« Disco, la révolution française » : liberté, égalité et talons compensés

« Born to Be Alive », « Où sont les femmes ? »… le disco, un style musical très vite devenu du made in France. Au-delà des strass, des paillettes, des pattes d’éph et de l’ambiance festive qui s’en dégage, ce film raconte l’envers du décor du disco. Née il y a cinquante ans outre-Atlantique, cette musique inédite à l’époque continue d’enflammer les pistes de danse et influence aujourd’hui encore la scène française. Un documentaire à découvrir samedi 15 avril à 21.10 sur France 3.

 

Alors le rythme disco, c’est très simple, c’est 120 bpm, ça signifie 120 battements par minute. Le cœur bat à 60 pulsations par minute, donc en accélérant jusqu’à 120 bpm, on avait la rythmique de grâce euphorisante par excellence.

Isabelle Morizet (Karen Cheryl)

Pour remonter à l’origine de cet ovni musical, la légende dit que le très influent DJ new-yorkais David Mancuso, célèbre à l’époque pour ses soirées privées, a dégoté en 1973 chez un disquaire le 45 tours d’un artiste camerounais dont la notoriété ne dépassait pas les frontières. Son attention se porte sur la face B de ce vinyle, dont le refrain entêtant marque les esprits à la première écoute : « Mama ko, mama sa, mako makossa… Mama ko, mama sa, mako makossa. » Ce titre de Manu Dibango sera par ailleurs samplé à plusieurs reprises, notamment par Michael Jackson avec « Wanna Be Startin’ Somethin’ ». Un autre DJ, Frankie Crocker, qui officie sur une station de radio noire new-yorkaise, diffuse le morceau en boucle. Très rapidement, les disquaires s’arrachent le titre, qui entre dans les charts américains. Le disco est né…

Pour la première fois de l’histoire du disque, les radios ne sont plus devenues des vecteurs prescripteurs de vente de disques, ce sont les DJ qui sont devenus des personnages considérables. Ils ont lancé des tubes qui sont sortis de ces boîtes de nuit très underground.

Isabelle Morizet (Karen Cheryl)

Finalement, est-ce que ce sont les boîtes de nuit qui ont fait la promotion du disco ou est-ce que c’est le disco qui a mis les boîtes de nuit en avant ? En tout cas, effectivement, c’est un travail de collaboration qui a très bien fonctionné.

Patrick Hernandez
Disco, la révolution française
« Disco, la révolution française ».
© Flair Prod

Au milieu des années 1970, les Français entrent en piste, à la conquête de ce nouveau genre musical. La touche française s’impose peu à peu et prend le leadership en métropole et à l’international. Le disco est festif, mais surtout contestataire dans ses actes, contrairement au rock qui l’est plus dans ses écrits. Cette musique très sexualisée intègre les minorités, notamment gays, à travers le monde entier. La France contribue amplement alors au succès du style musical.

Tous les samedis soir, on allait dans ce temple, cette église, qui était la discothèque, se retrouver et célébrer un culte au corps, à la musique et au sexe.

Amanda Lear

Qu’on soit bon danseur, qu’on soit mauvais danseur, on pouvait danser.

Chris Francfort, chanteur des Gibson Brothers  

Des artistes français dont le succès n’est plus à prouver, tels que Claude François, Sheila, Dalida, surfent également sur la vague et signent pour beaucoup les plus grands succès de leurs carrières respectives. Mais s’il faut retenir un seul nom, c’est bien celui de Marc Cerrone, véritable précurseur de la « French Touch ». Avec Love in C minor, il apporte un son plus électronique à ses compositions. Un son futuriste qui influence plus tard des artistes de renom tels que les Daft Punk ou encore Bob Sinclar. Génération après génération, le disco est resté le langage universel de la fête et du lâcher-prise.  

Disco, la révolution française
« Disco, la révolution française ».
© Flair Prod

Disco, la révolution française 

Avec la participation de Cerrone, Patrick Hernandez, Sheila, Jean-Michel Jarre, Amanda Lear, Dimitri from Paris, Chris Francfort (Gibson Brothers), Claude François jr, Karen Cheryl (nom de scène d’Isabelle Morizet), Orlando (frère de Dalida), Didier Marouani (Space), Patrick Jean-Baptiste (Ottawan), Anthony Belolo (fils d’Henri Belolo producteur des Village People). 

Documentaire (110 min – 2023 – inédit) – Auteur et réalisateur François Chaumont  Voix Émilie Mazoyer Production Flair ProductionGuillaume Roy et Gabriel Chabanier – Avec la participation de France Télévisions

Disco, la révolution française est diffusé samedi 15 avril à 21.10 sur France 3
À (re)voir sur france.tv

Publié par Fanta TRAORE
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