« Les Aventuriers de l’Égypte antique »

Bruno Solo sur les traces des premiers égyptologues

France 5

Documentaires

Mêlant la rigueur du documentaire au souffle de la fiction, cette série en six épisodes raconte la véritable chasse aux trésors qui, à partir de l’expédition de Bonaparte en 1798, a fondé l’égyptologie moderne et permis de rendre toute sa gloire à la civilisation des pharaons. À partir du jeudi 18 décembre à 21.05 sur France 5.

Bruno Solo dans « Les Aventuriers de l'Égypte antique ». © Pernel Media

Chapeau Fedora sur la tête, érudition décontractée et humour à toute épreuve : Bruno Solo réinvente la figure mythique d’Indiana Jones dans cette série documentaire-fiction au cœur des mystères de l’Égypte des pharaons. Au pied des monuments les plus célèbres (les pyramides de Gizeh, les chapelles de Khousu à Karnak) ou depuis une étonnante salle des trésors regorgeant de surprises, l’acteur-animateur, tel le plus célèbre des archéologues de cinéma, transforme l’Antiquité en un spectaculaire et passionnant terrain d’aventures.
« C’est bien en espérant faire ressurgir, de sous la poussière des siècles, des trésors enfouis depuis des temps immémoriaux que les premiers explorateurs européens arrivent enthousiastes et impatients en Égypte », annonce-t-il en faisant référence à l’expédition de Bonaparte de 1798, quand des explorateurs audacieux, à la fois savants et aventuriers, bravèrent tous les dangers pour rouvrir les portes d’un monde inconnu et oublié.
Enthousiastes et impatients : on l’est tout autant qu’eux, devant Les Aventuriers de l’Égypte antique.

Pour des gens qui sortent de France et qui découvrent un pays qui n’a jamais été exploré, c’est pratiquement le même effet que de débarquer sur Mars.

Bénédicte Lhoyer, égyptologue, professeure à l’École du Louvre - « Les Aventuriers de l’Égypte antique »

Faire ressurgir de sous la poussière des siècles les trésors enfouis : la formule pourrait s’adapter, quelque deux cents ans plus tard, à toute l’équipe de cette série-documentaire exceptionnelle. Il est peu dire qu’elle parvient à dépoussiérer non seulement l’histoire mais le genre même du documentaire historique. Mêlant interviews d’experts, reconstitutions enrichies d’effets spéciaux et même IA générative (pour animer et coloriser les dessins, aquarelles, croquis de terrain et lithographies d’époque), la série redonne vie, sous nos yeux, aux splendeurs des pharaons autant qu’à la quête de vérité de ceux qui les ont mises au jour.
En combinant exactitude archéologique, narration au cordeau et effets spectaculaires, la série offre un souffle inédit à l’histoire, comme si les pionniers du XIXe siècle filmaient eux-mêmes leurs découvertes. À chaque instant, sans rien céder à la rigueur d’un didactisme sobre et précis, la série-documentaire nous fait partager, au présent, l’intensité de ces expéditions, célébrant la richesse de Ramsès le Grand, Cléopâtre, Khéops…

J’allais défricher un pays neuf ! [...] Fouler une terre couverte du voile du mystère et fermée depuis deux mille ans à tout Européen... Je ne craignais que de manquer de temps, de crayons, de papier et de talent !

Dominique Vivant Denon (1747-1825) - « Les Aventuriers de l’Égypte antique »

À la réalisation, la documentariste Sigrid Clément expérimente depuis plusieurs années de nouvelles façons de raconter l’histoire. Passionnée d’Égypte antique, on lui doit notamment Les Secrets des bâtisseurs de pyramides, La Vie secrète des pharaons et Ramsès le Grand (diffusés sur Canal+ Docs). Avec cette nouvelle série, nourrie de ses précédentes expériences, elle rend un vibrant hommage à ceux (Denon, Champollion, Mariette, Belzoni) qui, sur fond de guerre de colonisation et de rivalités franco-anglaises, ont fondé l’égyptologie moderne et redonné la parole à une civilisation extraordinaire qui, pendant depuis 1 400 ans, était restée muette. 

Les Aventuriers de l’Égypte antique

« Les Aventuriers de l'Égypte antique »
« Les Aventuriers de l'Égypte antique ».
© Pernel Media


Épisode 1 – L’expédition Bonaparte (1798-1802) 
En 1798, le général Napoléon Bonaparte débarque en Égypte avec une armée de soldats mais aussi un contingent de savants. Tandis que les canons grondent, l’Institut d’Égypte naît au Caire. Parmi les hommes d’art et de science qui ont pris part à cette expédition hors norme, l’artiste Dominique Vivant Denon est le premier à parcourir le Nil au risque de sa vie. Du Caire à Louxor, en passant par Dendérah, il dessine temples et colosses, fasciné par la grandeur des pharaons. Tandis qu’à Rosette les troupes de Bonaparte ont découvert une stèle gravée avec trois écritures, qui pourrait bien détenir la clé du mystère des hiéroglyphes. 

Épisode 2 – La chasse aux trésors (1802-1820)
Après la défaite française, l’Anglais William Richard Hamilton prend la pierre de Rosette aux Français et l’expédie au British Museum. Napoléon fait écrire la Description de l’Égypte, monument d’érudition qui fascine l’Europe, pendant qu’au Caire le consul de France Bernardino Drovetti et le consul anglais Henry Salt, tous deux chasseurs de trésors antiques, se disputent les plus belles pièces. Un combat dans lequel l’Anglais va recevoir l’aide d’un homme déterminé : Giovanni Battista Belzoni. Salt et Belzoni veulent envoyer à Londres le « jeune Memnon », un buste colossal que les Français ont échoué à emporter. Drovetti est prêt à tout pour les arrêter. En Égypte, la guerre des consuls ne fait que commencer.

Épisode 3 – La bataille des hiéroglyphes (1822-1829)
La rivalité entre les Français et les Anglais atteint des sommets. En Égypte, c’est une course effrénée aux trésors. Les Britanniques prennent l’avantage en s’attachant les services de l’Italien Belzoni, qui enchaîne les succès. Après avoir rouvert le temple d’Abou Simbel au sud du pays, il est le premier depuis des milliers d’années à pénétrer dans la tombe de Séthi Ier, le père de Ramsès II. 
Pendant ce temps-là en Europe, c’est le Français Jean-François Champollion qui tient la corde. Grâce aux copies de la pierre de Rosette rapportées par les savants de Bonaparte, il parvient à déchiffrer les premiers hiéroglyphes et prend l’avantage sur son concurrent anglais, Thomas Young. Grâce à ses intuitions et à son travail acharné, une civilisation muette depuis 1 400 ans s’apprête à retrouver la parole ! 

Épisode 4 – Champollion au pays des pharaons (1828-1829)
En 1828, Jean-François Champollion foule enfin cette terre d’Égypte à laquelle il a consacré toute sa vie. Six ans plus tôt, il a percé les secrets du système hiéroglyphique mais il doit encore mettre sa découverte à l’épreuve sur le terrain, pour faire taire ses contradicteurs. À la tête de l’expédition, il remonte le Nil et confronte son alphabet aux monuments de Memphis, de Karnak, de Philae ou d’Abou Simbel. 
Chaque nom déchiffré redonne vie à une lignée de souverains oubliés. L’Égypte antique nous parle à nouveau. Mais la joie de cette renaissance est de courte durée : Champollion s’épuise et se rend malade. Il ne le sait pas encore, mais son temps est compté. En 1829, il rentre en France, auréolé de gloire, pour mourir trois ans plus tard, à l’âge de 41 ans. Il laisse à son frère et à ses disciples le soin de terminer son œuvre, mais il reste pour tous celui qui a redonné à l’humanité les clés de la civilisation pharaonique.

Épisode 5 – La guerre des pyramides (1836-1848)
En 1837, Richard William Howard Vyse, un Anglais, explore les pyramides de Gizeh à coups d’explosifs. Pendant qu’il détruit un patrimoine inestimable, Émile Prisse d’Avennes, un Français, fait tout pour le sauver. Au lieu d’emporter des monuments, lui, il les dessine. Enfin, c’est vrai au début… Car l’arrivée d’un Prussien, Karl-Richard Lepsius, va le pousser à remettre en question ses principes. Le roi de Prusse a demandé à Lepsius de rapporter de quoi créer un musée égyptologique à Berlin, alors il n’hésite pas à se servir. Une attitude qui irrite Prisse d’Avennes. Dans le temple de Karnak se trouve la « chambre des ancêtres », une liste royale gravée que Lepsius veut absolument pour Berlin. Prisse d’Avennes décide de le doubler. Lequel des deux réussira à l’emporter ? Vyse le destructeur, Lepsius le savant vorace et Prisse l’idéaliste incarnent la naissance de l’égyptologie moderne, déchirée entre pillage et science.

Épisode 6 – Le gardien des merveilles (1850-1881)
En 1851, le Français Auguste Mariette trouve l’entrée d’un site qui fait fantasmer tous les archéologues : le Sérapéum de Saqqarah, lieu de sépulture des taureaux sacrés Apis. L’archéologue y découvre d’énormes sarcophages demeurés intacts depuis l’Antiquité. Avec Mariette, c’est une nouvelle ère d’exploration plus scientifique qui commence en Égypte. Pour faire cesser le pillage des tombes et des temples auquel il a lui-même participé, il crée le Service des Antiquités égyptiennes et fonde au Caire le premier musée.
Passionné, touche-à-tout, Mariette triomphe avec le pavillon égyptien de l’Exposition universelle de Paris en 1867 et participe à la création de l’opéra Aïda de Verdi. Infatigable découvreur, celui qui est considéré comme l’un des pères de l’égyptologie a poursuivi sa mission au bord du Nil jusqu’à sa mort en 1881. 

Série documentaire-fiction (inédite – 6 x 52 min – 2025) – Narration Bruno Solo – Réalisation Sigrid Clément, Lars Blumers, Sandrine Del Sol, Marie-Laurence Rincé-Delais – Conseil historique Philippe Mainterot – Musique originale Léonard Le Cloarec – Production Pernel Media – Avec la participation de France Télévisions, Centre national du cinéma et de l’image animée 

Les Aventuriers de l’Égypte antique, diffusé à partir du jeudi 18 décembre à 21.05 sur France 5, est à (re)voir dès le jeudi 25 décembre en intégralité sur france.tv

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