Elle porte les stigmates de l'activité humaine et du réchauffement climatique. Si précieuse pour la faune et la flore, la Méditerranée pourrait ne pas résister aux prochaines décennies si nous ne prenons pas davantage soin d'elle. Certes, des mesures plus ou moins radicales mises en place ici et là ont prouvé leur efficacité, mais la tâche est si grande qu'il convient à tous de s'impliquer dans sa sauvegarde. La preuve en images, lundi 19 mai à 21.05 sur France 5.
C’est une fée qui t’a donné / Ton décor et ta beauté / Mé-di-terranée !
Tino Rossi, extrait du refrain de la chanson « Méditerranée »
Il fut une époque pas si lointaine où on louait la beauté de ses côtes, la douceur de ses hivers et la richesse de ses fonds marins. On aimait s'y pavaner, plonger dans une mer translucide ou peaufiner son bronzage au soleil. Si l'image carte postale n'a pas disparu, elle s'est quelque peu écornée avec le temps (et l'activité humaine). Las, devra-t-on un jour parler de ses attraits à l'imparfait ? Certain(e)s refusent de s'y résoudre et luttent à armes inégales pour conserver, préserver et transmettre cet environnement unique à plus d'un titre. Pour comprendre les dangers actuels qui touchent la Méditerranée, il faut emboîter le pas de Jamy Gourmaud et de ses interlocuteurs le long des côtes, sur ce qui reste de plage ou de sentiers, arpenter les ports puis s'en éloigner, passer une tête sous l'eau ou effleurer les fonds marins. Et là, à mesure qu'on le suit, se dessine une Méditerranée malmenée de toute part. Citons trois exemples parmi d'autres : des déjections plastiques présentent en nombre dans l'eau et sur les plages, des pans entiers d'herbiers de posidonie arrachés par les ancres indélicates des bateaux lorsque ces derniers ne respectent pas les zones de mouillage et une pollution aux particules fines dépassant largement le seuil autorisé. À l'énoncé de ces différents maux, on serait presque tenté de baisser les bras alors qu'il existe, encore, des raisons d'y croire. Des solutions entreprises ici et là démontrent qu'il est possible d'inverser la donne, de rendre à la Méditerranée son lustre d'antan, assurant ainsi au passage la survie des espèces (et la nôtre indirectement). Alors mieux vaut prendre exemple sur celles et ceux qui cherchent des solutions, des compromis viables que de vouloir imiter ceux qui font l'autruche, refusent de se mouiller et préfèrent vivre l'instant présent sans se préoccuper de ce qu'ils laisseront aux générations futures.
Faisons un pas de côté pour emprunter un nouveau chemin, celui de l'utopie. Tel est notre souhait avec le programme Méditerranée 2050 : ouvrir grand les portes devant le champ des possibles, construire un nouveau récit collectif, s'autoriser à contrarier ce que l'on dit hors de portée.
Robert Calcagno, directeur général de l’Institut océanographique de Monaco (Paris-Côte d'Azur International, 2 mai 2025)
Le Cap Roux, une zone protégée par les pêcheurs eux-mêmes
« Le Cap Roux, en Méditerranée, est une zone protégée par les pêcheurs eux-mêmes, qui ont instauré une réserve de 4,55 kilomètres carrés pour préserver les stocks de poissons. Depuis sa mise en place en 2015, cette initiative repose sur des pratiques de gestion communautaire, telles que des périodes de pêche réduites et des zones interdites. Gérée par la coopérative locale, la réserve a démontré un succès notable : une augmentation de la population de poissons, notamment des espèces menacées, et un renforcement des liens entre les pêcheurs et la conservation. »
Source : Institut océanographique, fondation Albert 1er prince de Monaco
Vidéo. Les bonnes pratiques d’ancrage pour protéger la posidonie (OFB)
On arrive à faire le parallèle entre des arrivées de bateaux et des pics de pollution. On dépasse les normes OMS en permanence. Et quand je dis « on les dépasse », on les explose. Alors, ces particules ultra fines, comme elles sont très fines, elles pénètrent très au fond des alvéoles pulmonaires, et là, elles passent dans le sang. Et une fois qu'elles sont dans le sang, elles vont atteindre tous les organes.
Charles Chanut, médecin, association Cap au Nord - Marseille
Intervenants
Francois Sabatier, géographe (Cerege - Aix-Marseille Université) ; Guillaume Picard (association Stop Croisières) ; Charles Chanut, médecin (association Cap au Nord - Marseille) ; Jo-Ann Schies, responsable (application Donia - Andromède Océanologie) ; Sébastien Personic, biologiste (Andromède Océanologie) ; Denis Ody, responsable programme cétacés (WWF France) ; Delphine Thibault, biologiste marin (institut méditerranéen d’océanologie) ; Tristan Estaque, chargé de mission scientifique (Septentrion Environnement) ; Jean-Claude Pons, pêcheur ; Marion Verdoit-Jarraya, biologiste (Université de Perpignan) ; Stéphane Hourdez (Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer) ; Thierry Thibaut, biologiste marin (Institut méditerranéen d’océanologie) ; Tristan Rouyer, chercheur (Marbec - Ifremer Sète) ; Fréderic Cadène, conservateur de la réserve de Cerbère-Banyuls ; Virginie Hartmann, responsable scientifique de la réserve de Cerbère-Banyuls ; Manu Martinez, artisan pêcheur ; Anne-Leïla Meistertzheim, directrice (laboratoire Plastic@Sea - Banyuls-sur-Mer) et Franck Lartaud, directeur adjoint (Observatoire océanologique de Banyuls)

En juillet 2023, un record a été battu. La température en surface, autrement dit sur les premiers mètres de profondeur, a atteint en moyenne 28,4 degrés, jusqu'à 30 degrés dans les eaux corses. Ces canicules ont eu des conséquences dévastatrices sur la faune et la flore. À tel point que les biologistes n'hésitent pas à comparer les effets de ces canicules marines à ceux d'un incendie au sol. Ils ont enregistré des pertes massives sur une cinquantaine d'espèces marines.
Jamy Gourmaud
Le Monde de Jamy : Comment sauver la Méditerranée ?
Eaux turquoise, récifs multicolores, dauphins et baleines… Combien de temps pourrons-nous encore profiter des splendeurs de notre côte méditerranéenne ? Jusqu’où nos plages vont-elles rétrécir ? Quels poissons consommer sans encourager la surpêche ? Les méduses vont-elles nous envahir ?
Avec le surtourisme, la pollution, le réchauffement climatique, « la Grande Bleue » n’a jamais été autant fragilisée. Un signe : on retrouve du plastique dans l’estomac des poissons et jusque dans les grandes profondeurs ! Mais les solutions existent.
Jamy Gourmaud nous emmène à la rencontre de passionnés qui tentent de la préserver.
Magazine (112 min - inédit) – Présentation Jamy Gourmaud – Auteurs Bruno Bucher, François Ducroux et Jamy Gourmaud – Réalisation Bruno Bucher et Mathieu Duboscq – Compositeur Jérémy Raux – Production Elephant et France TV Studio, avec la participation de France Télévisions – Avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée
Ce magazine est diffusé lundi 19 mai à 21.05 sur France 5
Le Monde de Jamy : Comment sauver la Méditerranée ? est à voir et revoir sur france.tv