On peut tous avoir besoin d’une greffe...

Journée nationale de réflexion sur le don d’organes : faire connaître sa volonté, c’est aussi éviter de laisser la décision à ses proches en cas de décès brutal

Plus que toute autre journée dans l’année, le 22 juin est l’occasion pour chacun de faire le point sur sa propre générosité et sa capacité à sauver des vies. Pour nous aider à y voir clair, Charles-Henry Boudet fait le tour de la question dans un numéro de Réseau d’enquêtes intitulé Don d’organes : tous donneurs, tous receveurs. Jeudi 20 juin à 23.30 sur France 3.

Soyons généreux ! © DR

Après dix ans de hausse continue, le nombre de donneurs d’organes a brutalement chuté l’an dernier. Or, pour chaque donneur en moins, ce sont au minimum trois personnes qui ne peuvent pas bénéficier d'une greffe. Pourquoi cette baisse, comment y remédier, qui peut donner ? Quels sont les progrès de la médecine en la matière ? C'est ce que Charles-Henry Boudet nous propose de découvrir dans ce nouveau numéro de Réseau d’enquêtes. Rencontrés en France ou en Espagne, donneurs et receveurs, mais aussi équipes médicales et membres de l’agence de la biomédecine témoignent de leur expérience et de leur quotidien.
Atteint d’une maladie cardiaque grave, le petit Karl a passé dix mois à l'hôpital en 2014, dont quatre avec un cœur artificiel, avant de pouvoir être greffé. Plus de quatre ans après l'intervention chirurgicale, son père a encore du mal à réaliser la force du geste qui a permis de sauver son enfant. La réponse nous vient peut-être de cette mère, encore sous le coup de l'émotion vingt-sept ans après le décès de son fils : « C’est difficile ; on a l’impression que la personne vit toujours, parce qu'il y a la respiration..., mais c’est normal de donner à d’autres. » D'autres comme Joan, qui revit littéralement grâce à son nouveau cœur, ou Jean-Michel, amputé des quatre membres et greffé des deux bras fin 2016. Trois ans d'attente pour une opération exceptionnelle qui, suivie d'une rééducation de plusieurs heures par jour, lui permettent désormais d'envisager autrement l'avenir. Coralie, elle, survivait depuis vingt ans au rythme des dialyses. Déjà greffée deux fois, elle respire enfin grâce au rein que sa sœur a accepté de lui donner en 2015. Quant à Jonathan, atteint de mucoviscidose, il ne se retient plus de faire du sport depuis sa deuxième greffe cœur-poumons ! Aucun d'entre eux n'oublie le geste désintéressé du donneur, proche ou anonyme, à qui ils doivent la vie.

Réseau d’enquêtes 

Magazine (52 min) - Présentation Charles-Henry Boudet - Réalisation Laëtitia Vans
Un magazine produit avec les rédactions régionales de France 3
Karl, 13 ans, greffé du cœur en 2015 - Production France 3 Nouvelle Aquitaine 
L’Espagne, championne du monde du don - Production France 3 Occitanie 
Accepter le don des organes d’un proche - Production France 3 Picardie  
La Vie entre les mains - Production France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
Don du vivant et greffe robotisée - Production France 3 Occitanie 
Après la greffe : une renaissance - Production France 3 Rhône-Alpes 
 
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Réseau d'enquêtes – Don d'organes : tous donneurs, tous receveurs est diffusé jeudi 20 juin 2019 à 23.30
À voir et revoir sur france.tv

Le saviez-vous ?

Depuis 1976 et la loi Caillavet, nous sommes tous des donneurs présumés. Le 1er janvier 2017, un nouveau décret est venu confirmer les trois grands principes encadrant le don d’organes et de tissus (consentement présumé, gratuité, anonymat entre le donneur et le receveur), mais aussi préciser les trois modalités de refus possibles : si vous êtes opposé au prélèvement, le mieux c'est de vous inscrire sur le registre national des refus, par courrier ou, plus simple, en ligne sur le site registrenationaldesrefus.fr ; vous pouvez également faire part de votre décision par écrit ou oralement auprès d'un proche. De plus, le refus peut désormais être partiel, et ne concerner que certains organes ou tissus.

 Quelques chiffres

  • 30 % des familles refusent de donner les organes d’un proche décédé
  • 1 personne peut en sauver une dizaine en donnant ses organes
  • 5, 6 mois, c'est le délai d’attente pour un cœur d'enfant
  • Un quart des patients en attente d’un organe ont été greffés en 2016
  • Chaque année en France, 250 enfants sont en attente d’une greffe
  • En France, on compte 27 donneurs par million d'habitants
  • Plus de 6 000 personnes ont été greffées en France en 2018 
  • Aujourd'hui, 23 800 patients sont en attente d’un organe
Publié le 05 juin 2019
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