La cuisine, c’est un acte d’amour, c’est vraiment donner de soi à quelqu’un. À travers un repas, on réconforte, on montre son affection. On nourrit, on guérit.
Fatimata Fofana, cheffe
Dans une société comme la nôtre, la précarité alimentaire ne devrait plus exister. Pourtant en France, de plus en plus de personnes peinent à s’alimenter suffisamment (et, par ricochet, sainement). Face à l’inflation, aux charges et dépenses incompressibles qui ne cessent d’augmenter, elles n’ont d’autre choix que de revoir à la baisse le budget alloué aux courses du quotidien. Pour le dire autrement : un pouvoir d'achat en berne, et c'est le panier de la ménagère qui trinque. Bien évidemment, il est des personnes pour qui cette hausse des prix n'est pas perceptible, ou si peu, mais lorsque vous en êtes à compter au centime près vos dépenses en magasin, l'histoire est tout autre. Sans les associations qui fourmillent d'idées pour offrir là des repas gratuits ou à 1 euro, ailleurs des denrées alimentaires glanées sur des marchés, combien seraient dans l'incapacité de se nourrir convenablement et quotidiennement ? Ce ne sont pas les membres de l'association créée par Coluche (en 1985) qui prétendront, hélas ! le contraire.
Et puis, parmi toutes ces initiatives, il y en a qui sont allés plus loin, en imaginant des établissements où le cuisiner ensemble a supplanté le vivre ensemble, pour in fine, se rassembler autour d'une recette ou d'une table. « On a des personnes qui ne sont pas très agiles de leurs mains, mais elles viennent pour papoter, explique la responsable des Petites Cantines (à Vaise), Emmanuelle Allais. Le but, c'est de passer un bon moment. Il ne faut pas, effectivement, qu'il y ait toute une équipe qui ne sache pas du tout cuisiner parce qu'on a un repas à sortir. On a beaucoup de personnes qui viennent pour apprendre à cuisiner et, en général, les recettes sont relativement simples (…). On nourrit les gens mais on les nourrit surtout humainement. Ici, on répond à ce besoin. Plus que l'alimentation, c'est retrouver du lien social, de la convivialité. C'est à ce besoin là qu'on répond aux Petites Cantines. »
De façon élargie, nous pourrions définir la précarité alimentaire comme une situation dans laquelle une personne ne dispose pas d’un accès garanti à une alimentation suffisante et de qualité, durable, dans le respect de ses préférences alimentaires et de ses besoins nutritionnels, pouvant entraîner ou découler de l’exclusion et de la disqualification sociale ou d’un environnement appauvri.
Le Labo de l’économie sociale et solidaire
Cuisine solidaire, ça mijote ensemble
Étudiants, parents isolés, retraités, familles avec un seul salaire, cette précarité touche toutes les classes d’âge et s’est aggravée avec l’inflation galopante dans le secteur de l’alimentation. Pour beaucoup, se nourrir est devenu la variable d’ajustement. Face à cette réalité, les initiatives se multiplient pour nourrir, réconforter et insérer. Déjeuner où l’on met la main à la pâte, menu à 1 euro, atelier pour apprendre à cuisiner sainement et pas cher ou dîner préparé par des chefs étoilés, les cuisines solidaires se multiplient en France. Certains, à travers la cuisine, ont même décidé de venir en aide aux plus fragiles et misent sur leur petit truc en plus ! Alors cuisiner ensemble, est-ce la nouvelle recette du vivre ensemble ? L’entraide se joue-t-elle dans nos assiettes ? Embarquez dans une France où la solidarité se mijote au quotidien !
Documentaire (52 min – inédit – 2025) – Auteur et réalisateur Lionel Baillon – Production Capa Presse et Matcha Production, avec la participation de France Télévisions
Ce documentaire est diffusé mardi 9 décembre à 21.05 sur France 5
Cuisine solidaire, ça mijote ensemble est à voir et revoir sur france.tv
