Kiberlain / Dujardin : « Cet événement qu’on a dans nos chairs »

Mercredi 5 octobre sort en salles Novembre, de Cédric Jiménez. Le film raconte la traque effrénée qui a conduit à l’arrestation des assassins du 13 novembre 2015 à Paris, 5 jours après la tragédie. Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain y incarnent deux haut-gradés de la SDAT, la cellule anti-terroriste qui a mené l’enquête. Rencontre.

Sandrine Kiberlain et Jean Dujardin incarnent Héloïse et Fred dans Novembre © FTV

Dans Novembre, Jean Dujardin joue Fred, le policier responsable de l’enquête qui permettra de retrouver les assassins de la tuerie du Bataclan. Il doit répondre de ses actions à Héloïse, sa supérieure, incarnée par Sandrine Kiberlain. Leur tandem se retrouve au centre d’un travail collectif où chaque personne a son rôle à jouer.

Comment on s’empare d’un événement qui a touché toute une nation ? Comment compose-t-on avec ses émotions quand les faits dont on parle vous ont personnellement touchés dans la réalité ? Jean Dujardin et Sandrine Kiberlain nous parlent de leur expérience de comédiens au service du projet de Cédric Jimenez :



Qu’est-ce-qui vous a poussé à accepter ce projet ?

Jean Dujardin : J’ai adhéré tout de suite, je voulais en savoir plus. Tout me plaisait, l’idée du collectif, cette grande et malheureuse histoire. Oui, c’est un événement qu’on a dans nos chairs.

Sandrine Kiberlain : Moi j’avais peur un peu j’avoue quand Cédric m’a parlé du projet. J’avais peur qu’on s’attaque à cet événement tragique gravé en nous et que ce soit réducteur de le traiter au cinéma, d’une façon ou d’une autre. Mais très vite j’ai été prise par le point de vue de Cédric Jimenez.

Comment vous êtes-vous préparé à vos rôles respectifs ?

J.D. : J’ai rencontré des gens de la BRI, j’ai parlé avec des gens du RAID. On a eu l’occasion aussi de rencontrer des gens de la SDAT qui sont venus sur le tournage. Je me suis préparé en revoyant certains reportages et puis en convoquant chez moi l’envie de bien le faire. J’étais de toute façon atteint par mon souvenir, forcément, puisque nous avons été témoins de ce drame.

S.K. :  On travaillait en binôme, je me suis beaucoup appuyée sur Jean aussi. Pour Héloïse, je me suis inspirée de ce que Cédric Jimenez m’a raconté d’elle. Le dernier jour du tournage elle est venue sur le plateau aussi. J’ai mesuré, en inventant ce personnage, que c’était une femme qui avait une vraie vocation. Ces gens-là, pendant 5 jours, ne sont pas rentrés chez eux, ni le jour ni la nuit. Si ça avait duré deux fois plus, ils l’auraient fait j’en suis sûre, alors que nous, citoyens, on était tous sidérés par cet événement.

Qu’avez-vous retiré de cette expérience de jeu où le travail du collectif prime sur la psychologie individuelle ?

J. D. : Dès lors qu’on accepte ce projet on accepte tout ça. C’est s’effacer pour le collectif, et travailler pour l’événement. C’est l’acte héroïque de groupe.

S. K. : Je trouve que c’est bien de mettre en valeur cette réalité qu’à un moment, pendant cette sidération commune, on a été protégé, qu’on a retrouvé un souffle parce que ce groupe-là a retrouvé les coupables de ce drame.


Novembre, de Cédric Jiménez, en salles le 5 octobre
Novembre, de Cédric Jimenez, en salles le 5 octobre
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