Podcast Ciné-club - épisode 11

Plongez dans l’histoire passionnante du cinéma avec cette série de podcasts de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française. Chaque épisode vous fait découvrir un film emblématique à travers ses yeux, avec des anecdotes et des révélations sur les coulisses de la production. Le film du jour : Gertrud, de Theodor Dreyer.

Épisode 11 : Gertrud, Theodor Dreyer, 1964

C’est l’histoire de Gertrud, une femme d’une beauté incendiaire, avide d’absolu, et autrefois une diva incontestée. Sa relation avec Gustav, jadis passionnée, s’est refroidie, et elle décide de mettre fin à leur mariage. Mais est-ce que sa relation avec Erland Jansson, jeune et talent compositeur lui permettra de retrouver sa passion perdue ?

« C’est toujours amusant de voir combien on fait de Dreyer un cinéaste solennel, ennuyeux, moraliste, y compris lorsque l’on encense ce côté pasteur luthérien venu de son film précédent, l’immense Ordet. Alors que peu de cinéastes dans l’histoire ont parlé du désir physique avec cette franchise-là, qui plus est dans la bouche d’une femme. Le moins qu’on puisse dire, c’est que Dreyer nomme les choses, il est d’une rare franchise. Quand il fait dire à Gertrud “la nature a ses besoins”, c’est très clair. Dreyer traite son sujet. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 11 - Gertrud (Carl Th. Dreyer)

 


Épisode 10 : Shadows, John Cassavetes, 1959

Shadows raconte le parcours de jeunes noirs et métis qui évoluent dans les rues de New York à la fin des années cinquante. Confrontés à la discrimination raciale, les personnages vont devoir confronter leur identité en tentant de percer dans les mondes de la musique et de la littérature. Une ode à l’errement, la vie incertaine et les défis qui marquent la vie des jeunes Newyorkais. Le podcast Ciné-Club de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, nous dévoile les coulisses de ce film expérimental qui a accordé une grande place à l’improvisation.

« Shadows est un cas unique dans l’histoire du cinéma. La première évidence, c’est qu’on est loin, très loin d’Hollywood ! Et pourtant c’est un film très américain. Cassavetes n’a pas inventé le cinéma à New-York, ce cinéma très minoritaire, fauché, d’avant-garde, incarné par Shirley Clarke bien avant Cassavetes. Et même si certains des réalisateurs qui vont alors régénérer le cinéma américain viennent de New-York – Stanley Kubrick, Elia Kazan, Orson Welles – Cassavetes lui fait partie d’une minorité, celle d’un cinéma des catacombes, des messes noires, ultra minoritaire. Un cinéma qui n’intéresse absolument pas Hollywood. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 10 - Shadows (John Cassavetes)

 


Épisode 09 : Les Sentiers de la gloire, Stanley Kubrick, 1957

L’histoire suit un groupe de soldats français injustement accusés de lâcheté au cours de la Première Guerre mondiale et, surtout, de leur commandant qui tente de les défendre contre l’injustice de l’armée française. Le film explore les thèmes de la hiérarchie militaire, de la cruauté de la guerre et de la condition humaine dans des situations extrêmes, offrant une réflexion profonde sur la morale et la responsabilité. Le podcast Ciné-Club de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, nous dévoile les coulisses de ce film qui a provoqué un profond malaise dans les hautes sphères de l’État français.

« C’est un film très court, très sec. Prêt à sortir en 1958, il n’atteindra les écrans français que dans les années 70. Il ne s’agit pas, à proprement parler, de censure, mais cela revient au même. Si le film n’est pas présenté par United Artists aux autorités de censure, c’est parce que le Quai d’Orsay conseille au distributeur de ne même pas s’y essayer : le film sera interdit à coup sûr ! Nous allons évidemment évoquer les raisons de cette censure, et tout le reste. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 9 - Les Sentiers de la gloire (Stanley Kubrick)

 

Épisode 08 : Pickpocket, Robert Bresson, 1959

Michel, un voleur audacieux, dérobe avec adresse au champ de courses et échappe à une arrestation. Malgré cela, il intensifie ses activités illégales avec des complices, rejette l’aide de son ami Jacques et provoque la police par ses discours provocateurs sur le vol. Après une fuite à l’étranger, il revient, se fait capturer, et en prison, développe une connexion surprenante avec Jeanne, l’ex-aide ménagère de sa mère... Le podcast Ciné-Club de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, nous dit tout sur ce film qui a laissé une empreinte significative sur le cinéma de la Nouvelle Vague et a influencé les réalisateurs à venir.

« Pickpocket sort trois ans après Un condamné à mort s’est échappé, le précédent film de Bresson, immense succès en salles. Ce triomphe explique pourquoi et comment Bresson a trouvé les moyens de faire ce film. 1959, c’est sept mois après que le Festival de Cannes ait découvert Les 400 coups et Hiroshima mon amour. Le cinéma est en train de changer. Bresson, lui, était déjà un cinéaste installé, qui avait commencé en 1943 sous l’Occupation mais il était aussi un maître reconnu par les jeunes gens de la Nouvelle vague. Pickpocket est donc le film d’un modèle pour cette nouvelle génération… »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 8 - Pickpocket (Robert Bresson)

 

 

Épisode 07 : Rio Bravo, Howard Hawks, 1959

C’est l’histoire d’un shérif qui arrête le frère de l’homme le plus puissant de la région. Contre lui se dresse une armée de tueurs... Il va devoir lutter, avec comme seuls alliés un adjoint ivrogne, un vieillard boiteux, un gamin virtuose du revolver et une joueuse de poker. Les principaux rôles de ce western saisissant sont tenus par John Wayne et les chanteurs Dean Martin et Ricky Nelson. Le podcast Ciné-Club de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, nous dit tout sur ce film emblématique de son époque.

« J’ai longtemps pensé que, des très grands cinéastes hollywoodiens classiques, Hawks était sûrement celui qui était le moins théâtral. Et quand on revoit La Captive aux yeux clairs, ou Rio Bravo, on se rend compte qu’en fait il est théâtral à un point d’audace qui laisse stupéfait à chaque fois. Lorsque les deux Mexicains parlent à leur bonnets, comme on dit dans les pièces de Molière, on est à un degré d’abstraction inimaginable chez John Ford ou Anthony Mann. C’est cette économie qui est inégalable : Hawks n’a besoin que de quelques éléments pour agencer un film. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 7 - Rio Bravo (Howard Hawks)

 


Épisode 06 : L'Avventura, Michelangelo Antonioni, 1961

Le film explore les thèmes de l’ennui, de la désillusion et de la solitude dans la société moderne. L’Avventura est devenu un classique du cinéma italien et mondial, un symbole du mouvement du néoréalisme et de l’œuvre distinctive d’Antonioni. Le podcast Ciné-Club de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, nous dévoile les coulisses de ce film important.

« L’histoire de ce film est assez singulière, avec un tournage homérique. Il n’y avait plus ni argent ni producteur, ce qui est un peu compliqué quand vous êtes coincé dans les îles éoliennes ! Si le film a finalement pu se faire, c’est que le film précédent d’Antonioni, Le Cri, avait un succès critique mais surtout public considérable. Constatant cela, des producteurs se sont dit que ça valait peut-être le coup de soutenir L’Avventura. Redire aussi que le film, présenté à Cannes, a créé un chahut comme jamais dans l’histoire du Festival. Le film a été hué, injurié, au point qu’Antonioni n’avait pu contenir ses larmes. Et il reste quelque chose dans le film, aujourd’hui, qui peut provoquer l’animosité. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 6 - L'Avventura (Michelangelo Antonioni)

 


Épisode 05 : Paris nous appartient, Jacques Rivette, 1961

Il s’agit d’un drame existentialiste qui explore les thèmes de la paranoïa, de la conspiration et de l’isolement dans la société moderne. Aujourd’hui, le podcast Ciné-Club de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, nous dévoile les dessous d’un film mythique : Paris nous appartient.

« Paris nous appartient n’appartient pas stricto sensu à la Nouvelle Vague, mais au moins à cette très jeune génération de cinéastes qui apparaissent entre 1958 et 1961. Dans le cinéma français, et celui de la Nouvelle Vague, c’est un film tout à fait à part. Notamment parce que son tournage a duré treize mois. Tournage interrompu plusieurs fois, fait de diverses reprises, ce qui à l’aune de n’importe quelle filmographie est complètement délirant – même Kubrick ne tournait pas sur de telles durées. Le film se déroule durant l’été 1957, le tournage commence en fait un an plus tard, à l’été 1958, le tournage dure jusqu’à l’automne 1959. Et le film ne sort qu’en décembre 61. Le film finit par être un échec intégral, mais comme le Velvet Underground pour le rock, il aura in fine une influence énorme sur les gens qui l’ont vu. Il y a un véritable mythe Paris nous appartient. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 5 - Paris nous appartient (Jacques Rivette)

 


Épisode 04 : Le Silence, Ingmar Bergman, 1963

Aujourd’hui, le podcast Ciné-Club de Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, nous conte l’histoire et les coulisses d’un film qui a fait scandale à l’époque et qui a ouvert une brèche dans la censure de son temps.

« Pourquoi ai-je choisi ce film dans l’immense continent Bergman ? Parce que Le Silence est au centre de ce que le cinéaste appelait sa trilogie des films de chambre, et du silence de Dieu. Le premier film, c’est À travers le miroir, le deuxième Les Communiants et le troisième, c’est Le Silence. C’est sûrement avec ce film que Bergman devient définitivement Bergman. Un artiste en pleine maturité de ses moyens, en pleine maîtrise de son art, qui n’a plus peur de rien. À partir de ce film, son cinéma va rayonner. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 4 - Le Silence (Ingmar Bergman)

 


Épisode 03 : Hiroshima mon amour, Alain Resnais, 1959

Pour ce nouvel épisode du podcast Ciné-Club, le directeur de la Cinémathèque française Frédéric Bonnaud nous fait plonger dans l’histoire du premier long-métrage d’Alain Resnais.

« Hiroshima mon amour a été un très grand succès critique, et un très grand succès commercial. Quand des œuvres sont aussi novatrices, et que le public suit, c’est important de le souligner. “Tu n’as rien vu à Hiroshima”, ce célèbre dialogue, est presque devenu un hit dans l’histoire du cinéma. C’est pourtant une phrase très mystérieuse, cette psalmodie de Marguerite Duras, et nous en parlerons ce soir. »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 3 - Hiroshima mon amour (Alain Resnais)

 


Épisode 02 : Cléo, de 5 à 7, Agnès Varda, 1962

Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, poursuit son périple dans l’histoire du cinéma par un film qui interroge notre condition de mortels : Cléo, de 5 à 7, d’Agnès Varda.

Cléo, une jolie chanteuse est inquiète à l’idée d’avoir un cancer. À 17 heures, elle doit recevoir les résultats de ses examens médicaux dans deux heures. Pour faire passer son anxiété, elle cherche du soutien auprès de son entourage. Cependant, elle rencontre l’incrédulité et même l’indifférence, réalisant l’inanité de sa vie. Finalement, elle trouve du réconfort avec un inconnu au cours de sa promenade angoissée à travers Paris…

« Un des grands interdits du cinéma jusqu’au début des années 60, c’est le temps qui passe, et notamment le trajet. Quelqu’un qui marche dans une rue, prend sa voiture, un autobus. On bannit normalement ces moments où ne se passe rien de particulier. Tout ça, moins on le montrait, mieux on se portrait. Dans Cléo, il s’agit de faire un spectacle d’une heure et demie, qui nous bouleverse, mais dans lequel on nous a constamment rappelé le temps qui passe. Absolument tout le temps. Et ça, c’est d’une grande modernité. » Frédéric Bonnaud.

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 2 - Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda)

 


Épisode 01 : À bout de souffle, Jean-Luc Godard, 1960

Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, entame son périple dans l’histoire du cinéma par un chef-d’œuvre radical, qui allait changer la face du cinéma : À bout de souffle, de Jean-Luc Godard.

« Le film dont nous allons parler, c’est un premier film. Bien sûr, c’est devenu un classique de l’histoire du cinéma, un film de rupture. Mais il ne faut pas oublier que c’est un premier film, tourné avec très peu d’argent, par un jeune homme qui a 28 ans. Alors, je vais vous lire la lettre écrite par Jean-Luc Godard à son producteur Georges de Beauregard, au petit matin du premier jour de tournage, qui va durer quatre semaines : “C’est lundi, cher Georges. Il fait presque jour, la partie de poker va commencer. J’espère qu’elle rapportera pas mal d’oseille, mot charmant que l’on n’emploie plus guère. Je voulais vous remercier de me faire confiance. J’espère que notre film sera d’une belle simplicité ou d’une simple beauté. J’ai très peur, je suis très ému. Tout va bien…” »

La Cinémathèque française · Le Ciné-Club de Frédéric Bonnaud - 1 - A bout de souffle (Jean-Luc Godard)
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