Samuel Le Bihan fait feu de tout bois dans ce 31e épisode haletant

C'est une leçon que le cinéma nous a apprise depuis Sueurs froides d'Alfred Hitchcock : les cercles, ou cernes, qui parcourent le tronc d'un arbre révèlent, à qui sait les lire, les secrets du passé. En enquêtant sur un accident de travail survenu dans une scierie familiale, Alex Hugo explore ainsi, couche après couche, les strates déposées par les traumas, les non-dits et les frustrations de toute une communauté de travailleurs du bois.
Sillonnant les forêts labyrinthiques, les vallées vertigineuses, les villages esseulés, comme on suit les tracés concentriques à l'intérieur d'un tronc d'arbre, le flic le plus charismatique et le plus taiseux de la brigade rurale remonte ainsi le cours du temps pour découvrir les vérités cachées. En chemin, croisant la route de son ex, il se pourrait bien qu'il renoue aussi avec le fil de sa propre histoire...

— Je te l'avais dit : quand tu places un suspect en garde à vue, mieux vaut que ça ne soit pas le mari de ton ex... T'étais en plein conflit d'intérêts, hein ? Avoue-le...

— Tu as raison... Mais celle à qui je pense, là, c'est la victime.

 

 

Tony Leblanc (Fabien Baïardi) et Alex Hugo (Samuel Le Bihan), « La Forêt des assassins »

Véritable vue en coupe de la société française à travers les événements qui, depuis trente et un épisodes, secouent la vallée fictive de Lusagne, la série Alex Hugo n'en finit pas de scruter les mutations économiques, sociales, écologiques de notre époque. Sous couvert d'enquête dans un domaine forestier, La Forêt des assassins aurait pu tout aussi bien s'appeler « Les assassins de la forêt », tant le scénario habile signé Jean-Luc Estèbe révèle les tensions du milieu du bois, soumis au scandale des coupes illégales et des chantiers clandestins. Samuel Le Bihan endosse une nouvelle fois à la perfection son rôle de justicier solitaire.

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