« Aux origines, l’esclavage »

Notre héritage noir  

France 2

Documentaire

Raconter l’esclavage en France, c’est regarder en face un passé que notre mémoire collective a longtemps occulté et le drame de quatre millions d’êtres humains dans nos colonies. Ce film en forme de quête généalogique, riche en révélations, mène des Français, parfois célèbres, sur les traces de leurs aïeux. Un documentaire-événement pour célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. À voir mardi 13 mai à 21.10 sur France 2 et sur france.tv.

 

Car cet héritage, leur héritage, est aussi le nôtre.

Du XVIIe au XIXe siècle, notre pays a déporté 1,2 million d’hommes et de femmes et exploité des millions d’Africains sur son sol et dans ses colonies. Si notre pays a été pionnier dans la reconnaissance de l’esclavage et des traites comme crime contre l’humanité, de nombreux Français méconnaissent encore ce passé qui a pourtant marqué profondément notre société contemporaine. Ce film porte la volonté de faire acte de mémoire et de réparation. 

C'est une expérience intime, bouleversante et inédite pour les six personnalités françaises invitées à explorer leur arbre généalogique. Pendant des mois, les réalisateurs Xavier Lefebvre et Sonia Dauger ont enquêté – dans l’Hexagone comme en Outre-mer – et remonté le fil de l'ascendance de chacun d'entre eux. Jusqu’à une époque lointaine où l’un, ou plusieurs, de leurs ancêtres ont connu une vie d'esclave et ont dû traverser l'océan, contraints et forcés, jusqu'à une colonie française.
Le rappeur et comédien JoeyStarr, la soprano Marie-Laure Garnier, le footballeur GuillaumeHoarau, le rappeur Kalash, la journaliste Karine Baste et la comédienne et chanteuse Stéfi Celma découvrent ainsi, face à un immense écran, l'histoire reconstituée à partir des documents d'archives des membres de leur famille. Avec elle, une part de leur identité émerge et libère leur parole.

Les réalisateurs ont aussi suivi des Français, connus et inconnus, de tous horizons et de toutes régions, et, grâce à la généalogie, les ont fait marcher dans les pas de leurs aïeuls. 
De Saint-Malo à Cayenne, en passant par La Réunion, la Martinique, Nantes ou Bordeaux, le film part ainsi à la rencontre de descendants de marchands d’esclaves, d'armateurs, de capitaine de navire négrier comme le corsaire Surcouf, ou de résistants comme Toussaint-Louverture ou encore de marrons : tous sont les héritiers d'une même histoire.
Cette quête inédite, enracinée dans l’histoire de France, permet de découvrir des vies marquées par la lutte incessante pour la liberté.
En brassant ces destins et ces parcours, ce film raconte « une histoire à hauteur d’hommes et de femmes en leur faisant prendre conscience de la place qu’occupe l’esclavage dans leur histoire familiale mais aussi dans notre histoire nationale ».

Ce film résonne avec le message transmis par la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions du 10 mai. Un devoir de mémoire qui s’adresse à toutes les générations, fait écho aux valeurs de la République qui porta l’abolition définitive de l’esclavage, et à l’engagement de France Télévisions contre le racisme et toutes les formes de discrimination.

À l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions
« Aux origines, l'esclavage »
© Gedeon Programmes

Extraits

« Je ne m’attendais pas du tout à voir un texte aussi dénué d’humanité, c’est extrêmement choquant de lire ça, de se dire que la vie humaine n’a qu’une valeur marchande. » Pascal Lemercier, descendant d’un capitaine de navire négrier

« Oui, Robert Surcouf a tiré profit de la traite et de façon importante. » Pierre-Yves Surcouf, descendant du plus jeune frère du corsaire  

« J’ai pris conscience que je suis venue d’un territoire où on s’empêche de rêver grand. J’ai dû quitter la Guyane, ma famille, mes amis, à 14 ans pour pouvoir vivre mon rêve : être soprano, et j’ai compris à ce moment-là que j’étais issue d’une histoire où le déracinement est une constante. » Marie-Laure Garnier

« Quand on ne connaît pas son histoire, on est un peu comme des adoptés. » Stéfi Celma, comédienne et chanteuse, originaire de Martinique

« J’ai besoin de comprendre le lien entre la musique que je pratique et celle de mes ancêtres. » Kalash, rappeur martiniquais

« Il a gagné sa liberté, il a un courage et un sens de la survie, un sens de l’adaptation hors du commun. » Isabelle, nantaise, descendante de Casimir Fidèle, esclave affranchi

« J’ai cette attitude naturelle d’être réfractaire à ce qu’on m’impose. J’ai fini par m’appeler Nique ta mère ! » Joey Starr, rappeur et comédien, d'origine martiniquaise

Intervenants
Pascal Lemercier, Pierre-Yves Surcouf, Isabelle, Didier Sabardu et sa famille, Julie Duprat, Xavier Le Terrier, Thomas Romon, Stella Gonis, Anaïs Gernidos, Georges Rech, Marine Ferrandis, Laurène Mansuy, Laurent Valère, Pierre-Sainte Luce, Emmanuel Gordien, Cécile Celma, Loriane Zacharie, Nicolas Czubak, Laure de Bressy.

À l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions
« Aux origines, l'esclavage »
© Gedeon Programmes

23.00 — Haïti, la rançon de l'indépendance

Alors qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer la création d’une commission d’historiens haïtiens et français pour étudier les conséquences de la dette colossale imposée par la France à sa colonie, en échange de son indépendance en 1825, retour sur un chapitre méconnu et unique dans l’histoire. Haïti fut la première nation moderne à obtenir son indépendance grâce au soulèvement de la population esclavagisée. Mais dès sa naissance, le jeune État est entravé par des réparations financières exigées par la France au bénéfice des anciens colons, et qui s’étaleront jusqu’au milieu du XXe siècle.

Le 1er janvier 1804, les esclaves haïtiens réussissent l’impensable. Ils chassent les colons français et proclament leur indépendance. Deux siècles plus tard, Haïti est l'un des pays les plus pauvres de la planète. Une corruption endémique et un État défaillant sont souvent jugés responsables du désastre. Le malheur persistant qu’endure Haïti est pourtant, en très grande partie, le fait de son histoire coloniale et de sa relation avec la France. Car, après l’indépendance, la France garda jusqu’en 1825 l’espoir d’une revanche. Elle y renonça finalement contre une rançon de 150 millions de francs-or. Une indemnité écrasante censée rembourser les anciens colons des esclaves et des terres qu’ils avaient perdus. Haïti mit plus de cent ans à s’acquitter de ce lourd tribut.
Ce film retrace l’histoire de la dette haïtienne pour comprendre la spirale d’endettement qui a empêché le développement de ce pays des Caraïbes. Qui a tiré profit de la dette ? Haïti a-t-elle été pillée depuis sa naissance par des puissances extérieures, par des banques étrangères et par ses propres dirigeants ? Quel est le rôle de la France dans cette histoire ?

À l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions
« Haïti, la rançon de l'indépendance »
© Brotherfilms

Aux origines, l'esclavage

Documentaire (106 min – inédit) – Auteurs Sonia Dauger et Laurent Martein – Réalisation Sonia Dauger et Xavier Lefebvre – Conseiller historique Frédéric Régent – Production Gedeon Programmes, avec la participation de France Télévisions

Haïti, la rançon de l'indépendance

Documentaire (63 min - inédit) – Réalisation Wandrille Lanos – Production Brotherfilms, avec la participation de France Télévisions et de TV5 Monde

Aux origines, l'esclavage est diffusé le mardi 13 mai à 21.02 sur France 2
Disponible dès le vendredi 9 mai sur france.tv
Haïti, la rançon de l'indépendance est diffusé le mardi 13 mai à 23.00 sur France 2
À (re-)voir sur france.tv

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