Théo Curin dans « Échappées belles » : soirée spéciale Savoie

Difficile d’y croire quand on voit l’étendue bleue cristalline d’aujourd’hui, mais le lac d’Annecy était jusque dans les années 1950 l’un des plus pollués de France. À l’époque, les eaux usées des villes de la vallée s’y déversaient jusqu’à en menacer l’écosystème. Il aura fallu une prise de conscience et un engagement de plusieurs communes avoisinantes pour enrayer le phénomène en lançant la construction de stations d’épuration. Leur action a porté ses fruits puisque le lac est, de nos jours, l’un des moins pollués, comme en atteste Julia Dusaucy, doctorante en sciences de l’environnement, grâce aux relevés qu’elle effectue dans les lacs de la région.
C’est d’ailleurs le fil rouge de ce numéro spécial Savoie Mont-Blanc d’Échappées belles que de partir à la rencontre des habitants de la vallée qui, au travers de leurs activités ou de leur passion, contribuent à préserver et à promouvoir ce patrimoine naturel exceptionnel. 
Ainsi, les guides de randonnée sensibilisent les visiteurs grands et petits aux impacts de l’activité humaine sur le fragile écosystème qui entoure le lac d’Annecy.  Un savoir qui s’apprend et se transmet aussi lors de stages de formation, passage obligé pour les futurs bergers alpins : un métier en panne de vocations depuis que les installations agricoles et d’élevage – du fait de l’exode rural — ne sont plus assez nombreuses pour fournir une relève suffisante.
Une nouvelle vocation, c’est en revanche ce qui a germé dans l’esprit de Marine Couchard, venue s’installer dans les hauteurs d’Annecy pour produire des fleurs comestibles. Si elle avoue « vivre modestement » de son exploitation de 3 000 m², elle peut néanmoins se targuer de fournir le restaurant de Laurent Petit, trois étoiles au Guide Michelin.
Si les professionnels contribuent fortement à la préservation de l’environnement grâce à une prise de conscience de plus en plus répandue, les bénévoles ne sont pas en reste dans la région. Il en est ainsi de Bertrand Hauser, spéléologue bénévole qui, avec le concours de ses amis de l’association, parcourt sur son temps libre les grottes souterraines de la vallée. Ensemble, ils explorent les couloirs et les chambres sous terre à la recherche de l’or bleu : l’eau. Au fil de leurs explorations, ils cartographient les sous-sols de la région pour identifier le chemin de l’eau. Une information cruciale en cas de pollution des sols.

Bio express — Théo Curin
22 ans. Amputé des quatre membres à l’âge de six ans. Nageur handisport pour l’équipe de France avec laquelle il devient vice-champion du monde 2017 et décroche la médaille de bronze du 200 mètres nage libre aux Mondiaux de Londres en 2019. Il vise une participation aux Jeux paralympiques de Paris en 2024.
Fin 2021, il se lance un défi fou avec deux amis, Malia Metella (vice-championne olympique 2004) et Matthieu Witvoet (éco-aventurier) : traverser le lac Titicaca (Pérou) à la nage à près de 4 000 mètres d’altitude ! Pour reproduire les conditions de ce challenge, les trois coéquipiers s’entraînent sur le lac d’Annecy.

Chiffres clés du lac d’Annecy
• superficie : 2 650 ha ; 2^e plus grand lac naturel de France d’origine glaciaire
• longueur : 14,6 km
• largeur : 3,1 km
• altitude : 446,9 m
• profondeur max. Grand lac : 64,7 m
          Petit lac : 55,2 m
•  volume : 1 123 millions de m³