Au plus fort de l’été dernier, la nef du Grand Palais, ses 6 000 mètres carrés de verrière ouverts sur le ciel parisien, ses arches harmonieuses, son monumental escalier en fer Art nouveau, auront constitué un des plus beaux écrins des épreuves olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Pourtant, trois ans auparavant, en mars 2021, le bâtiment, vétuste, inadapté, avait fermé ses portes. Trois ans : c’est le temps qu’il a fallu aux équipes menées par l’architecte en chef des monuments historiques François Chatillon (près de 1 000 compagnons par jour, tous corps de métier confondus) pour que le Grand Palais opère sa métamorphose. Trois ans : c’est également le temps qui avait été accordé, en 1897, à ses architectes, Henri Deglane, Albert Louvet, Albert-Félix-Théophile Thomas et Charles Girault, pour en achever la construction avant le début de l’Exposition universelle de 1900.
De l’Exposition universelle aux Jeux Olympiques, de l’inauguration à la rénovation du Grand Palais, ce documentaire traverse le monumental chantier de restauration, entremêlant images d’archives et témoignages, pour raconter les innombrables transformations et secrets de ce joyau du patrimoine français.
On a essayé de se mettre dans les pas des premiers constructeurs [...]. Un certain nombre de choix que l’on fait aujourd’hui ont été dictés par l’histoire même de cette construction de 1900, qui a été un exploit.
François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques
« Il fallait montrer la grandeur de la IIIe République, témoigne l’historienne Caroline Dubail, et, pour ce faire, lancer un projet absolument phénoménal, jusqu’à créer un nouveau quartier au cœur de Paris. » Immense place couverte, entourée d’un ensemble de bâtiments flexibles et adaptables, le Grand Palais a eu mille vies, accueillant expositions d’art mais aussi Salons de l’automobile, de l’aviation, de l’enfance, des arts ménagers, des fêtes, donnant naissance en 1937 au Palais de la Découverte et répondant ensuite à des besoins plus surprenants, comme ceux de l’armée pendant les guerres mondiales, ou plus festifs, en 2018, avec l’ouverture d’une immense patinoire de 3 000 mètres carrés.
Sous la caméra attentive et didactique du réalisateur Stefan Cornic, en dialogue permanent avec le chantier de rénovation, Les Métamorphoses du Grand Palais dévoile les multiples facettes de ce bâtiment monumental, témoignant de son génie architectural, révélant l’agencement de ses volumes, ses espaces de circulation et ses jeux de transparence, racontant le coulage de la nouvelle dalle de la nef, la taille des marches en pierre de Comblanchien, la restauration de sculptures, les nouveaux aménagements mobiliers en terre cuite.
Récit choral, le film est l’histoire d’un monument toujours en mouvement, qui ne cesse de se réécrire lui-même pour nous accompagner d’un siècle à l’autre.
Les Métamorphoses du Grand Palais
Documentaire (inédit – 65 min – 2025) – Scénario et réalisation Stefan Cornic –Production Marie-Hélène Ranc et Blanche Tivolle – Montage Adrien Guilloteau – Commentaires Stefan Cornic – Musique originale Marek Hunhap – Production Kuiv, en coproduction avec GrandPalaisRmn, avec la participation de France Télévisions, Museum TV et du Centre national du cinéma et de l’image animée
Les Métamorphoses du Grand Palais, diffusé dimanche 29 juin à 22.20 sur France 5, est à (re)voir sur france.tv