Carte blanche à Sonia Wieder-Atherton

Dans ce portrait intimiste, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton se livre à travers ses choix musicaux éclectiques, de Vivaldi à Schubert, de Chostakovitch à Nina Simone en passant par Bach ou Pascal Dusapin. Une « carte blanche » exceptionnelle pour approcher l’intensité de cette artiste qui se joue des frontières et des carcans. Mardi 13 février à 21.00 sur Culturebox.

Sonia Wieder-Atherton © DR

SWA : trois lettres qui signent un parcours hors du commun et marquent depuis quarante ans la musique classique et contemporaine. Élevée entre New York et Paris par une mère roumaine et un père américain, Sonia Wieder-Atherton, née en 1961, développe dès son plus jeune âge le goût d’un éclectisme qui se joue des frontières. Son approche de la musique est comme un permanent voyage, une constante invitation à s’ouvrir à d’autres histoires et d’autres sons, dont son impressionnante carrière, hors des chemins balisés, ne cesse de témoigner.

La « voix » du violoncelle 

Violoncelliste prodige, touchée à 10 ans par la découverte d’un concerto de Vivaldi sur le tourne-disque familial, elle rentre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Maurice Gendron avant de franchir, à 19 ans, le rideau de fer pour se former deux années au conservatoire de Moscou. Auprès de l’inégalable Natalia Chakhovskaïa, elle y apprend à faire entendre la « voix » du violoncelle – dont son archet puissant, immédiatement reconnaissable, tire une vibration intérieure qui n’appartient qu’à elle. Lauréate du Concours Rostropovitch en 1986, elle devient par la suite l’interprète privilégiée des plus grands compositeurs contemporains (Betsy Jolas, Pascal Dusapin, Georges Aperghis, Wolfgang Rihm…), prend part aux plus prestigieux orchestres classiques (l’Orchestre de Paris, l’Orchestre national de France, l’Orchestre national de Belgique, le Philharmonique de Liège…), sans jamais oublier de défendre la musique de chambre. Surtout, en interprète habitée et passionnée, elle œuvre considérablement à décloisonner la musique classique, créant des compositions originales pour Chantal Akerman, qui avait jusque-là toujours refusé de mettre de la musique dans ses films, partageant la scène avec les actrices Charlotte Rampling ou Anouk Grinberg ou célébrant dans ses disques les chants hassidiques et la musique populaire. Le 1er juillet 2018, elle joue pour la cérémonie d’entrée au Panthéon de Simone Veil et de son mari Antoine.

Un portrait intimiste 

La personnalité artistique de SWA est riche de tous ces chemins (de traverse) qui l’ont menée de l’Ouest à l’Est, de Vivaldi à Schubert, de Chostakovitch à Nina Simone en passant par Bach, Pascal Dusapin ou Janis Joplin. La « carte blanche » que lui offre Culturebox, à travers le regard tout en délicatesse et admiration de la réalisatrice Marie Guilloux, prend ici des allures de journal intime transformé en journal de voyage et inversement : voyage intérieur/extérieur dans le temps et l’espace où Sonia Wieder-Atherton, seule ou accompagnée, se livre en musique. La voir étreindre son violoncelle, le travailler sans relâche, chercher, interpréter, reprendre, partager, repousser toujours les limites de son jeu est une véritable révélation et un enchantement de tous les instants.

Carte blanche à Sonia Wieder-Atherton

Documentaire (inédit – 85 min) – Autrice-réalisatrice Marie Guilloux – Sur une idée originale de Dominique Eloudy – Directrice de la photographie Cécile Trelluyer – Prises de son Pierre-Antoine Signoret – Production Les Films de la Butte

Carte blanche à Sonia Wieder-Atherton, diffusé mardi 13 février à 21.00 sur Culturebox, est à (re)voir sur france.tv

Publié le 10 février 2024