Camille Cottin, invitée des « Rencontres du Papotin »

Ils vous ont étonné, surpris et ému face à Gilles Lellouche. Retrouvez les journalistes atypiques du « Papotin »pour une interview sans filtre de la comédienne Camille Cottin. Le nouveau magazine, proposé par Éric Toledano et Olivier Nakache, reprend l’ADN du journal dont la rédaction est composée de non-professionnels, porteurs de troubles du spectre autistique. Une émission à voir samedi 8 octobre à 20.30 sur France 2.

Camille Cottin © Elise Linares - FTV

À l’affiche en 2021 de Stillwater avec Matt Damon et House of Gucci de Ridley Scott, aux côtés de Lady Gaga et Al Pacino, Camille Cottin est sans doute l’une des comédiennes françaises les plus demandées de sa génération. Révélée par le programme Connasse et acclamée dans la série phénomène Dix pour cent, elle est l’invitée de ce nouveau numéro des Rencontres du Papotin. L’occasion pour elle de répondre, sans filtre et sans détour, à des questions sur son enfance, sa carrière ou sa famille, mais aussi de partager un moment unique et émouvant avec ces journalistes atypiques.

« Les Rencontres du Papotin »
Camille Cottin répond aux questions des journalistes du « Papotin »
© Elise Linares - FTV

Entretien avec Julien Bancilhon, psychologue et rédacteur en chef du Papotin

Quelle est votre histoire avec le « Papotin » ?
Julien Bancilhon.
J’ai rencontré le Papotin en 2005, lorsque j’étais psychologue accompagnant à l’hôpital de jour d’Antony. J’ai continué d’accompagner le Papotin jusqu’à ce que Driss El Kesri parte à la retraite en 2019, et me demande de le remplacer. Aujourd’hui, je m’occupe de tout le groupe du Papotin qui réunit une dizaine d’institutions accueillant des personnes handicapées : hôpitaux de jour, instituts médico-éducatifs (IME) ou foyers. Nous avons rendez-vous tous ensemble chaque mercredi.

Comment a été perçue la proposition d’Éric Toledano et Olivier Nakkache d’en faire une émission télévisée ?
J. B.
: Il y a quelque chose de très naturel dans le fait d’amener le Papotin à la télévision, même si dans les faits cela a été très compliqué. On a toujours filmé nos interviews avec un résultat très intéressant. Mais dans l’histoire du Papotin, même si d’autres équipes de télévision avaient déjà tenté l’expérience, ça n’avait jamais abouti. C’est vraiment la ténacité d’Olivier Nakache et Eric Toledano qui a permis d’adapter le concept. Cela a demandé beaucoup plus d’ajustements de leur part que de la nôtre. On est aussi très bien entourés par le producteur Clément Chovin (Kiosco.TV) qui est d’ailleurs devenu un membre à part entière du Papotin : il est là tous les mercredis.

Comment préparez-vous les émissions ?
J. B. :
À la rédaction du Papotin,on a une organisation spécifique sur la façon dont la parole circule, et dont on sollicite les sujets. Il y a du très singulier dans le handicap, et en même temps de l’universel : c’est très difficile d’allier les deux. Et le Papotin arrive vraiment à faire ce mélange. C'est la spontanéité et aussi une certaine profondeur qui font sa richesse : cette façon de faire est fragile et délicate, or la télévision en a une autre. L’enjeu a été de conserver sur un plateau de télé les conditions de fabrication du Papotin habituelles, mais pas trop, tout en préparant l’émission dans des temps courts : un équilibre complexe à trouver. On a beaucoup travaillé pour permettre ça, même si on a dû faire quelques concessions. Le fait que l’équipe de production soit avec nous maintenant toutes les semaines a permis qu’on puisse se mettre d’accord sur un objet télévisuel commun. Deux ans et deux pilotes ont été nécessaires pour arriver à l’émission dans sa forme actuelle.

Comment s’organise une séance d’interview ?
J. B. :
On ne cherche pas à préparer les questions. Il y a des choses qui surgissent et dont on n’avait pas prévu de parler. On fait des propositions, mais ce sont les journalistes qui choisissent les thèmes qui les accrochent vraiment. Ce qui compte, c’est leur appétit de la rencontre, de la découverte de l’autre, et parfois ça se joue à l’inverse de ce qu’on attendait. L’ambiance du groupe les porte : il y a une espèce de joie, de mimétisme, quelque chose autour de la communication qui les galvanise, qui suscite l’envie. Pendant l'interview, le principe, c’est que tout le monde ait la parole au moins une fois. On laisse beaucoup de spontanéité, mais il y a des séquences musique qui sont prévues, même si on garde l’invité dans un flux d’improvisation. Moi j’essaie d’organiser la parole d’une façon qui va structurer un peu la séance. On en rit toujours beaucoup avec la productrice éditoriale, car on prépare, on prépare, mais on sait très bien que rien ne va se passer comme prévu !! 

Trente minutes d’émission après plus de deux heures en réalité autour de l’invité ! Cela doit être frustrant de couper ?
J. B. : Nos journalistes ont l'habitude avec le magazine papier, car ils nous apportent aussi parfois des textes très longs qui sont ensuite très raccourcis. Il y a un enthousiasme redoublé pour la télé, et il y aura quelques déceptions. Mais on fera en sorte qu’il y ait des vidéos en interne où on voit tout le monde. Ce qui est très important justement, c’est que l’équipe éditoriale suive toutes nos rencontres en amont de l’enregistrement, et voit les mêmes choses que nous. Ces réunions du Papotin sont destinées aussi aux personnes qui n’ont pas la parole. Parce que ce sont des moments de vie, de rencontres. Il ne s’agissait pas d’exclure ceux qui ont une parole moins évidente. Il y en qui sont là juste parce qu’ils ont envie d’être là. C’est important de les voir dans le montage final, et ce qui est très beau, c’est de retrouver notre intuition à l’image. 

Que retirent les journalistes de ces nouvelles expériences télévisuelles ?
J. B. : Ils perçoivent qu’ils sont pris au sérieux : la télévision s'intéresse au travail qu’ils font toutes les semaines avec le Papotin, depuis des années pour certains, aux textes et aux questions qu’ils apportent. C’est une source de reconnaissance immense, et pour eux-mêmes et pour les personnes qui les accompagnent. Aussi parce que la télévision raconte sans doute davantage pour eux — bercés par la télévision — que pour d’autres. C’est extrêmement précieux.

Comment réagissent les invités ?
J. B. :
On leur impose une épreuve qui les bouleverse. À la fois c’est beau, très enrichissant ; et en même temps, être confronté à cette diversité de paroles, de personnes, le changement permanent de registre, participe aussi à faire tomber les défenses émotionnelles, et à avoir des interviews de ce style-là. À la fin, on sent qu’ils auront besoin de temps pour métaboliser tout ce qu’ils ont traversé !

Propos recueillis par Anne-Laure Fournier

 


Jouez et faites partie des gagnants qui assisteront à l'avant-première de la prochaine émission !
 

Les Rencontres du Papotin

Le Papotin propose des rencontres et des questions inattendues, des regards croisés spontanés, libres, profondément humains sur la vie et sur le monde. Cette publication, quiexiste depuis plus de trente ans, a été créée par Driss El Kesri, éducateur au sein de l’hôpital de jour d’Antony (Hauts-de-Seine) : elle est rédigée par 53 personnes atteintes de troubles du spectre autistique. Aujourd’hui, la rédaction du Papotin fait sa rentrée à la télé pour des interviews atypiques, à l’image de ses journalistes. Les Rencontres du "Papotin" sont tournées à l'Institut du monde arabe.

Une émission modérée par Julien Bancilhon, avec la participation de toute la rédaction du Papotin  Proposée par Olivier Nakache et Éric Toledano  Réalisation Henri Poulain  Production  Kiosco.TV et Quad+TEN Producteurs Clément ChovinTristan CarnéJérôme LamentNicolas Duval Adassovsky et Hervé Ruet, en coproduction avec France Télévisions. 

Les Rencontres du Papotin, un nouveau rendez-vous à retrouver régulièrement le samedi, et avec Camille Cottin le 8 octobre à 20.30 sur France 2
À voir et à revoir sur france.tv

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