Vingt-neuf pays et territoires d’outre-mer ont déjà interdit la pêche aux requins dans leurs eaux. Les Bahamas, par exemple, ont découvert que les requins avaient bien plus de valeur en tant qu’attraction pour l’industrie écotouristique qui est en plein essor. En moyenne, nous constatons que ces interdictions constituent le seul outil qui permet de réduire invariablement la mortalité.
Boris Worm, écologue marin à l’université Dalhousie, au Canada (« National Geographic », 15 janvier 2024)
Si l’on devait effectuer un sondage sur les animaux que nous apprécions le moins, il figurerait en bonne place. Oui, le requin a mauvaise presse. À chaque attaque, il nous apparaît comme le monstre des mers à combattre. Et pourtant, s’en prendre à l’homme n’est pas son cœur de métier. Quoique en pensent certains, nous ne faisons pas partie de ses mets de choix, à l’inverse des hommes, qui ne se privent pas de le pêcher. Vous seriez étonné par la quantité de requins tués chaque année. Entre 60 et 270 millions. Raison pour laquelle l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère qu’un tiers des espèces de requins sont menacées de disparition. Or, tous autant qu’ils sont, ils sont indispensables à l’équilibre des écosystèmes marins. Si nous ne pouvons pas faire abstraction des rares mais spectaculaires attaques, parfois mortelles, du requin, il serait bon de le (re)découvrir sous un autre angle. Et quoi de mieux qu’un séjour aux Bahamas (avouez qu’il y a pire comme destination) pour appréhender cet animal sous un jour nouveau. Avec masque, bouteille, sang-froid de rigueur et respect scrupuleux des règles, il est possible de partager un peu de son intimité… enfin de son quotidien. Ce que Diego Buñuel nous dévoile dans ce nouvel inédit de Thalassa, aventures extrêmes. Les Bahamas ont choisi en 2011 d’interdire la pêche et de créer un sanctuaire pour les requins. Ici, nombreux sont les touristes à croiser ces prédateurs en toute légalité et sécurité. Des plongées encadrées qui rapportent. Au point que les visites sous-marines s’enchaînent. C’est ici aussi que d’autres ont choisi de s’installer pour l’étudier. Une autre façon de protéger et faire connaître ce mal-aimé des océans.
Parmi les centaines d’espèces de requins dans le monde, c’est celui qu’on reconnaît entre tous. Immédiatement. Le fait qu’il ait un œil à chaque extrémité de la tête lui permet de voir en permanence tout ce qui l’entoure. Et ses narines se trouvent au même endroit, à chaque extrémité du T. Il a un odorat en trois dimensions.
Dr. Matt Smukall à propos du mokarran, le plus grand des requins-marteaux
Vue, ouïe, odorat : comment les requins voient-ils le monde ?
« Bien que les requins possèdent une très bonne vue et une ouïe aussi efficace, ils utilisent deux autres sens pour appréhender le monde qui les entoure.
La chémoréception, d’une part, qui leur permet d’absorber les odeurs à l’aide de deux narines recouvertes de cellules ciliées. Ils peuvent ainsi détecter de très faibles substances odorantes diluées dans l’eau (une part par million).
La baroréception, d’autre part. Grâce à une ligne latérale allant de la tête à la queue et qui est en fait une rangée d’écailles perforées débouchant sur un canal rempli de mucus, les requins peuvent percevoir avec précision les changements dans les courants marins, mais aussi les variations de la salinité de l’eau de mer. »
Source : Ça m’intéresse
Vidéo. Cristina Zenato retirant un hameçon
Est-ce qu’ils me reconnaissent ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont habitués à ma présence, mon odeur, mes bulles, mais ils ne sont pas domestiqués. Ils répondent toujours à leurs instincts naturels tels que la saison des amours. S’ils doivent aller se nourrir, ils iront se nourrir. Ils ne dépendent absolument pas de nous pour survivre.
Cristina Zenato
Thalassa, aventures extrêmes : Bahamas, le royaume des requins
Aux Bahamas, les requins ne sont plus des prédateurs traqués, mais des trésors vivants protégés. Depuis 2011, l’archipel a fait le choix audacieux d’interdire leur pêche et de créer un véritable sanctuaire marin. Quarante espèces y évoluent désormais en toute liberté, faisant des eaux turquoise des Bahamas l’un des derniers grands royaumes des requins. Diego Buñuel va nous emmener au plus près de ces seigneurs des mers. Parmi eux, l’impressionnant requin-marteau, que l’on surnomme aussi le grand mokarran. Une rencontre fascinante.
Loin des clichés de danger et de peur, ces squales sont devenus pour les Bahamas une richesse écologique et économique majeure. Chaque année, des milliers de plongeurs passionnés viennent les observer, générant des millions de dollars de revenus pour l’industrie du tourisme.
Protégés par les autorités, étudiés par les scientifiques, ces requins font l’objet de toutes les attentions. Une plongeuse professionnelle leur a même consacré sa vie : Cristina Zenato. Elle a développé un geste unique et spectaculaire : retirer, à main nue, les hameçons plantés dans la gueule des requins, redonnant à ces animaux blessés une chance de survie.
Magazine (52 min – 2025 – inédit) – Présentation Diego Buñuel – Réalisation David Geoffrion et Diego Buñuel – Rédactreurs en chef Agnès Gardet et Jérôme Laurent – Grand reporter Véronique Veber – Production France TV Studio et France Télévisions
Ce magazine est diffusé lundi 6 octobre à 21.05 sur France 5
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