Urbex : la chasse aux trésors en ruines

Intrigués par les sites industriels, religieux, commerciaux abandonnés, des explorateurs d’un nouveau genre partent à la recherche de leurs trésors. « En quête d’urbex », jeudi 10 août à 21.10 sur Culturebox. 

« En quête d'urbex ». © Production Lukarn

L’urbex
Pratique illégale, née avec la désindustrialisation de l’Occident, en particulier dans les années 1990, après la violente crise économique qui a secoué les grandes villes du nord des États-Unis. Avant cela, il existait déjà la cataphilie (visite des catacombes), la toiturophilie (balade sur les toits) et l’abandonologie (meilleur synonyme de l’urbex, mais qui s’applique aussi aux villages abandonnés). En compagnie d’urbexeurs, Anthony Binst, auteur et réalisateur du documentaire, interroge cette discipline révélatrice de notre monde en proie à la surconsommation et au gaspillage.

Les urbexeurs
Explorateurs de la période post-industrielle, ils marchent sur le fil tendu entre passé et présent, nature et civilisation, et leurs motivations sont protéiformes. Les artistes sont à la recherche de surface pour leurs graffs ou d’un décor pour leurs photos, les historiens et les architectes voient ces lieux comme des sujets d’étude qu’ils vont documenter et photographier régulièrement. Mais il semble que le goût de la chasse au trésor, du risque et la curiosité alimentent tous les types d’urbexeurs. 

Où ?
Il existe dans le monde des lieux oubliés de tous, des endroits où le temps semble s’être arrêté, où la nature semble avoir gagné la bataille. De la maison au coin de la rue qui nous terrifiait enfant au parc aquatique en faillite, en passant par des châteaux, usines, hôpitaux, stades olympiques, tunnels de métro… ces infrastructures humaines délaissées offrent aux urbexeurs des terrains de jeu fabuleux. Ils les protègent sous des noms de code, comme le Domaine des trois colonnes, qui ne figure sur aucune carte sous cette appellation. Certains sont des incontournables pour tout explorateur débutant, comme le sanatorium de Beelitz-Heilstätten, où Hitler a séjourné en 1916.

Dangers
Les dangers sont nombreux quand on outrepasse les limites d’une propriété privée. Avant tout, celui d’être arrêté, de devoir payer une amende, voire dans certains cas d’être jugé et de faire de la prison. Mais ces lieux présentent surtout des risques physiques liés à leur vétusté. Un plancher vermoulu qui cède, une tuile qui glisse d’un toit, sans compter les pollutions invisibles des sites industriels… Mieux vaut venir équipé et habillé discrètement. 

Règles
Les vrais urbexeurs respectent les lieux qu’ils visitent comme des sanctuaires. Même si cette pratique est illégale, il existe un code de déontologie et de sécurité : on n’entre pas dans un bâtiment sans être accompagné, on ne vandalise pas, on n’emporte rien, on laisse le moins de traces possible de son passage, on accepte que certains lieux soient vraiment interdits.

En quête d’urbex

Ces lieux sont les terrains de jeu d’aventuriers explorateurs des temps modernes appelés urbexeurs. Ils explorent, découvrent, photographient les sites abandonnés les plus emblématiques de France avec un seul leitmotiv : éviter qu’ils ne tombent à tout jamais dans l’oubli.

Documentaire (52 min – 2023) – Réalisation Anthony Binst – Production Lukarn

En quête d’urbex est diffusé jeudi 10 août à 21.10 sur Culturebox
À voir ou revoir france.tv 

Publié par Diane Ermel le 08 août 2023
Commentaires