« La Boum éternelle - Histoire d’un grand film sans prétention »

Met you by surprise,
I didn’t realize 
That my life would change forever…

Les premières notes de Dreams Are My Reality, tube mélancolique signé Vladimir Cosma et interprété par Richard Sanderson, suffisent à nous plonger illico dans l’univers de Vic Beretton, une ado du lycée Henri IV qui découvre ses premiers émois amoureux…
En 1980, La Boum cartonne dans les salles. Près de quarante ans plus tard, si l’époque a changé, le culte perdure. 

C’est en 1979 que Danièle Thompson, souhaitant s’émanciper de son père, Gérard Oury, a l’idée de son premier succès en solo. Sa fille a alors 13 ans et organise sa première boum… Quand elle voit ces ados danser des slows, elle songe d’abord à une série télé, dans la veine des succès américains comme Happy Days. Le cinéaste Claude Pinoteau, lui, croit beaucoup en cette fable adolescente. Tous deux se lancent alors dans l’écriture du film, où se dessinent le quotidien des ados à l’école, leur revendication d’indépendance ou le divorce des parents… Toutes ces « problématiques très concernantes », selon Brigitte Fossey, l’interprète de Françoise Beretton. Et pour coller au plus près de la réalité, Danièle Thompson n’hésite d’ailleurs pas à faire relire quelques séquences et dialogues à sa fille Caroline. 

Il ne restait plus qu’à trouver l’interprète de l’héroïne du film… Au fil des images d’archives des castings, on reconnaît certains visages familiers, comme Cristiana Reali ou même Sandrine Bonnaire. Mais c’est finalement une jeune inconnue, Sophie Marceau, qui, en toute fin de casting, décrochera le rôle de Vic. « Un extraordinaire mélange entre la petite fille de tout le monde et une fille exceptionnelle », commente Danièle Thompson, tombée immédiatement sous le charme de la jeune fille. Brigitte Fossey, l’icône des seventies, endosse le rôle de sa mère, Claude Brasseur, lui, incarnera François Beretton. Pour compléter la famille, la comédienne Denise Grey donnera vie à l’incroyable Poupette, un personnage haut en couleur inspiré de Marcelle Oury, la grand-mère de Danièle Thompson.

L’éternel succès d’un teen movie à la française 

Ce film eighties convoque les émotions d’un âge charnière, celui des premières fois. En quarante ans, La Boum, symbole du teen moovie à la française, est même devenu un héritage nostalgique se transmettant de génération en génération. À chaque diffusion télé, le film continue de séduire de nouveaux fans. « La Boum, c’est un film culte, c’est un peu la BO de nos vies. On s’est toutes rêvées en Sophie Marceau », témoigne la chanteuse Juliette Armanet. Pour l’humoriste Nora Hamzawi, « La Boum, c’est l’histoire de l’adolescence, des enjeux d’une adolescente qui va découvrir qu’on peut tomber amoureuse et grandir ». Suzanne Lindon, une autre fan inconditionnelle du film, évoque la véracité de cette adolescence dépeinte dans La Boum : « Le film éclaire sur tout le fonctionnement du cerveau d’un adolescent pour qui tout est grave et tout devient un enjeu. »
Descendu par les critiques à sa sortie, le film populaire, loin d’être un chef-d’œuvre cinématographique, s’inscrit pourtant dans l’histoire du septième art. Et sa projection, près de quarante ans après, à la Cinémathèque française en est la preuve, et signe la reconnaissance de son succès atemporel et de son universalité. Pour Sophie Marceau, émue de (re)présenter le film, La Boum « évoque en chacun de nous une part de sa jeunesse ». 

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