« Ma télé de demain », la grande consultation citoyenne

Que disent les 127 109 réponses reçues ?

France Télévisions et Radio France ont livré les conclusions de la grande consultation citoyenne sur « la télévision et la radio de demain ». En s’appuyant sur les réponses des 127 109 participants, l’audiovisuel public a pu analyser les attentes prioritaires de ses téléspectateurs fidèles ou occasionnels. Delphine Ernotte Cunci, la présidente de France Télévisions, dévoile les attentes et les ambitions pour la télévision publique de demain, définis à partir des résultats de cette enquête menée

Présentation de l'enquête « Ma télé demain » au Studio 104 de Radio France. © Gilles Gustine / FTV

Ces nombreuses réponses, qui ont dépassé les attentes fixées par les commanditaires de l’enquête, constituent selon Ipsos « un excellent matériel d’analyse »

L’information est le thème le plus plébiscité. Pas moins de 33 000 personnes ont porté la lutte contre les fake news (47 %), l’investigation (43 %) et le décryptage (40 %) en tête de leurs attentes. 
« J’ai été énormément frappée par le succès de cette consultation et surprise par le nombre de répondants, qui est quand même une marque d’attachement des gens pour la télévision publique », confie Delphine Ernotte Cunci.

Concernant les fake news, le public souhaite notamment que les journalistes vérifient les déclarations émises lors des émissions politiques. Les grandes enquêtes, marque de fabrique du service public, doivent également être poursuivies. Les notions de « neutralité, d’impartialité et d’indépendance » vis-à-vis des pouvoirs politique et économique doivent par ailleurs guider le travail des rédactions du groupe France Télévisions.
« Nous devons nous approprier cette consultation et prendre des décisions destinées à satisfaire les attentes de nos téléspectateurs. C’est le sens même de la démarche, estime la présidente de France Télévisions. La préoccupation concernant les fausses informations nous a d’ailleurs déjà conduits à des actions très rapides. La semaine prochaine, un magazine entièrement dédié à ce thème verra le jour sur franceinfo. Tout comme la rubrique Faux et usage de faux, qui a débuté lundi dans l’édition d’information phare du 20 heures de France 2. »

La proximité se situe également au centre des préoccupations des téléspectateurs consultés. Ces derniers lui accordent une importance équivalente à celle donnée à l’information nationale (62 % pour l’information régionale contre 61 % pour l’info nationale). Il convient ainsi, selon eux, de donner une plus grande visibilité aux initiatives locales, régionales et ultramarines.

La proximité doit aussi reposer sur une consultation régulière du public à travers l’instauration d’un suivi de satisfaction (56 %) ou de contacts réguliers entre le public et les chaînes (44 %). Pour les plus jeunes, l’échange doit s’opérer par le biais des réseaux sociaux ou de programmes en direct.

Outre l’information et la proximité, la diversité figure également parmi les points ayant grandement retenu l’attention des téléspectateurs, et tout particulièrement celle de la jeune génération. Cette diversité doit être renforcée et se retrouver non seulement au niveau des personnes, mais aussi sur le plan des contenus, par une variété accrue dans la représentation des générations, des opinions, des origines, des incarnations, des territoires, des sports et des émotions.

L’audace doit quant à elle s’illustrer, dans les programmes, à travers des thématiques moins répétitives, des formats plus courts, des séries « moins polars » affichant plus la diversité et des incarnations « renouvelées ». À noter que 59 % des répondants plébiscitent plus de grands événements musicaux et culturels à la télévision. Ils montrent une appétence pour la culture vivante, le live et le rêve.
 
Enfin, « la télévision publique de demain » doit aussi se distinguer par son engagement citoyen. L’environnement occupe une place majeure parmi les préoccupations des moins de 35 ans. Ces citoyens de demain veulent pouvoir forger leur esprit critique en étant sensibilisés aux enjeux sociétaux et en bénéficiant d’outils de décryptage de l’information. Ils pensent ainsi être en mesure de mieux appréhender le monde de demain.  
« L'engouement pour cette initiative, les réponses extrêmement fournies et l’attachement que cela démontre nous poussent à renouveler l'expérience. Nous avons besoin de poursuivre ce dialogue prolifique par différents moyens », conclut Delphine Ernotte Cunci. 

Publié le 02 avril 2019
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