Étoiles d’Outre-mer : « Opéra de Paris, un pas de deux en Guyane »
L’Opéra en Outre-mer : opération inédite pour l’institution parisienne qui s'ouvre à la diversité. Danseurs et membres de l’Académie se sont rendus en Guyane avec l’ambition de détecter de futurs talents : une chance et un espoir nouveau pour les jeunes Guyanais. Ce film suit Émi, Kayssly et Lee-Weï, trois passionnées qui rêvent d’étoiles. Parviendront-elles à les décrocher ? À voir mardi 6 février à 21.00 sur Culturebox et sur france.tv
Établir des ponts entre les lieux qui ont un peu peur de nous et ceux dont nous avons peur, cela me semble crucial.
Alexander Neef, directeur général de l'Opéra national de Paris
Stimuler de nouvelles vocations et aller chercher le talent, c’est l’ambition d’Alexander Neef, directeur depuis 2020 de l’Opéra national de Paris, pour relever le défi de la diversité. En 2022, la Guyane est le premier département d’Outre-mer à bénéficier de cette expérience unique : spectacle, cours et rencontres. Ce film raconte l’histoire de ces passerelles lancées entre des univers culturels différents, reliés par une même passion pour la danse, et le partage entre étoiles, réelles ou en devenir.
« L’appel de l’Opéra de Paris, dès le départ, ça a été un rêve : je n’y croyais pas ! » Jeanine Vérin, la fondatrice de l’école Adaclam à Cayenne, n’a pas oublié ses premières années de bataille pour imposer petit à petit sa discipline dans la société guyanaise. Aujourd’hui, la soirée de gala donnée par l’Opéra national de Paris au Théâtre des Trois Fleuves à Cayenne est une première. Et une chance pour les élèves du Conservatoire et des différentes écoles de danse du département ultramarin de voir sur scène des extraits des ballets du répertoire – classique et contemporain –, avec des danseurs étoiles de l'Opéra, connus d’eux jusqu’à présent uniquement en vidéo. Pour Kayssly, douze ans, c’est aussi une prise de conscience : « Ça veut dire qu’il y a beaucoup de progrès à faire. » Cette élève d’une école de Kourou, qui a débuté à l’âge de deux ans en marchant « sur la pointe des pieds », aime « la grâce de la danse classique : c’est tout doux, comme une plume ». La grâce, c’est aussi ce qui caractérise la jeune Émi, douze ans, qui a déjà remporté plusieurs médailles lors de concours de danse. « C’est un rêve parce que c’est l’Opéra : on n’a pas plusieurs chances et plusieurs possibilités en Guyane. »
Pendant plusieurs semaines, les jeunes élèves vont bénéficier des ateliers de danse classique et contemporaine, animés par plusieurs danseuses et danseurs de l’Opéra national de Paris. « Les enfants, ici, ils sont en appétence », constate le danseur Takeru Coste. Parce que « cet art-là ne souffre pas l’approximation », la rigueur rime avec le plaisir de partager et de danser. Pour Lee-Weï, 16 ans, élève de Jeanine, qui rêve de faire de la danse son métier : « Il n’y a pas de secret pour être un magnifique danseur : ça passe par les bases et ils nous apprennent ça dans chacun de leurs cours… On voit qu’ils aiment ça, donc ça nous fait encore plus aimer ce qu’on fait. »
Pour ces adolescentes qui sacrifient beaucoup de leur temps et de leurs loisirs pour se consacrer à leur passion, de nouveaux horizons sont possibles. On les suit au fil de ces ateliers évoluer dans leur vocation et leur indéfectible rêve d’une carrière de danseuse. Les danseurs de l'Opéra national de Paris, devenus professeurs, racontent aussi leur joie de partager leur discipline.
La magie des rencontres, le travail des corps, la persévérance contribuent jour après jour à la transmission de l’art et à faire grandir les vocations. Et permettront un jour de trouver les artistes émergents qui incarneront peut-être le nouveau visage de l’une des plus prestigieuses institutions culturelles du monde. Lee-Weï, Kayssly ou Émi en feront-elles partie ? Le rêve devient possible...
Opéra de Paris, un pas de deux en Guyane
Depuis 2022 et pour plusieurs années, l’Opéra national de Paris a initié une opération inédite. Dans cette dynamique d’ouverture, des danseurs et des membres de l’Académie se sont rendus en Guyane pour donner des cours, avec l’ambition de détecter parmi la jeunesse guyanaise de futurs talents appelés à se produire, un jour, sur la scène du Palais Garnier. Le film suit le quotidien de trois jeunes danseuses – Lee-Weï, Kayssly et Émi – et les voit évoluer au cours de ces rencontres.
Documentaire (56 min - 2023 - inédit) – Réalisation Antoine Goetghebeur – Production La Belle Télé, en coproduction avec l'Opéra national de Paris
Opéra de Paris, un pas de deux en Guyane est diffusé mardi 6 février à 21.00 sur Culturebox
À voir et revoir sur france.tv