« Heureusement qu’on s’a » : Fred Testot en père défaillant dans une fiction sur la maltraitance ordinaire des enfants

Entre une mère soignée à l’hôpital pour dépression et un père dangereusement démissionnaire (Fred Testot), un ado de 13 ans, livré à lui-même, endosse la responsabilité de sa jeune fratrie. « Heureusement qu’on s’a », une fiction sociétale signée Anne Giafferi, aborde avec force et sensibilité la maltraitante ordinaire des enfants. À découvrir ce mercredi soir, à 21.10, sur France 2.

« Heureusement qu’on s’a » avec Oscar Pauleau et Fred Testot. © Sofie Gheysens / FTV

Vincent, 13 ans, est l’aîné d’une fratrie de trois enfants. Un soir de semaine, alors qu’il rentre tardivement d’un match de foot avec son père, sa mère, à bout de nerfs, les attend, agacée par le comportement irresponsable de son mari. Elle n’en peut plus de tout gérer, son boulot, les enfants, la maison, pendant que lui, au chômage, ne pense qu’au foot. Le lendemain matin, Franck fait ses valises… sous l’œil dépité de Vincent, qui en veut terriblement à sa mère et le lui fait bien comprendre.
« Il a raison papa, tu fais toujours la gueule. Lui, au moins, il rigole, il est joyeux. Pourquoi c’est lui qui doit partir ? » lui demande Vincent avec rage.

Le lendemain, Sylvie, la mère de Vincent, ne se réveille pas. Elle a avalé des médicaments avant de se coucher, espérant en finir avec cette vie. Heureusement sortie d’affaire, elle est hospitalisée pour soigner sa dépression et son burn-out, laissant ses enfants sous la responsabilité de Franck, qui n’a clairement pas envie d’endosser son rôle de père… et se décharge complètement sur son fils aîné.

Heureusement qu'on s'a
Nina de Tonquédec (Clara), Oscar Pauleau (Vincent), Eliott Furic (Clément).
© Sofie Gheysens / FTV

On parle beaucoup moins (...) de la maltraitance ordinaire, celle que font subir à leurs enfants des parents défaillants, parfois même sans en avoir conscience.

Anne Giafferi, auteure et réalisatrice

Livré à lui-même.Vincent est alors contraint de s’occuper de son petit frère et de sa petite sœur, Clément et Clara. Cuisine, pipi au lit, poubelles à sortir, vaisselle à faire, sans parler du sentiment d’insécurité qui envahit sa fratrie… Vincent, du haut de ses 13 ans, se bat sur tous les fronts. Et le vrai visage de son père, qu’il voyait en héros, ne tarde pas à se dessiner. Un homme égoïste, menteur, prétentieux, autocentré, immature. Un père défaillant qui en devient maltraitant.
« On parle beaucoup moins, et c’est normal car elle est moins violente et moins spectaculaire, de la maltraitance ordinaire, celle que font subir à leurs enfants des parents défaillants, parfois même sans en avoir conscience », explique Anne Giafferi, l’auteure et réalisatrice du film. « Cette maltraitance courante et pourtant répandue découle de l’irresponsabilité, de l’immaturité, de l’égoïsme, de la désinvolture, poursuit-elle. Cette maltraitance profite, consciemment ou pas, de l’innocence des enfants, de leur amour inconditionnel pour leurs parents et de leur incapacité à les juger. »

Heureusement qu'on s'a
« Heureusement qu'on s'a ».
© Sofie Gheysens / FTV

Dans le rôle de ce père démissionnaire, aussi joyeux et avenant qu’antipathique, Fred Testot livre une prestation juste et remarquable. Le jeune Oscar Pauleau (vu notamment dans Parents d’élèves au cinéma, aux côtés de Vincent Dedienne) endosse quant à lui le rôle de Guillaume, ce jeune ado de 13 ans aux portes de l’adolescence, avec panache et sensibilité. Car, comme le précise la réalisatrice Anna Giafferi, « derrière ce thème fort de la maltraitance ordinaire, il y a aussi la relation d’amour inconditionnelle entre trois enfants livrés à eux-mêmes et qui se serrent les coudes pour pallier les défaillances de leurs parents. Un amour fraternel bouleversant et démultiplié par la situation. Un amour sincère et bouleversant. Et qui incarne toute la pureté de l’enfance ».

Heureusement qu’on s’a 

Vincent a 13 ans, l’âge où l’on bascule vers l’adolescence ; il a une admiration sans borne pour son père ; ce dernier, au chômage, s’occupe surtout de foot, prétendant devenir bientôt entraîneur professionnel ; en revanche, il s’occupe peu de sa femme et encore moins de ses enfants. Seul Vincent, qui partage sa passion du foot, a une relation qu’il croit privilégiée avec son père, ce dont il tire une grande fierté. La mère de Vincent, elle, supporte toutes les charges et responsabilités, jusqu’au jour où, à bout, elle fait une tentative de suicide et se retrouve hospitalisée pour dépression. La fratrie – Vincent, Clément (10 ans) et Clara (7 ans) – se tourne alors vers son père, mais ce dernier n’a clairement aucune envie d’assumer ce rôle. Coupé de sa mère, abandonné par un père défaillant, Vincent va devoir prendre en charge Clément et Clara ; et comprendre peu à peu que ce père qu’il voyait comme un héros n’est en fait qu’un vantard, menteur, irresponsable et égoïste. À force d’attendre quelque chose qui ne vient jamais, Vincent choisira de reprendre sa vie en main…

Fiction (90 min) – Écrit et réalisé par Anne Giafferi – Production Caminando Productions - Shine Fiction / Be Films – Une coproduction France Télévisions – Avec la participation du CNC 

Avec 
Fred Testot (Franck), Zinedine Soualem (Colinet), Oscar Pauleau (Vincent), Eliott Furic (Clément), Nina de Tonquédec (Clara)

Heureusement qu’on s’a est diffusé m
ercredi 3 mai à 21.10 sur France 2
À voir et revoir sur france.tv

Publié par Céline Boidin-Lounis le 30 avril 2023
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