« Science grand format » : soirée spéciale Égypte antique

Que diriez-vous d’une soirée en compagnie de Toutânkhamon, puis de Cléopâtre ? C’est ce programme alléchant que propose Mathieu Vidard, jeudi à 21.00 sur France 5, avec la diffusion, dans « Science grand format », de deux documentaires passionnants sur l’Égypte antique. Le premier, inédit, permet de revivre l’aventure extraordinaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon par l’archéologue anglais Howard Carter. C’était il y a un siècle, le 4 novembre 1922.

Howard Carter à l'intérieur du tombeau de Toutânkhamon. © Griffith Institute

Exhumer la tombe intacte d’un pharaon : c’est le rêve qu’ont poursuivi durant de longues années deux Anglais, l’archéologue Howard Carter et son mécène Lord Carnarvon. Et c’est l’histoire de cette quête que raconte Le Tombeau de Toutânkhamon, un mystère révélé, documentaire signé Paul Bradshaw. Cette histoire est ici d’autant plus passionnante qu’elle est retracée à travers des films et photographies d’époque auxquels ont été appliquées les dernières technologies de colorisation. Grâce à ces images uniques, le récit palpitant de cette formidable aventure nous apparaît avec une étonnante modernité. 

Samuel François Steininger (Composite Films)
Samuel François-Steininger et Maylis Couturier (Composite Films, Paris)
© Composite Films

Et quel récit ! En creux se dessine la personnalité obstinée et colérique d’Howard Carter, qui a rejoint l’Égypte à 17 ans, sans formation classique en archéologie, mais doué d’un talent d’artiste affirmé. Engagé en 1907 par Lord Carnarvon, l’autodidacte entame pour lui une série de fouilles dans la Vallée des Rois, bout de désert aride en face de Louxor. En novembre 1922, ses recherches le mènent près de l’entrée du tombeau de Ramsès VI. Il s’agit des dernières fouilles que lui autorise l’aristocrate Lord Carnarvon qui, en proie à des difficultés financières, envisage de tout arrêter.

C’est dans ce contexte que, le 4 novembre, un jeune porteur d’eau trébuche sur une pierre qui se révèle être le haut d’une marche taillée dans la roche. Carter et son équipe dégagent l’escalier et découvrent une porte enduite de terre, menant à une chambre secrète, dont les sceaux estompés laissent deviner des hiéroglyphes. La presse internationale accourt aussitôt et cette découverte embrase rapidement le monde. Exhumés du tombeau, des milliers d’objets sont inventoriés puis transportés jusqu’au Nil pour rejoindre le musée égyptien du Caire. À chaque fois, des processions pleurant la mort du roi Toutânkhamonse forment sur leur passage…

Howard Carter, Lord Carnarvon et sa fille Lady Evelyn Herbert. Nov. 1922.
Lord Carnarvon, sa fille Lady Evelyn Herbert, Howard Carter, nov. 1922
© Alamy Stock Photos

Le somptueux masque en or

Le sarcophage sera officiellement mis au jour dans la chambre funéraire le 16 février 1923, peu de temps avant la disparition brutale de Lord Carnarvon, qui meurt des suites d’une piqûre de moustique. De quoi faire resurgir « la malédiction des pharaons », comme le titrent alors plusieurs journaux. Suivront deux années difficiles pour Carter, qui doit lutter seul contre l’hostilité du Français Pierre Lacau, directeur du Service des antiquités égyptiennes. Celui-ci souhaite en effet que les merveilles de la tombe du pharaon demeurent en Égypte, contrairement au projet de Carter. Finalement, c’est en 1925 que celui-ci pourra ouvrir le sarcophage. Révélant un extraordinaire masque funéraire, des bijoux servant d’amulettes ou encore une dague façonnée en fer extrait d’une météorite…

Le masque de la momie en version colorisée.
Le masque de la momie en version colorisée.
© Griffith Institute

L’image du masque en or fait le tour du monde, mais c’est en Égypte que le symbole est le plus fort : « La découverte a servi à réaffirmer l’identité égyptienne, explique la chercheuse Heba Abd El-Gawad, spécialiste de l’héritage égyptien. Cette preuve que nous descendions des anciens Égyptiens signifiait qu’aucun peuple étranger ne pouvait nous gouverner. » De l’or, des secrets, des malédictions, un contexte politique particulier… : pour toutes ces raisons, l’extraordinaire découverte réalisée par Howard Carter a « tout pour plaire au public », comme le souligne Éric Gady, professeur d’histoire. Quand, en plus, cette découverte se revit en couleurs, alors l’engouement d’hier de nouveau resurgit, intact !

Science grand format 

Présenté par le journaliste Mathieu Vidard

21.00 Le tombeau de Toutânkhamon, un mystère révélé
Près de cent ans après la découverte du tombeau de Toutânkhamon dans la Vallée des Rois, ce documentaire redonne vie aux images et aux photographies prises en 1922 grâce aux dernières technologies de coloration. Treize heures de films documentaires et 14 000 photos ont permis de recréer le plus grand événement archéologique du XXe siècle sous un angle totalement inédit. Ce film permet de redécouvrir cette aventure extraordinaire comme l’ont vécue Howard Carter et Lord Carnarvon lorsqu’ils ont retrouvé le trésor. Les images ont été immortalisées par le cameraman anglais Harry Burton.
Documentaire (52 min – 2020) – Réalisation Paul Bradshaw – Production Blakeway Productions

21.55 Le Mystère Cléopâtre, la dernière reine d’Égypte
Cléopâtre est très certainement la plus célèbre des pharaons. C’est une véritable icône, une star de l’Antiquité, et la découverte de son tombeau représenterait un événement archéologique sans précédent. Mais qui était la femme derrière la légende ?
Documentaire (52 min – 2020) – Réalisation Rosalind Bain – Production Arrow Media et Rezolution Pictures, avec la participation de France Télévisions

Science grand format est diffusé jeudi 24 novembre à 21.00 sur France 5
Le Tombeau de Toutânkhamon, un mystère révélé et Le Mystère Cléopâtre, la dernière reine d’Égypte sont à voir et revoir sur france.tv

Publié le 24 novembre 2022
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