Enquêtes à corps perdus : « Les Invisibles »

Morts inconnus, victimes anonymes ou impossibles à identifier... Le commandant Darius et ses coéquipiers ont sept jours pour leur rendre une histoire et une identité, et éviter la fosse commune et la clôture du dossier. Une nouvelle série policière nerveuse, noire et mélancolique avec Guillaume Cramoisan, Nathalie Cerda, Déborah Krey, Quentin Faure et Cécile Rebboah. Mercredi à 21.05 sur France 2.


Un homme défiguré dont le corps a été abandonné ; une jeune femme déposée dans une tombe descellée ; les morceaux d’un corps éparpillés dans des poubelles ; une jeune mariée dérivant au fil d’une rivière ; un cadavre calciné découvert dans une carrière à l’abandon ; un squelette emmuré dans l’une des cheminées d’une ancienne colonie de vacances… Le point commun entre toutes ces macabres découvertes ? Des corps perdus, sans identité, que personne ne semble réclamer, des individus déjà promis à l’effacement…
C’est l’étrange pâture d’une brigade de police assez spéciale, en marge, mal considérée, mal dotée, à peine tolérée dans les sous-sols de la SRPJ de Lille : Darius, le patron, ancien gamin de la DDASS, rigoureux et secret, Marijo, la râleuse écorchée vive, Ben, l’ancien boxeur soupe au lait, Duchesse, la jeune bourgeoise brillante mais inexpérimentée. Une belle bande de losers (dixit le boss), épaulée par la crème de la médecine légale, Angie, dont le long dialogue avec les morts – et pas les plus beaux à voir – n’a pas entamé la gouaille et la drôlerie. S’ils sont souvent en dehors des clous, c’est qu’ils ont une mission – redonner une identité à des corps anonymes –, peu d’indices – une marque de blanchisserie, une prothèse, un pendentif, du flair… – et pas beaucoup de temps : sept jours pour éviter à leurs « clients » la fosse commune et l’oubli.

À partir du mercredi 8 septembre, vous pourrez découvrir en exclusivité le 3e épisode des Invisibles. Rendez-vous bientôt sur le Club France TV
 

" Les Invisibles ", voir en exclusivité le 3ème épisode
Le 3e épisode des « Invisibles » à voir en exclusivité sur le Club.

Interview : Sabine Barthélémy, productrice (Storia Television)

Comment sont nés Les Invisibles ?
Sabine Barthélémy : On avait très envie, chez Storia Television, de développer une nouvelle série récurrente d’enquêtes policières « bouclées ». On aime beaucoup le polar ; pour ma part, j’ai travaillé il y a assez longtemps déjà sur les séries Avocats et Associés et Sur le fil, diffusées sur France 2, et c’est un univers qui m’intéresse toujours énormément. Par ailleurs, je trouvais que, depuis quelque années, beaucoup de séries reposaient sur un seul personnage, éventuellement sur un duo, Candice Renoir, Cherif, etc., et j’avais assez envie de quelque chose de plus choral. J’ai rencontré à ce moment Olivier Norek, qui portait depuis des années un projet autour d’une brigade policière chargée de retrouver l’identité de victimes non identifiées. Nous avons commencé à y réfléchir : la principale difficulté était de faire naître de l’intérêt et de l’empathie chez le téléspectateur pour des inconnus, morts de surcroît. Les scénaristes Christian Mouchart et Patrick Tringale, qui nous ont rejoint à cette étape, ont proposé l’idée d’une double narration : d’une part l’enquête proprement dite, de l’autre des flashbacks faisant entrer dans la vie et l’intimité des victimes. Du même coup, cela faisait surgir d’autres personnages encore : amis, parents à leur recherche, meurtriers tentant de cacher leurs crimes, etc. Cela nous permettait de proposer à des comédiens des vrais rôles, et pas seulement des sortes de silhouettes, et de raconter davantage de choses que les traditionnelles enquêtes policières ne le peuvent, puisqu’elles sont souvent focalisées sur le quotidien des flics : interrogatoires, recherches de pistes, vie privée, etc.

Cette double narration permet aussi à l’occasion de jouer sur le décalage entre ce que le téléspectateur sait ou croit deviner et ce que les enquêteurs vont découvrir...
S. B. : Bien sûr. On donne parfois un peu d’avance au téléspectateur, on lui fournit quelques clés. C’est un peu dangereux : il ne faut pas non plus que les flics aient l’air trop à la traîne, mais cela n’empêche pas les retournements de situations, car il y a évidemment des fausses pistes ménagées pour le téléspectateur...

Cette brigade de policiers qui enquêtent sur les morts sans identité a-t-elle une quelconque base réelle ?
S. B. : Non. Cette série se veut réaliste, alors il était important qu’elle soit pour l’essentiel crédible. Mais, dans la réalité, des brigades dédiées à ces enquêtes n’existent pas, la police n’en a pas les moyens. Il est vrai que les morts non identifiés sont promis à la fosse commune. Mais dans un délai de trente jours, non de sept. Nous avons un peu dramatisé les choses.

Vous assumez le caractère un brin mélancolique de cette série ?
S. B. : Tout à fait. Ce n’était sans doute pas entièrement conscient, mais je crois que cela tient à plusieurs choses. Cette équipe de flics : nous les avons voulus attachants, drôles, mais avec leurs faiblesses, leur part de mélancolie. Leur mission, évidemment. Nommer les morts inconnus, d’abord provisoirement par ce rituel qui consiste à leur attribuer un nom de code, Milan, Sycomore, Citadelle…, puis, au terme d’une enquête policière, en leur rendant leur identité et en les sauvant de l’oubli et du néant. Enfin, cela tient aussi à l’atmosphère de Lille, particulièrement en hiver – nous avons tourné entre décembre et février –, à son architecture, à sa lumière, à ses ciels. C’est une région qui se prête à mon sens très bien au polar, à un certain type de polar. Comme vous le savez, elle sert souvent de cadre aux Rivières pourpres. Nous venons d’y terminer le tournage d’une autre série, Manipulations, elle aussi destinée à France 2. Oui, les Hauts-de-France, la Belgique, c’est notre polar nordique à nous !

Propos recueillis par Christophe Kechroud-Gibassier

VIDÉO. Darius

 

VIDÉO. Marijo

 

VIDÉO. Ben

 

VIDÉO. Duchesse

 

« Les Invisibles »
« Les Invisibles »
© Storia Television

Les Invisibles

Série (6 x 52 min – 2021) – Inédite – Réalisation Chris Briant et Axelle Laffont – Créée par Olivier Norek, Christian Mouchart, Patrick Tringale, avec la collaboration de Christophe Joaquin – D’après une idée originale d’Olivier Norek – Scénarios Christian Mouchart et Patrick Tringale – Musique originale Ben Molinaro – Production Storia Television, en coproduction avec France Télévisions  

Distribution  
Guillaume Cramoisan le commandant Darius
Nathalie Cerda Marijo
Déborah Krey Duchesse
Quentin Faure Ben
Cécile Rebboah Angie

Guests :Élodie Hesme, Jérémie Covillault, Benjamin Egner, Laurence Côte, Adèle Galloy, Édouard Montoute, Virginie Caliari, Bastien Bouillon, Roby Schinasi, Abraham Wapler, Élise Tilloloy, Arnaud Binard, Gaëla Le Dévéhat, Arnaud Lechien

• 1re soirée : mercredi 8 septembre
Épisode 1 : Milan

Le corps d’un homme est retrouvé en rase campagne. Pas d’empreintes dans les fichiers, aucun papier d’identité, aucun avis de recherche, et un visage tuméfié. Darius, Marijo, Ben et Duchesse sont appelés sur les lieux du crime : il s’agit bien d’un « invisible », un corps sans identité. À eux de retrouver celle de cet homme et de mettre la main sur son meurtrier dans un délai de sept jours. Faute quoi l’homme sera jeté à la fosse commune.

Épisode 2 : Sycomore
Un grand cimetière au petit matin. Deux jeunes employés en combinaison de travail découvrent un cadavre au fond d’une tombe descellée. Celui d’une jeune femme d’une trentaine d’années qui gît là au-dessus d’un vieux cercueil vermoulu. L’équipe de Darius est à pied d’œuvre : qui est « Sycomore », cette nouvelle invisible ? Et comment est-elle arrivée là ?

• 2e soirée : mercredi 15 septembre
Épisode 3 : Pachelbel

Deux pieds, c’est tout ce qu’on a retrouvé de « Pachelbel ». C’est bien peu. Aucun doute : ils appartiennent à la même personne, probablement un homme, vu la pointure. Mais comment retrouver l’identité d’un être humain à partir de deux pieds ? Va-t-on retrouver d’autres fragments ? On dirait bien qu’il y a quelque part un cinglé en train de jouer les Petits Poucets avec le corps d’un homme découpé en morceaux…

Épisode 4 : Citadelle
Une femme est retrouvée flottant sous le pont de la Citadelle. La voilà baptisée par la brigade. Particularité : elle est vêtue d’une robe de mariée… pas tout à fait ajustée encore. Une fois de plus, l’identité de la victime est un mystère complet. Pourtant, si cette femme était sur le point de se marier, il y a forcément des gens qui la cherchent ! Son futur mari, par exemple ?

• 3e soirée : mercredi 22 septembre 
Épisode 5 : Cordeliers
Un corps est retrouvé dans une ancienne carrière abandonnée. Complètement calciné,  donc impossible à identifier. Mais la méthode de mise à mort présente de nombreux points communs avec une autre enquête en cours, menée par le très médiatique commandant Chistera, le grand ennemi de Darius. Une collaboration pour le moins explosive se met en place entre les deux équipes... qui de surcroît se disputent Duchesse.

Épisode 6 : Garenne
Une joyeuse demolition party a lieu dans un camp de vacances pour adolescents qui inaugure de nouveaux bâtiments. Quelques anciens ont été conviés par l’un de leurs camarades, devenu directeur du lieu. Mais quelques coups de masse suffisent pour découvrir un squelette emmuré dans une ancienne cheminée... Pour le moment de nostalgie, c’est raté.

Les Invisibles est diffusé à partir de mercredi 8 septembre à 21.05 sur France 2
À voir et à revoir sur france.tv

Publié le 03 septembre 2021
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