Le scandale, c’est qu’on a soulevé les jupes de Marianne et on a montré son derrière à tout le monde... on a dévoilé que l’État français menait des opérations illégales : c’est ça qui est impardonnable !
Alain Chouet, chef du renseignement à la DGSE (2000-2001)
Le 10 juillet 1985, à l’autre bout du monde, le Rainbow Warrior, vaisseau amiral de Greenpeace, explose dans le port d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Dans le naufrage, un membre de l'organisation perd la vie. Malgré l’éloignement, très vite, les soupçons se tournent vers la France, alors en pleine campagne d’essais nucléaires dans le Pacifique…
À la manière d’un polar, cette série en 3 épisodes raconte les dessous d’une mission clandestine qui a viré à l’un des plus grands scandales d’État. Pour la première fois, Jean-Luc Kister, le nageur de combat qui a posé la bombe, dévoile la mécanique du sabotage. De la genèse de l’opération à la tempête politique et médiatique, des ex-agents secrets, des dirigeants et des enquêteurs de l’époque racontent de l’intérieur l’incroyable enchaînement d’événements qui ont mené à ce fiasco. Et fait trembler la République.
Entre luttes de pouvoir et failles humaines, une histoire haletante où se croisent un faux couple d’espions et de vrais militants idéalistes, des politiciens ambitieux et des journalistes tenaces.
C’est la piqûre du moustique qui n’arrête pas d’agacer alors que la France tient absolument à mettre au point sa bombe atomique.
Brice Lalonde, ancien militant écologiste, à propos de Greenpeace
Avec les témoignages des protagonistes de l’affaire, notamment :
Jean-Luc Kister, ancien nageur de combat au Service Action de la DGSE ; Bunny McDiarmid, membre de l’équipage du Rainbow Warrior, devenue ensuite directrice exécutive de Greenpeace Monde ; Peter Wilcox, capitaine du Rainbow Warrior ; Brice Lalonde, ancien militant écologiste ; Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur (1984-1986) ; Louis Schweitzer, directeur du cabinet du Premier ministre en 1985 ; Edwy Plenel, journaliste au Monde en 1985 ; Jean-Marie Pontaut, journaliste à l’Express en 1985 ; Allan Galbraith, chef de la police judiciaire d’Auckland en 1985
À cause de cette affaire du "Rainbow Warrior", mon nom est sorti dans la presse, et j’ai dû abandonner ce métier d’agent secret que j’adorais.
Dominique Prieur, Service Action de la DGSE
Les épisodes
21.05 : Tombés pour la France

Je pense que c’est Hernu [ministre de la Défense] qui a demandé à couler le bateau.
Monsieur X, ancien membre du Service Action de la DGSE
1985. Alors qu’à Mururoa, dans le Pacifique, la France renforce sa dissuasion par de nouveaux essais nucléaires, l’organisation écologiste Greenpeace rachète un vieux chalutier de haute mer, rebaptisé Rainbow Warrior, et s’apprête à mettre le cap sur l’atoll français. Bien décidée à l’en empêcher, l’armée française fait appel à la DGSE. Entraînement physique, infiltration dans le plus grand secret, les espions préparent leur plan et peaufinent leurs légendes. Dominique Prieur et Alain Mafart deviennent le faux couple Turenge. Leur mission : saboter le Rainbow Warrior.
21.55 : Déflagrations

Il n’y aurait pas eu ce mort, on n’en aurait pas parlé… Là, c’est un crime.
Monsieur X, ancien membre du service action de la DGSE
Arrivé en Nouvelle-Zélande, le commando poursuit les préparatifs de l’opération « Satanique ». Mais entre la préparation express et d’imprévisibles coups du sort, la mission secrète tourne à la débâcle. La mort tragique d’un photographe dans l’explosion du Rainbow Warrior change la donne. Pour les agents de la DGSE, une course contre la montre commence pour tenter de fuir le pays. Mais rien ne se passe comme prévu, et pour l’État français, les choses se compliquent.
22.45 : Chutes

À l’intérieur de l’histoire, il y a l’histoire d’un mensonge. Et ce mensonge, c’est celui du Président au Premier ministre.
Patrick Careil, directeur de cabinet du ministre de la Défense en 1985
Emprisonné en Nouvelle-Zélande, le couple d’espions attend impatiemment l’aide des autorités françaises. Mais à Paris, alors que tout semble désigner la responsabilité de la France, le gouvernement continue de nier toute implication dans l’explosion du Rainbow Warrior. Au sommet de l’État, l’Élysée et Matignon se déchirent sur fond d’omerta et de faux aveux. Les révélations explosives des journalistes vont renverser la mécanique politique, jusqu’à entraîner la démission d’un ministre. Entre négociations secrètes, justice empêchée et impunité des vrais décideurs, ce final coup-de-poing éclaire sans concession le prix du secret d’État.
Qui a coulé le Rainbow Warrior ?

Série documentaire (3 x 52 min - 2025 - inédit) – Écrite et réalisée par Julien Johan et Frédéric Ploquin – Production Maximal Productions (Mediawan), en coproduction avec France Télévisions
Qui a coulé le Rainbow Warrior ? est diffusé mardi 23 septembre à partir de 21.10 sur France 2
Dès le vendredi 19 septembre sur france.tv