Soirée d’hommage à Rudolf Noureev

Le 6 janvier 1993 disparaissait à seulement 54 ans l’un des plus grands génies de la danse du XXe siècle. C’est l’occasion d’évoquer sa postérité à travers une soirée d’hommage : un documentaire biographique, « Rudolf Noureev, l’attraction céleste », et la captation de « Raymonda », la première de  ses chorégraphies pour l'Opéra de Paris. Vendredi à 21.10 sur Culturebox.

« Rudolf Noureev, l'attraction céleste » © Fondation Noureev

Rudolf Khametovitch Noureev, né russe, réfugié en France, naturalisé autrichien, c’est à la fois le romanesque, la liberté, le drame, le travail acharné, le génie, la technicité de l’école russe, l’élégance du style français, la gloire et la maladie... Pour évoquer la courte existence de cette icône rebelle, baroque, solaire et tragique, Rudolf Noureev, l’attraction céleste, écrit et réalisé par Sonia Paramo, mêle images d’archives, interviews, extraits de spectacles et films amateurs tournés durant plus de vingt ans par les amis les plus proches de l’artiste.
Une naissance prématurée à bord du transsibérien, quelque part vers le lac Baïkal, une enfance pauvre à Oufa, capitale de la république de Bachkirie, la passion pour la musique classique et la danse folklorique, la découverte fascinée du théâtre... déjà l’opiniâtreté et, très vite, l’ascension fulgurante. Au début des années 60, Noureev est célèbre pour sa sensibilité, sa puissance et ses sauts. L’un d’eux va défrayer la chronique. En tournée en Europe avec le ballet Kirov, le jeune homme fausse compagnie au KGB et réclame l’asile à la France.
Une défection qui lui ouvre les plus grandes scènes, à Londres, à Chicago, à Vienne, à Paris et fait de lui une véritable rock star de la danse. « I want to stay and to be free », aurait-il dit aux policiers français à l’aéroport du Bourget. Libre, il le sera. Libre par exemple d’aller faire le pitre aux côtés des marionnettes du Muppet Show à la fin des années 70. En 1983, Jack Lang, ministre de la Culture de François Mitterrand, le nomme à la tête du ballet de l’Opéra national de Paris, où il propose à la fois des créations contemporaines (Roland Petit, Maurice Béjart, George Balanchine, Glen Tetley, Martha Graham, Murray Louis, Jerome Robbins, Bob Wilson, Paul Taylor, Hans van Manen, Lucinda Childs, Twyla Tharp, William Forsythe...) et des relectures des chorégraphies de Marius Petipa, notamment Raymonda. Trois mois après avoir salué le public de l’Opéra Garnier, à l’issue de la représentation de La Bayadère, le 8 octobre 1992, il meurt du sida, le 6 janvier 1993. « Je voudrais qu’on se souvienne de moi comme d’un danseur extrêmement doué mais aussi comme d’un bourreau de travail. »

21.10 Rudolf Noureev, l'attraction céleste

À travers ce portrait, nous découvrons la personnalité multi-facettes de cette figure majeure de la danse du XXe siècle. Sur scène, en coulisses, sur des plateaux de cinéma, dans sa vie quotidienne, nous partageons des tranches de vie d'une forte intensité, parfois d'intimité, avec Noureev.

Documentaire (2008) — Durée 52 min — Réalisation Sonia Paramo — Production Les Films les Figures Libres 

« Raymonda »
Marie-Agnès Gillot et José Martinez dans « Raymonda »
© Julien Benhamou - Ballet de l'Opéra national de Paris

22.15 Raymonda

Raymonda est le premier grand ballet que Rudolf Noureev monta à son arrivée à l’Opéra de Paris comme directeur de la danse. L’histoire se passe au Moyen Âge durant les Croisades. Le chevalier Jean de Brienne doit sauver sa fiancée, Raymonda, des griffes des Sarrasins conduits par Abderam. Dans cette reprise de 2008, le trio des solistes tient magnifiquement l’affiche et relève les défis d’un ballet hypervirtuose. Mais, en plus de la technicité et de la précision, évidente et indiscutable dans les nombreux tableaux collectifs, la mise en scène et les décors supervisés par Noureev enchantent le regard.

Ballet – Durée 145 min – Chorégraphie Rudolf Noureev – D’après Lydie Pachkoff et Marius Petipa – Musique Alexandre Glazounov – Production pour l’Opéra de Paris créée en 1983 – Réalisation François Roussillon – Production Opéra national de Paris / FR & Associés – Avec la participation de France Télévisions et de Mezzo – Avec le soutien du Centre national de la cinématographie – Filmé au Palais Garnier en décembre 2008


Avec les Étoiles Marie-Agnès Gillot, José Martinez, Nicolas Le Riche, Dorothée Gilbert, Emilie Cozette ; les Premiers danseurs et le Corps de Ballet ; l’Orchestre Colonne ; direction musicale Kevin Rhodes

Diffusion vendredi 6 janvier à partir de 21.10 sur Culturebox
À voir et à revoir sur france.tv

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