Par leur simple évocation, les « momies » ravivent tout un imaginaire qui ramène à l’Égypte antique. Pourtant, la momification dépasse largement ce cadre spatio-temporel. Cette nouvelle exposition propose d’explorer l’histoire de quelques individus momifiés, de découvrir l’importance et la diversité de cette pratique à travers le monde, et d’interroger ses processus de patrimonialisation.
Intrigantes, fascinantes, parfois terrifiantes, les « momies » inspirent un grand nombre d’œuvres et de récits. On les retrouve dans les films, séries, livres et bandes dessinées, où elles sont enfouies dans des tombeaux, dissimulées dans des sarcophages dorés, le corps couvert de bandelettes usées. Cette popularité a participé à forger un archétype de « la momie » qui les fige dans l’espace et dans le temps car, le plus souvent, ces images qui nous viennent à l’esprit renvoient à l’Égypte antique.
La culture des Chinchorros
Pourtant, la momification est une pratique qui remonte à plus loin ! Les plus anciens corps momifiés connus à ce jour datent de 9 000 ans et appartiennent à la culture des Chinchorros. Découverts sur un territoire situé entre le Pérou et le Chili actuels, ils sont une preuve que cette pratique existe à différents endroits de la planète.
En témoignent également l’enfant momifié retrouvé en 1756 aux Martres-d’Artière, en plein cœur de la campagne auvergnate ; la jeune reine de culture guanche provenant des îles Canaries ou encore la « momie Chachapoya » des Andes péruviennes qui a été exposée au musée d’Ethnographie du Trocadéro dès 1878 et a inspiré le peintre Edvard Munch pour son célèbre tableau intitulé Le Cri.
Depuis les temps anciens, la momification perdure et ce jusqu’à aujourd’hui, où elle est encore pratiquée dans de nombreuses sociétés.
À la rencontre des « momies »
L’exposition vous propose d’aller à la rencontre de personnes qui ont été intentionnellement momifiées, que ce soit en Amérique du Sud, en Égypte, en France ou ailleurs, car si la momification naturelle existe, la majorité des personnes retrouvées momifiées l’ont décidé. Elle interroge aussi la place que ces individus occupent au sein de leur société, avant et après leur momification.
Alors que le corps est naturellement voué à disparaître, l’exposition vous invite à explorer les raisons qui ont poussé tant de cultures à opter pour l’une des pratiques les plus poussées en termes de préservation du corps.

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