« Les Pennacs », six épisodes inédits avec Julie-Anne Roth et Christian Rauth

Si vous avez manqué le précédent épisode, un rappel des faits s'impose. Annabelle a quitté l'île de La Réunion pour permettre à ses enfants de voir plus régulièrement leur père dont elle est séparée. Capitaine de police, elle s'est retrouvée affectée au commissariat de Montpellier où son père, le capitaine Hannibal Pennac, avait officié jusqu'à sa retraite. Un homme qu'elle n'a pas revu depuis ses six ans et la séparation de ses parents (qui, comme vous le découvrirez, ne s'est pas bien passée). À défaut de donner suite aux sollicitations postales de son père (sa boîte à gants regorge de courriers restés intacts), la capitaine Pennac s'est vue contrainte de collaborer avec lui pour résoudre un étrange homicide. Celui d'une femme, supposée morte assassinée par son mari dix ans plus tôt (bien qu'on n'ait jamais retrouvé le corps de la victime). Une affaire conduite et résolue (du moins le croyait-on à l'époque) par le capitaine Pennac. Sans l'aide de sa fille, il est à craindre qu'on aurait conclu à une enquête menée à charge, et donc bâclée. Sachez que ces nouvelles investigations ont non seulement permis de prouver la culpabilité du mari mais aussi de lever tous les soupçons qui pesaient sur le capitaine Pennac. À défaut de s'être réconciliés, fille et père ont au moins réussi à boucler cette affaire. Et ce n'était pas gagné !

Chaque fois, c'est pareil. Même juste un coup de fil. Il m'appelle, et là, je stresse. Mais vraiment, je pensais que j'avais dépassé tout ça. Mais là, depuis qu'il est revenu dans les parages, je suis exactement au stade de ma dyslexie de mes 13 ans. C'est revenu comme au départ. Même au travail ça me handicape. Je dois remplir un formulaire, je ne peux pas, je n'y arrive pas. Je n'en peux plus.

Annabelle Pennac à sa psy

Un capitaine peut en cacher un autre
Il est des rancœurs tenaces qui peuvent conduire au pire. Des actes répréhensibles pour lesquels la justice sait être intransigeante. À condition de pouvoir prouver la culpabilité de celle ou celui qui a commis le délit. Et c'est là qu'interviennent gendarmes et policiers, dont les missions consistent, entre autres, à faire respecter les lois, protéger les citoyens, diriger des enquêtes. Agir au service et pour le bien de la société. C'est ainsi qu'Annabelle conçoit son métier. Aussi, quand son père, toujours retraité, fait appel à elle pour retrouver Tom, un ami qu'il prétend être en danger, de guerre lasse elle accepte de l'aider à le localiser. Hélas pour Tom, il est trop tard ! L'homme a été victime d'un acharnement ayant conduit à sa mort. Parmi les hypothèses évoquées figure celle d'un règlement de compte. La victime avait, des années plus tôt, aidé Hannibal à mettre fin à un trafic de stupéfiant dans la cité où elle vivait (celle-là même où son corps a été retrouvé). Il n'en fallait pas plus pour que le capitaine à la retraite reprenne (temporairement) du service en tant que réserviste. Cette enquête, espère-t-il, sera l'occasion de tisser des liens durables avec sa fille.
Comme vous le devinez, Pennac père a beaucoup à se faire pardonner. Des années d'absence et de silence avec lesquelles Annabelle a dû composer. Pardonner, faire table rase du passé. Très peu pour elle. Sans compter les conséquences négatives de cette omniprésence paternelle sur sa dyslexie. Tout ce qu'elle avait mis en place pour vivre et travailler le plus sereinement possible a volé en éclats depuis qu'il est réapparu dans sa vie. Le seul a se réjouir de cette présence inespérée est Louis. Louis et sa sœur Léa ont souffert de la séparation de leurs parents puis de leur déménagement forcé dans l'Hexagone (pour se rapprocher de leur père). S'adapter à leur nouvel environnement n'a pas été de tout repos. Mais quelqu'un dans l'ombre veillait et intervenait si nécessaire pour les protéger : Hannibal Pennac.
En attendant de trouver l'occasion de prouver à sa fille qu'elle peut dorénavant compter sur lui, Hannibal passe beaucoup de son temps libre avec Louis (depuis que ce dernier l'a contraint à dévoiler son identité). Et personne n'y trouve à redire.

Hannibal Pennac : Annabelle, je suis content qu'on travaille ensemble. Vraiment. On sera comme les deux doigts de la main. En famille.

Annabelle Pennac : On ne sera rien du tout.
Hannibal Pennac : Quoi ?
Annabelle Pennac : Je ne veux pas que tu mentionnes notre lien de parenté [...]. Écoute, j'ai accepté que tu sois sur l'enquête parce que ça me donne une chance de clore plus vite le dossier. D'accord ? Le reste, ta vie, ton œuvre, tes petites blagounettes, je ne veux pas en entendre parler, c'est clair.

Échanges entre Hannibal et Annabelle Pennac