« Frida Kahlo » : qui était-elle vraiment ?

À la veille du 8 mars, France Télévisions propose une riche programmation pour la Journée internationale des droits des femmes. La série documentaire « Frida Kahlo » en fait partie. Une réalisation en trois épisodes qui retrace la vie de cette peintre transgressive, empreinte de liberté, engagée politiquement et inspirante. Mercredi 6 mars à 21.00 sur Culturebox et déjà sur france.tv.

Frida Kahlo, 1932. © BBC/Rogan Productions/Lucienne Bloch/Old Stage Studios - BBC Studios

Construit sur des images de la BBC, ce documentaire nous emmène dans les coulisses de la vie de l'artiste. Témoignages de ses proches ou de leurs descendant·es, archives photo ou vidéo et carnets de notes nous détaillent le parcours de cette immense peintre mondialement connue. On y découvre ses confidences, ses convictions, ses blessures, physiques et amoureuses, qui ont construit son identité et nourri son art. Une œuvre irrévérente et rebelle qui montre le sang, les fausses couches, la souffrance mais aussi la passion, la beauté et la liberté, à l'instar de sa créatrice. Frida navigue à travers l'histoire tout en y contribuant : la révolution mexicaine, le communisme, le Mexico artistique des années 20-40, le mouvement artistique du muralisme... De la ville de Mexico à San Francisco puis Paris, nous suivons Frida Kahlo dans sa quête ultime : devenir artiste. 

Épisode 1 : « Les racines mexicaines »

Dans cette première partie : son enfance, traversée par la maladie, au Mexique : « La plupart de mes amis grandissent peu à peu, moi j’ai vieilli en un instant. » (Frida Kahlo)

Mais aussi son école d'art, son esprit rebelle et l'accident qui a bouleversé sa vie : « Dans cet hôpital, la mort danse autour de mon lit la nuit », confie-t-elle dans ses écrits. 

On apprend que son premier autoportrait, destiné à son premier amour, marquera ses débuts dans la peinture. Ce tableau lui permet aussi d'affirmer son identité et son existence malgré un état de santé très critique. Créer devient alors sa manière de gagner, de reprendre le dessus. Cet épisode montre aussi son engagement politique, la recherche de son identité, la souffrance, son ambition artistique naissante et la rencontre avec le célèbre peintre Diego Rivera. 

Diego Rivera et Frida Kahlo à la Marche du Travail, 01 mai 1929.
Diego Rivera et Frida Kahlo à la marche du Travail, 1er mai 1929.
© Rogan Productions/Secretaria De Cultura/INAH - BBC Studios

Il m’a dit de peindre selon mes envies, sans me laisser influencer par qui que ce soit. Ça m’a beaucoup impressionnée. Et j’ai commencé à peindre en suivant mes convictions.

Frida Kahlo

Épisode 2 : « Tout pour Diego » 

Très amoureuse de Diego et réciproquement, elle le suit aux États-Unis car celui-ci décide de répondre à une commande à San Francisco puis New York. Elle y voit aussi une bonne occasion de développer son art. Ce deuxième épisode raconte l'arrivée du couple dans un autre pays, le contexte historique ainsi que son foisonnement artistique. Mais aussi la vie de Frida, notamment en tant que femme, à côté d'un artiste influent et qui côtoie d'autres femmes comme Diego Rivera.

Frida Kahlo et Diego Rivera, 1933.
Frida Kahlo et Diego Rivera, Long Island, 1933.
© Rogan Productions/Lucienne Bloch/Old Stage Studios - BBC Studios

On est bien reçus partout. Malgré tout, on ne s'intègre pas comme ça dans ce genre de société. J’ai rencontré des gringas très sympathiques, mais je ne suis pas très à l’aise avec elles. De plus, l’amitié, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. 

Frida Kahlo

Des amitiés naissent malgré tout. Frida Kahlo souhaite être exposée et sa reconnaissance est graduelle. C'est la période de la Grande Dépression, les licenciements massifs, le très visible écart des richesses. Notre artiste se défait petit à petit des idéaux dont sont pétris les États-Unis qui suggèrent que tout le monde peut réussir. Son art et celui de Diego s'en imprègnent. Elle peint un tableau sur la situation liée à la frontière mexicaine et fait une deuxième fausse couche, ce qui va contribuer à développer un univers spécifique à sa peinture. Elle peint sa douleur mais aussi la douleur des femmes et des violences commises envers celles-ci. En l'occurrence, celle de Diego quand il va voir d'autres femmes, et à ce moment-là pas n'importe laquelle... Dans ses peintures, le corps de la femme est montré comme objet sexuel, utilisé et jeté. 

Épisode 3 : « Une icône est née » 

De retour au Mexique, Frida Kahlo accueille Léon Trotski et sa femme dans sa maison en 1937, car Staline les a contraint·es à l'exil. En effet, Rivera est l'un·e des trotskistes les plus célèbres du pays. Le couple s'aime toujours, mais elle s'autorise à son tour des aventures. Elle veut aussi se développer artistiquement, indépendamment de Diego.

De 1936 à 1938, je n'ai fait que peindre. Comme ça je pourrai être libre. Je pourrai faire ce que je veux sans compter sur l'argent de Diego. 

Frida Kahlo
Frida Kahlo
Frida Kahlo et son œuvre « Les deux Fridas », 1939.
© Rogan Productions/Bettmann/Getty Images - BBC Studios

Elle croise le chemin d'André Breton, considéré comme le père du surréalisme, un univers proche du sien. Cet épisode raconte aussi sa première exposition seule à New York, la manière dont elle va développer sa carrière là-bas. Elle côtoie un grand nombre d'artistes, tandis que Breton lui propose d'exposer à Paris. C'est la consécration. Rivera l'encourage, mais une déception l'attend... La relation se dégrade, elle peint encore et encore des autoportraits pour répondre à des commandes. Son amour pour Diego Rivera impacte énormément sa vie, son état. Leur histoire est traversée par de nombreux hauts et bas mais le duo se retrouve toujours. Elle continue l'aventure de son art et devient enseignante à l'école des Beaux-Arts de Mexico. Une vie intense, jusqu'à la fin. 

Publié par Ambre Gozlin-Frobert le 02 mars 2024