Tour de France Hommes et Femmes 2023 — Deux Tours, une même passion

France Télévisions, diffuseur historique de la plus grande course cycliste au monde, propose une nouvelle fois de vivre sur ses antennes un mois de passion, d'émotion et de ferveur avec le Tour de France Hommes et le Tour de France Femmes. Dès le 1er juillet, le peloton masculin prendra le départ depuis le Pays basque, du côté de Bilbao. Puis, à partir du 23 juillet, ce sera aux femmes de lancer leur course depuis les sommets de Clermont-Ferrand pour une  deuxième édition de la compétition.

Tour de France Hommes et Femmes 2023 - Deux Tours, une même passion © FTV

 

Interview d’Alexandre Pasteur, journaliste France Télévisions  

Alexandre Pasteur
Alexandre Pasteur
© FTV - Nathalie Guyon

C'est le retour du puy de Dôme après 35 ans d’absence. C’est une montagne emblématique qui fait partie de l’histoire du Tour de France. Il y aura donc beaucoup d’attente autour de cette étape. Les favoris vont vouloir se dévoiler et marquer cette étape de leurs empreintes.

Alexandre Pasteur 

Quelles sont les particularités à relever dans ce parcours 2023 ? Y aura-t-il des étapes clés ?  
Alexandre Pasteur : On aura une première semaine très dense et très musclée, sans doute la plus difficile depuis plus de trente ans avec notamment deux premières étapes au Pays basque espagnol qui vont être très vallonnées et accidentées sur des petites routes. Elles vont créer du mouvement, il y aura du danger également. Attention aux chutes, surtout en cas de pluie, il peut y avoir un peu de dégât. Les favoris vont se dévoiler dès les deux premières étapes, notamment avec la première autour de Bilbao, qui fait plus 3 200 mètres de dénivelé positif avec deux talus dans les derniers kilomètres. Cela va être un beau tremplin pour les puncheurs. Pour résumé : la première semaine sera très dense avec une entame difficile au Pays basque espagnol. Les Pyrénées arrivent très tôt cette année — à la 5e et 6e étape, c’est du jamais-vu depuis près de trente ans. Habituellement, elles arrivent soit au milieu de la 2e semaine, soit en fin de 3e semaine. Les dix derniers jours dans la région Rhône-Alpes seront compliqués avec des arrivées au sommet du Grand Colombier. Il y aura également la 14e étape avec une arrivée à Morzine qui sera difficile. Dans l’ensemble, c’est un parcours que je trouve compliqué car montagneux. Une autre spécificité de ce Tour : les organisateurs renouent avec une étape de montagne la veille de l’arrivée sur les Champs-Élysées, une étape dans les Vosges, entre Belfort et le Markstein Fellering. Cela va être quelque chose de très particulier que l’on n’a pas vu depuis des années. En résumé, ce parcours est atypique. Il va de l’avant tout en gardant un coup d’œil dans l’histoire et dans le passé. Les favoris devront anticiper un pic de forme très tôt.   

On aura un beau duel entre Pogacar et Vingegaard. Cela sera une sorte de remake de l’année dernière avec les deux mêmes favoris.

Alexandre Pasteur

Qui sont les grands favoris de cette édition ? Doit-on s’attendre à un nouveau duel Tadej Pogacar contre Jonas Vingegaard ?  
A. P. : Il y a effectivement deux grands favoris : Vingegaard et Pogacar, avec un petit avantage à Vingegaard, tenant du titre. Il adore la France, il se sent à l’aise sur le Tour. Il a fait deuxième lors de sa première participation. Et il a gagné l’an dernier lors de sa deuxième participation. Il a cette course dans la peau. Il a toutes les qualités, c’est un rouleur, c’est un grimpeur, c’est un puncheur. Il a en plus la meilleure équipe avec lui. Il aura une équipe supérieurement armée dans tous les compartiments au mois de juillet. Que ce soit sur le plat ou en montagne. Je pense qu’il a vraiment le profil parfait pour remporter un 2e Tour de France. Tout dépendra bien évidemment de la forme de Pogacar, qui s’est cassé le poignet en avril dernier. Depuis, il n’a couru que deux jours : les Championnats de Slovénie : un contre-la-montre et une course en ligne. Deux jours de course en deux mois : cela n’est pas beaucoup… il va manquer de rythme, je pense. Mais, sur sa classe, il est capable de rivaliser avec Vingegaard. Pour lui, tout va se jouer sur la première semaine avec son manque de rythme : s’il ne lâche pas trop de temps sur la première semaine, il sera très fort sur la fin de ce Tour. 

Christophe Laporte (Jumbo-Visma) fait partie de l’équipe de Vingegaard. Le Français sera très important auprès du tenant du titre. L’année dernière, il avait réalisé une belle victoire d’étape à Cahors. Puncheur, sprinteur en super forme, il aura un rôle très important auprès de Vingegaard, mais il aura aussi sa carte à jouer. Je l’imagine bien aller chercher une ou deux victoires d’étape. 

Alexandre Pasteur

Qui sont les Français à suivre pour ce Tour de France 2023 ? David Gaudu, Julian Alaphilippe ou Thibaut Pinot : lequel va réussir à se démarquer et à galvaniser les foules ?
A. P. :
Il y a beaucoup d’attente autour de David Gaudu, qui a pris la quatrième place l’année dernière sur le Tour et qui vise cette année le podium. Sincèrement, derrière les deux monstres que l’on vient de citer précédemment, il y a de la place. Une dizaine de coureurs peuvent prétendre à la troisième place, dont David Gaudu, et je l’imagine très bien sur le podium à Paris à la fin du mois de juillet par rapport à ses résultats de l’année dernière, récemment sur le Paris-Nice et également aux Championnats de France, où il est revenu à un très bon niveau de forme et où il a bien soutenu Valentin Madouas. Il a pris la mesure du Tour. Il a pris la mesure du rôle de leader, et c’est important car cet aspect ne s’apprivoise pas facilement, il a vraiment le potentiel pour aller chercher une place sur le podium à Paris. Le parcours ne lui fait pas peur. Il est bon en montagne, il est bon sur les cols longs, c’est un bon puncheur également. Il devrait passer les premières étapes sans encombre. J’ai beaucoup d’espoir et je pense que sa forme va aller crescendo. Je parle d’une place sur le podium. On n’est peut-être pas à l’abri d’une très bonne surprise en cas de défaillance d’un des deux grands favoris de ce Tour. Tout est possible. En plus, il sera bien épaulé avec Valentin Madouas, le nouveau champion de France. Il aura vraiment une belle équipe entièrement à son service. L’autre Français à suivre, ce sera Julian Alaphilippe. Il ne joue pas le classement général du Tour, mais il va jouer les premières étapes. Son objectif est d’aller chercher des victoires d’étape sur les deux premiers jours au Pays basque, à Bilbao ou à Saint-Sébastien, car il l’a déjà fait en 2019, 2020 et 2021 sur le Tour : aller chercher le maillot jaune très tôt et le garder le plus longtemps possible, c’est son objectif. Ensuite, l’autre coureur à suivre, c’est Thibaut Pinot. Il s’agit de son dernier Tour de France. Il sera là dans un rôle d’équipier, avec peut-être l’espoir d’aller chercher une victoire d’étape. Je l’imagine surtout au service de David Gaudu, qui lui vise le général. 

Propos recueillis par Fanta Traore 

Jusqu’au 23 juillet, le Tour de France est à suivre en intégralité sur France 2, France 3 et france.tv, tous les jours du premier au dernier kilomètre

Tour de France 2023
Tour de France 2023
© ASO

Deuxième édition du Tour de France Femmes 

Pour la deuxième édition, le mot d'ordre sera « Toujours plus haut ». Les huit étapes, qui totalisent une distance de 956 kilomètres, vont confronter les championnes à de nouvelles difficultés. Le principe du passage de témoin avec le Tour a été conservé, mais les coureuses se retrouveront cette fois à Clermont-Ferrand pour entamer dans une première séquence la découverte du Massif central. En fin de semaine, c’est la chaîne pyrénéenne qui fera le tri entre les grimpeuses les plus efficaces : la ligne d’arrivée au col du Tourmalet sera l’objectif de toutes les prétendantes au maillot jaune. Il faudra encore le défendre le lendemain sur le chrono final de Pau.

Tour de France Femmes, du 23 au 30 juillet, à suivre, en direct sur France 2 et france.tv

Tour de France Femmes 2023
Tour de France Femmes 2023
© ASO
Publié par Fanta TRAORE
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