par leurs récits sans craindre le faux pas. Comme celui concernant cette statue de Vishnu couché, faite en bronze, d'une taille colossale. Du moins, on le devine par ce qu'il en reste, de multiples fragments retrouvés, dont ce haut du corps imposant. Pour la première fois, ces différents éléments s'apprêtent à quitter le musée national du Cambodge à Phnom Penh pour rejoindre le musée des Arts asiatiques - Guimet à Paris. Une représentation divine qui a droit aux plus grands honneurs et aux plus grandes précautions. Un objet suffisamment unique pour qu'on lui consacre une étude et une restauration approfondies avant d'être présenté lors de l'exposition Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin. En s'intéressant à ce bronze, on en vient à se passionner pour les méthodes employées à l'époque pour fabriquer d'aussi grandes statues, et à ce procédé, encore usité, dit « de la cire perdue ». Il y a tant à raconter qu'on ne saurait par quoi continuer. Place donc à celles et ceux qui savent si bien en parler...

Ce Vishnu est resté en extérieur pendant plusieurs siècles. La polychromie et la dorure sont des éléments qui partent, qui sont fragiles. Là (en désignant l'image sur son écran), vous avez un exemple d'un tout petit fragment de lèvre peinte. On suspecte que ses lèvres étaient peintes en rouge avec un pigment qu'on appelle le vermillon, à base de soufre et de mercure.

Anne-Solenn Le Hô, responsable du groupe peinture au sein du département recherche, Centre de recherche et restauration des musées de France

La Fonderie royale d’Angkor

« C’est à Angkor Thom, au nord du palais royal, soit au cœur de l’ancienne capitale, qu’est découvert en 2012 un atelier de travail du métal, identifié à une "fonderie royale". Principalement active au cours du 11e siècle, elle constitue l'un des principaux centres de production de bronzes à l’échelle du royaume angkorien. Grâce à une abondante documentation archéologique, comprenant aussi bien les structures de travail (sols, bas-foyers, fosses) que les mobiliers associés (déchets pour l’essentiel : chutes métallurgiques, scories, fragments d’objets, de creusets, de moules, de parois de four et de tuyères), ce site permet la redécouverte d’une diversité de savoirs et de techniques (fonte à la cire perdue, martelage), en même temps que la restitution de l’organisation du travail des fondeurs au service du roi et du palais. »
Source : Dossier de presse de l'exposition « Bronzes royaux d'Angkor, un art du divin »

Science grand format : Angkor, le mystère des temples de bronze

Dans la jungle cambodgienne, Angkor demeure l’un des plus grands mystères archéologiques du monde. Si ses temples majestueux nous sont parvenus sous forme de ruines de pierre, les récentes découvertes et les archives historiques suggèrent qu’ils étaient autrefois ornés de statues et d’éléments en bronze d’une richesse insoupçonnée. 
Ce documentaire propose une plongée fascinante dans cet aspect méconnu de la civilisation khmère, à l’occasion de l’exposition Bronzes royaux d'Angkor, un art du divin au musée Guimet, qui met en lumière l’importance du bronze dans l’art et la spiritualité angkoriens. Au cœur de cet événement se trouve la reconstitution spectaculaire d’une statue de Vishnu, découverte en 42 fragments et partiellement restaurée.

Magazine – Présentation Mathieu Vidard
Documentaire (inédit – 90 min) – Auteur Frédéric Wilner – Réalisation Bruno Victor-Pujebet – Conseillers scientifiques Pierre Baptiste, Brice Vincent et David Bourgarit – Commentaires Marie-Eve Dufresne – Compositeurs Julien et Vitaly Jardon – Production Iliade ProductionsLes Films de l’OdysséeLe Musée Guimet, L’EFEO et le C2RMF, avec la participation de France Télévisions et du Centre National du Cinéma et de l’Imagine Animée – Avec le soutien de La Procirep-Angoa

Ce documentaire est diffusé jeudi 26 juin à 21.05 sur France 5
Science grand format : Angkor, le mystère des temples de bronze est à voir et revoir sur france.tv

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