« Constance aux enfers » : un polar léger avec Miou-Miou

La vie trop tranquille d’une vieille fille antiquaire vire au noir : en quelques jours, la voilà avec un jeune amant, un lourd secret et un maître-chanteur ! Une comédie policière à double fond, drôle et délicieusement amorale signée Gaël Morel, avec Miou-Miou, Aurore Clément, Salim Kechiouche et Jérôme Deschamps. Jeudi 14 mars à 21.10 sur France 3.


Monsieur Lorelle (Jérôme Deschamps) trouve que Constance (Miou-Miou) ressemble à Emma Bovary. « Vous êtes une grande mélancolique qui s’ignore. » Malheureusement pour lui, Lorelle ne ressemble guère à Rodolphe. Il est vrai que Constance est vieille fille. Elle vit seule avec son chat et tient en bas de son immeuble un magasin d’antiquités que ne fréquente pas grand-monde, hormis monsieur Lorelle, donc, qui vient farfouiller dans les romans policiers défraîchis et démodés… à vrai dire, il vient surtout pour Constance, qu’il rêve d’épouser. Monsieur Lorelle est un peu collant.
Constance est vieille fille, certes, mais pas coincée. Elle rêvasse en admirant de sa fenêtre les torses nus des ouvriers du chantier, en particulier celui d’Adam, un sculptural Polonais aux allures de Chippendale. Dans dix jours, l’antiquaire ferme boutique pour partir à Houlgate avec sa meilleure amie, Maricé (Aurore Clément). Évidemment, rien ne va tourner comme prévu. Et c’est à cause de l’irruption dans le magasin du troublant Amine (Salim Kechiouche), mannequin de sous-vêtements masculins et chauffeur de VTC, en quête d’un cadeau d’anniversaire pour son amie du moment, Kimmy (Marilyn Lima), une locataire de l’immeuble. Pour le dire sans détour : malgré la différence d’âge, Constance en pince drôlement pour Amine. Aussi, quand le bellâtre déboule chez elle en pleine nuit pour lui avouer qu’il a provoqué accidentellement la mort de la jeune femme au cours d’une dispute, Constance n’hésite pas une seconde à lui apporter son aide… puis à le mettre dans son lit ! Le corps de la défunte escamoté par Amine, les deux amants pensent couler des jours heureux. Hélas ! Un inconnu commence à faire chanter Constance et réclame une jolie somme d’argent pour prix de son silence…
Le roman de Jean-Pierre Ferrière (Éditions Fleuve Noir, 1963) avait déjà connu les honneurs d’une adaptation au cinéma, un an après sa parution, dans une réalisation de François Villiers, avec Michèle Morgan, Dany Saval, Maria Pacôme et Claude Rich. Sur les conseils de Dominique Besnehard, Gaël Morel s’est essayé à l’exercice, avec en tête le Vivement dimanche de François Truffaut. Gilles Taurand – qui a coécrit le scénario – et lui signent une relecture drôle et enlevée, ironique et ludique, avec une touche bienvenue de « girlpower », tendance vieilles dames encore vertes.

Constance aux enfers

À part Amine et Kimmy, le jeune couple de voisins qu’elle croise régulièrement, les visiteurs sont rares dans la boutique d’antiquités de Constance Brunel. La solitude est aussi celle de sa vie. Une nuit, Amine, paniqué, cherche secours chez elle : Kimmy est mal tombée en glissant et elle s’est tuée. Pensant que la police ne va pas croire cette version à cause de son passé judiciaire, Amine emprunte la voiture de Constance pour emmener le cadavre et le faire disparaître. Dans les jours qui suivent, ce secret partagé rapproche Constance et Amine. Mais, un matin, une lettre anonyme accompagnée de photos demande une rançon : quelqu’un de l’immeuble a tout vu, le chantage commence.

Téléfilm (2022 – inédit – 95 min) – Réalisation Gaël Morel – Scénario et dialogues Gaël Morel et Gilles Taurand – D’après le roman de Jean-Pierre Ferrière paru aux éditions Fleuve Noir, collection « Spécial Police » – Coproduction Septembre Productions (Mediawan) et Mon Voisin Productions, avec la participation de France Télévisions

Avec Miou-Miou (Constance), Salim Kechiouche (Amine), Aurore Clément (Maricé), Jérôme Deschamps (Lorelle), Léonid Glushchenko (Adam), Marilyn Lima (Kimberley)…

Diffusion jeudi 14 mars à 21.10 sur France 3
À voir et revoir sur france.tv

Publié par Christophe Kechroud-Gibassier le 10 mars 2024
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