Le porc noir que j’élève en bio et en plein air est une race rustique à croissance lente, élevée 12 mois sur une colline de 4,5 ha, sur laquelle j’ai replanté plus de 1 300 arbres et arbustes en haies champêtres.
Noémie Calais
Quand les premières manifestations agricoles éclatent au mois de février 2024, un nouveau visage apparaît régulièrement sur les plateaux de télévision pour défendre la cause paysanne, celui de Noémie Calais. En 2016, suite à des soucis de santé, elle décide de fuir la pollution des grandes villes. Salariée dans une entreprise de conseil à Londres, elle quitte son travail à la City et enchaîne les stages dans les fermes du Gers. Cette trentenaire s’amuse à dire : « Je suis passée de Sciences Po à Sciences Porcherie. » Pendant trois ans, elle se forme et monte son élevage de porcs noirs, en bio et plein air, au sein d’un collectif fermier. Son objectif est double, le goût de la charcuterie d’antan et le bien-être animal. Dans son nouveau métier, l’éleveuse se retrouve confrontée aux difficultés à appliquer des normes faites pour l’élevage industriel, notamment les directives européennes qui constituaient son quotidien jadis.
Après avoir réduit son cheptel et remis ses vingt cochons à leur place ancestrale de « poubelles » de la ferme, Noémie vise un nouveau combat : changer les règles du jeu. De Notre-Dame-des-Landes à l’Assemblée nationale en passant par le Salon de l’agriculture, armée de son livre et de son bagage de lobbyiste, la syndicaliste de la Confédération paysanne arpente manifestations et conférences pour convaincre consommateurs et décideurs de revenir à des modes d’élevage raisonnés.
Après cinq ans à optimiser son élevage – non pas en terme de rendement mais bien en terme de cohérence avec le vivant –, Noémie se sent aujourd’hui à sa place, un pied dans la terre, un autre fortement ancré dans le militantisme. Elle qui détient désormais une vraie légitimité paysanne, mais aussi les codes de ses adversaires politiques.
Vidéo. Bande-annonce de « Nourrir pour ses idées »
La survie de nos activités agricoles dépend de la résilience de nos écosystèmes : il est purement et simplement suicidaire de faire sauter les garde-fous environnementaux. Nous sommes en première ligne face au changement climatique et serons les premiers à subir dans notre chair (et dans nos comptes de résultats…) les sécheresses, tempêtes, inondations et épizooties.
Noémie Calais (Université de la terre, 25 janvier 2025)
La France en vrai - Occitanie : Nourrir pour ses idées
Documentaire (52 min – 2025 – inédit) – Auteurs Thomas Larabi et Pierre Rateau – Réalisation Thomas Larabi – Compositeur Samuel Charles – Production Trois Heures Moins Le Quart et France Télévisions
La France en vrai, le débat
À l’issue de la diffusion du documentaire, Patrick Noviello échangera avec ses invités autour de la thématique impulsée par le film.
Débat (52 min) – Présentation Patrick Noviello
Ces programmes sont diffusés jeudi 27 novembre à partir de 22.50 sur France 3
La France en vrai : Nourrir pour ses idées suivi de La France en vrai, le débat sont à voir et revoir sur france.tv
