Au Palais des papes d'Avignon, les nouvelles Mille et Une Nuits de Marlene Monteiro Freitas
Dans quelques jours, Marlene Monteiro Freitas ouvrira, dans la Cour d’honneur du Palais des papes, le 79e Festival d'Avignon avec son spectacle « NÔT », inspiré des Mille et Une Nuits et diffusé en direct sur France 5, vendredi 11 juillet à 22.30. C’était l'occasion de rencontrer le dramaturge Tiago Rodrigues, qui nous présente le travail de la chorégraphe capverdienne et revient sur le partenariat qui lie France Télévisions au Festival d'Avignon, dont il est le directeur.
Marlene Monteira Freitas, l’une des grandes chorégraphes de notre temps
Le spectacle qui ouvre le Festival d'Avignon, c’est NÔT. En créole capverdien, cela veut dire « nuit », et le spectacle s’inspire des Mille et Une Nuits, mais aussi de la nuit d’Avignon, de la nuit de la Cour d’honneur du Palais des Papes, de la nuit d’un spectacle en plein air, de cette aventure très avignonnaise d’aller dans un lieu inoubliable pour vivre une expérience inoubliable.
Marlene Monteiro Freitas est la première Capverdienne qui se présente à la Cour d’honneur du Palais des papes. C’est l’une des grandes chorégraphes de notre temps, elle a reçu des prix un peu partout et elle développe un langage très théâtral dans son écriture chorégraphique, un mélange de grande joie, de mouvement, presque carnavalesque, avec beaucoup de musique, beaucoup de physicalité, mais aussi une espèce de rigueur conceptuelle. Elle est comme une philosophe de la fête, c’est quelqu’un qui pense beaucoup. Mais, après, il y a une explosion d’énergie dans ses spectacles, qui souvent s’élargit au public et fait qu’on a une soirée explosive de fièvre et de fête dont souvent on sort avec une grande joie qui nous gagne, même si ce sont aussi des spectacles dont la puissance visuelle peut parfois troubler par sa force. Ce n’est pas seulement le spectacle d’ouverture du Festival à la Cour d’honneur du Palais des papes, mais aussi un spectacle qui, à l’écran, permettra de donner le goût le plus proche possible de ce que c’est que de vivre une soirée au Palais des papes au Festival d’Avignon.
« Le Festival vous appartient, venez visiter votre propriété ! »
Le partenariat entre le Festival d’Avignon et France Télévisions fait déjà partie de cette partition historique du Festival que n’importe quelle directrice ou directeur est obligé(e) de jouer – et joue avec joie, parce qu’on y croit tous – mais aussi d’interpréter à sa manière. Et nous étions ravis à mon arrivée de continuer à élargir et à renforcer ce partenariat qui nous permet deux choses importantes. D’abord, rendre accessible la programmation à celles et ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir venir au Festival d’Avignon, dont le public est très divers, de plus en plus jeune et vient de plus en plus pour la première fois. Et, en ce sens, c’est un outil de démocratisation. Mais on se rend compte aussi que la croissance du nombre de gens qui viennent pour la première fois est souvent justifiée de la manière suivante : « L’année dernière, j’ai découvert tel spectacle sur France Télévisions et j’ai eu envie de venir découvrir le Festival. » Alors, c'est aussi une porte d’entrée qui permet au Festival de continuer à élargir son public et à appartenir à de plus en plus de personnes. C’est cela que je veux dire souvent aux gens : « Le Festival vous appartient, il faut juste venir visiter votre propriété ! » C’est un festival de service public, c’est une aventure qui appartient non seulement aux Françaises et aux Français, mais aussi aux Européens, à tous les amoureux du théâtre du monde entier.
