« Homos en politique, le dire ou pas ? »

Une enquête de Jean-Baptiste Marteau et Renaud Saint-Cricq

France 5

Documentaire

Ils sont partis de ces mots prononcés par Gabriel Attal lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, pour savoir si dans la France d’aujourd’hui on hésitait encore à rendre publique son homosexualité lorsqu’on était un ou une élue de la République. Une question qui en amène tant d’autres et dont les réponses sont à découvrir mardi 28 octobre à 21.05 sur France 5.

« Homos en politique, le dire ou pas ? ». © France TV Studio

Être français en 2024, c’est pouvoir être Premier ministre en étant ouvertement homosexuel.

Gabriel Attal, Assemblée nationale, 30 janvier 2024 (en clôture de sa déclaration de politique générale)

En France, le « délit d’homosexualité » a définitivement été abrogé le 4 août 1982, pour autant, comme l’explique Jean-Luc Roméro-Michel, adjoint à la maire de Paris, « même en 2025, on ne dit pas qu’on est gay comme on dit qu’on est hétéro ». Afficher ouvertement son orientation sexuelle est une liberté qu’on ne saurait nous voler. Dire ou se taire devrait donc résulter d’un choix personnel et non d’une contrainte. Dans un pays qui s’est battu pour la liberté, l’égalité et la fraternité, on serait donc en droit d’aspirer aux mêmes égards, qu’on soit homosexuel, lesbienne ou hétérosexuel. Mais, dans les faits, la question continue de diviser. Il suffit de se souvenir des réactions suscitées par le projet de loi sur le mariage pour tous (voté en 2013) pour réaliser qu’il reste encore du chemin à parcourir avant de pouvoir se dire que ces clivages sont derrière nous. 
Et en politique, qu’en est-il ? Est-il aisé de faire son coming-out ou de s’afficher avec sa moitié ? Pour le savoir, Jean-Baptiste Marteau, accompagné de Renaud Saint-Cricq ont mené l’enquête. Parcourant la France, rencontrant des élu(e)s de tout bord, prenant le temps de les écouter, d’échanger avec eux sur différents sujets de société, leur permettant de revenir sur des moments clés de leur vie. « De toutes ces remarques que j’ai pu avoir, de toute cette haine que j’ai pu avoir au collège, j’en ai fait une force. C’est mon carburant, explique Cyril Cibert, maire de Chenevelles. Je ne veux pas que les plus jeunes vivent ce que j’ai vécu, donc j’essaye à mon petit niveau de faire changer les choses, le regard. » Puissent celles et ceux qui doutent de pouvoir assumer ou évoquer leur orientation sexuelle, par peur des représailles, des critiques, des injonctions familiales, professionnelles ou sociétales, entendre ces différents témoignages.

Une fois le texte voté, je fais partie de ceux qui applaudissent. Quand je vois mes collègues, par contre, sortir de l’hémicycle, j’avais presque de la peine pour eux de ne pas avoir été ceux qui donnaient aux homosexuels l’égalité (...). Depuis lors, c’est très régulièrement que des gens m’arrêtent pour me dire : « Merci d’avoir été de ceux qui ont voté le texte. »

Franck Riester, député, à propos du texte de loi sur le mariage pour tous

Intervenants

Sarah El Haïry, haut-commissaire à l’Enfance ; Jean-Luc Roméro-Michel, adjoint à la maire de Paris ; Gabriel Attal, ancien Premier ministre ; Mélissa Camara, députée européenne Les Verts ; Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris ; Franck Riester, député Ensemble pour la République ; Cyril Cibert, maire de Chenevelles ; Laurence Vanceunebrock, députée LREM (2017-2022) ; Gabriel Bremond, maire d’Éclans-Nenon ; Jean-Philippe Tanguy, député RN 

J’assiste à des événements publics avec ma compagne, parce que c’est ma compagne, et que dans la plupart des événements on peut venir avec un « +1 », son compagnon, sa compagne, donc elle vient avec moi. Plus on fera ça, plus on changera la société aussi.

Mélissa Camara, députée européenne

SOS homophobie a reçu près de 1 600 témoignages signalant des violences ou des discriminations homophobes et transphobes en 2024. Ces violences quotidiennes vont de marques de rejet à des agressions physiques, en passant par des insultes ou des menaces.

Observatoire des inégalités (1er juin 2025)

Homos en politique, le dire ou pas ?

Le 9 janvier 2024, Gabriel Attal devient le Premier ministre de la France. C’est le plus jeune de l’histoire, mais c’est aussi le premier locataire de Matignon ouvertement homosexuel. Onze ans après les manifestations contre le mariage pour tous, est-ce le signe que la France a changé ? En regard de son propre coming-out et de son histoire, le journaliste de France Télévisions Jean-Baptiste Marteau part sur le terrain, partout en France, interroger des responsables politiques gays et lesbiennes. Le dire, ou pas… Est-ce encore une question ? Et pourquoi ? Est-ce plus facile aujourd’hui qu’il y a trente ans de faire son coming-out public ? Est-ce plus facile à Paris qu’en milieu rural ? Peut-on en faire un argument politique ? Comment supporte-t-on l’homophobie ? De Bertrand Delanoë à Gabriel Attal, de l’ex-ministre Sarah El Haïry aux parlementaires Jean-Philippe Tanguy, Franck Riester ou encore Laurence Vanceunebrock, en passant par les élus Jean-Luc Roméro-Michel, Cyril Cibert ou Mélissa Camara, des responsables politiques LGBT se confient au journaliste avec sincérité, malice ou émotion. Ils nous questionnent aussi, finalement, sur notre époque et notre rapport à l’autre.

Documentaire (90 min – 2025 – inédit) – Auteurs et réalisateurs Jean-Baptiste Marteau et Renaud Saint-Cricq – Production France TV Studio, avec la participation de France Télévisions

Ce documentaire est diffusé le mardi 28 octobre à 21.05 sur France 5
Homos en politique, le dire ou pas ? est à voir (et revoir) dès le 24 octobre sur france.tv

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