« In her car » & « Ceux qui restent » : 2 séries, 2 ans de guerre du point de vue ukrainien

In her car

 

« In her car » illustre l’incroyable et inespérée résilience des Ukrainiens dans ce conflit.

Manuel Alduy et Morad Koufane (direction du cinéma, des fictions internationales et jeunes adultes de France Télévisions)

Depuis le 21 février, les cinq premiers épisodes de la coproduction de l’Alliance européenne (France Télévisions avec ZDF) In her car, écrite et réalisée par l'Ukrainien Eugen Tunik, et tournée à Kiev en Ukraine, sont lancés simultanément sur france.tv et sur les plateformes de plusieurs médias publics européens. Une première en Europe.

Cette coproduction est devenue un projet des services publics européens d’envergure, pour témoigner du soutien de nos pays à l’Ukraine : le même jour, le 21 février 2024, « In her car » est proposé à quelque 185 millions d’Européens de ces pays. 

Manuel Alduy et Morad Koufane

Avant même d’être tournée au début du conflit, l’ambition de raconter cette histoire du point de vue ukrainien était déjà présente. 

C’est avec ce postulat que se déroule le récit de Lydia, une psychologue qui utilise sa voiture comme moyen de transport à disposition de personnes souhaitant retrouver leurs proches. Ces voyages vont se transformer en bulle réconfortante au milieu du chaos de la guerre. Un moyen d’aider les autres mais aussi de surmonter la mort de sa sœur qu’elle n’a pu empêcher.  

Une série qui nous rappelle, dans un autre contexte, le film Une femme iranienne de Negar Azarbayjani (2011). L’histoire d’une femme contrainte de travailler comme conductrice de taxi pour rembourser ses dettes tandis que son mari est en prison. Elle le fera également pour aider une personne à fuir. La voiture devient ici aussi un lieu intime où les histoires de vie se croisent et se partagent. 

Pour France Télévisions, « In her car » était une évidence éditoriale, l’histoire d’une femme célibataire, avec ses propres difficultés personnelles et affectives, précipitée dans la guerre, et celle de l’entraide nécessaire, d’une ville à l’autre dans un pays en guerre et sous les bombes. 

Manuel Alduy et Morad Koufane

Épisode 1 : Deux sœurs 
Ukraine, février 2022. Lydia Monastyrska est psychologue. Huit ans auparavant, elle a perdu sa sœur Natalya lors de l'évacuation de Loubansk. La veille de l'invasion russe, elle roule de Kyiv vers Kharkiv pour faire signer les papiers du divorce à son mari. Lors d'une halte, elle repère Olga, qui désespère de rejoindre son village près de Kharkiv pour y régler un différend familial. Elle décide de la prendre en stop. C'est le début d'un road-trip salvateur alors que les premières bombes explosent.

Épisode 2 : La princesse qui ne savait pas lire 
Au deuxième jour de l'invasion russe, Lydia continue de transporter des gens à travers l'Ukraine. De passage à Kharkiv, elle se rend chez Dima, son mari, pour lui demander officiellement le divorce. Il lui impose comme condition de conduire en Pologne Inga, sa maîtresse. Ce voyage ne commence pas sous les meilleurs auspices...

Épisode 3 : La fille avec la lune sur le front
Cette fois, Lydia transporte vers la frontière un couple de Français venus voir leur fils, correspondant de l'agence France Presse en Ukraine. L'unité familiale a volé en éclats lorsque celui-ci leur a annoncé qu'il épousait Oksana, une jeune femme ukrainienne plus âgée que lui et maman d'une petite fille. Mais un événement dramatique conduit Lydia et ses passagers à faire demi-tour. Alors que les liens familiaux se renouent peu à peu, Lydia, elle, lève un peu plus le voile sur la disparition de sa sœur, huit ans plus tôt.

Épisode 4 : Renard rusé
Lydia accompagne Mykyta à la frontière moldave pour, croit-elle, récupérer un colis de médicaments. Mais le jeune homme a d'autres projets. En chemin, elle retrouve Stas, l'ancien directeur artistique du théâtre de Louhansk, qui lui fait une terrible révélation sur l'évacuation de sa sœur, huit ans auparavant. 

Épisode 5 : Le garçon violon
À la demande d'un dénommé Myroslav, Lydia prend dans sa voiture, au départ d'Odessa, Tanya, une vieille femme qui veut plus que tout revoir son petit-fils Pavlo avant qu'il ne parte au front, afin de lui remettre un mystérieux violon.

Ceux qui restent

Des familles, des personnes seules, Ceux qui restent montre ce que pourraient être les histoires de celles et ceux qui sont resté·es sur le territoire quand la guerre a éclaté le 24 février 2022. Ces drames parfois comiques ont été réalisés par des talents ukrainiens établis ou émergents. Les six épisodes, chacun réalisé par une personne différente, offre un large panel de vécus, d’images et d’ambiances. De quoi trembler, rire, pleurer, mais surtout de quoi se remémorer la situation en Ukraine. De s’intéresser également à la vision que portent ses habitant·es sur leur propre pays et de plonger dans leurs univers cinématographiques. 

À voir aussi

« Le prix de la liberté » : une collection proposant notamment le documentaire 20 jours à Marioupol, réalisé par Mstyslav Chernov, au cœur du chaos de la ville ukrainienne assiégée. Déjà multiprimé et sélectionné aux Oscars 2024, ce documentaire est emblématique de la puissance du journalisme de témoignage. 

Dès le 21 février sur france.tv et diffusé le dimanche 25 février à 22.15 sur France 5
Pour en savoir plus, voir notre article sur le sujet