« Caro nostra » : une famille en ogres

Les Vigan ne sont pas des Parisiens ordinaires. Ils ne sont pas humains et forment le dernier clan connu de mangeurs de chair humaine. Faut-il préciser qu'ils ont méchamment les crocs ? Entre cinéma de genre et histoire de famille dysfonctionnelle, horreur et humour noir, « Caro nostra » est une série France TV Slash à dévorer à partir de vendredi à 20.00 sur france.tv et à 00.05 sur France 2.


Les Vigan sont de retour en France après de longues années passées en Serbie... où ils n’ont pas dû laisser que des amis, à en juger par les trognes patibulaires des individus lancés sur leurs traces – sans doute pas pour évoquer le bon vieux temps. Aussi, la consigne est-elle de se faire discret. Et, en vérité, une grande ville comme Paris présente quelques avantages, surtout quand on a un régime alimentaire disons « particulier ». Le « bétail » (ça, c’est nous) y est abondant et on se fond facilement dans le décor pour peu qu’on agisse avec prudence. Et si l’on a l’excellente idée de racheter un petit restaurant de quartier, on peut de surcroît stocker de belles pièces de barbaque dans les frigos sans attirer les soupçons. Vigan, pas Vegan, nuance...
Sauf que ce n’est pas si simple pour le calme et méthodique Ambroise (Nicolas  Wanczycki), qui doit composer d’une part avec sa mère, Rosa (Annie Mercier), cheffe de meute perdant un peu la boule, et d’autre part avec ses deux enfants, Antigone (Elsa Pellegrini), indépendante et rebelle, et Vadim (Abraham Wapler), ténébreux et réservé. (Mais au fait, où est-elle, leur mère ? Patience, patience...) Ces jumeaux font leur rentrée à la fac comme des jeunes gens ordinaires (à ceci près qu’ils ont une centaine d’années, la fleur de l’âge chez les ogres !) ; leur étrangeté et leur charisme impressionnent et attirent, ils draguent et se font draguer, Vadim s’entiche vite de Yasmine (Sonia Saidi), Antigone en pince pour Mélina (Yuliya Abiss) – dodue à souhait, tout à fait à son goût... Pensez-vous qu’il soit si facile de réfréner ses appétits quand on est un ogre ou une ogresse, au milieu de toute cette viande sur pattes tellement appétissante ? Rosa a pourtant prévenu : on ne joue pas avec la nourriture...

« Caro nostra »
« Caro nostra »
© Sarah Alcalay/FTV/Elephant

Pendant ce temps, entre deux dévorations accompagnés de rituels en latin de cuisine (c’est le cas de le dire), la famille se chamaille. Antigone supporte de plus en plus difficilement l’autorité de la matriarche déclinante et se verrait bien prendre sa place ou partir fonder son propre clan. Mais pour cela, il faudrait lui chiper l’Occitor, l’os quasi magique qui symbolise le pouvoir matriarcal : un fémur humain pris sur un Exceptis, un individu d’exception (la qualité supérieure, en somme). Ou alors en trouver un autre. Mais ça, c’est quasi impossible... À moins que... Mais oui, il semblerait bien qu’on en ait repéré un. Plutôt une... Et ça, ce n’est vraiment pas de chance pour ce pauvre Vadim, de plus en plus mordu, au point d’en oublier sa véritable nature...
Créé par ElDiablo et Jean-Pierre Pascaud – librement adapté de la bande dessinée du premier, Un homme de goût –, réalisé par Antoine Besse, Caro nostra trouve d’emblée et sans complexe un ton original en faisant tenir ensemble le conte horrifique et macabre, la chronique familiale acide et l’histoire d’amour maudite, le tout relevé d’une bonne dose d’ironie sombre qui se tient toujours à distance de la parodie – laquelle nous priverait de cette noirceur délicieusement dérangeante. Conflits de générations, rapports entre les sexes ou entre les espèces, affres de la passion amoureuse, désir érotique, fantasme de dévoration... Et si cette fable nous tendait au fond un miroir grotesque pour nous permettre d’apercevoir notre propre monstruosité ?

L’ogre, par son incapacité à réfréner ses appétits, nous ramène à notre propre voracité, nous conduisant à des aberrations écologiques telles que l’élevage intensif, la chasse et l’agriculture industrielle, et plus généralement toutes les activités humaines visant à satisfaire notre boulimie sans limite qui nous amènera sans doute un jour à dévorer le monde.

ElDiablo
« Caro nostra »
« Caro nostra »
© Sarah Alcalay/FTV/Elephant

Épisode 1 : Ego Sum Matriarca
Après des années d’exil en Serbie, les Vigan, dernier clan d’ogres connu, retournent à Paris. Vadim et Antigone débarquent à la fac et rencontrent Mélina, une étudiante populaire troublée par ces jumeaux charismatiques. Au même moment, des mafieux serbes retrouvent la trace de la famille, déterminés à leur faire payer une dette de sang.

Épisode 2 : Orcus et Pecus
Antigone et Vadim décident de cacher les événements de la veille à leur père. Alors que Vadim et Yasmine sont irrésistiblement attirés l’un par l’autre, Antigone retourne sur les lieux de son passé et fait face à une révélation inattendue.

Épisode 3 : Exceptis
Troublée par ses sentiments grandissants, Yasmine poursuit ses recherches sur l’étrange blason tatoué sur le corps de Vadim. En consultant le Liber Antonius, elle fait des découvertes effrayantes sur la famille Vigan. Blessée à la suite de son agression, Antigone retrouve la piste d’Alban, son amour de jeunesse. Ambroise tente de brouiller les pistes de l’enquête menée par la séduisante capitaine Daphné Sorbier.

Épisode 4 : Devoratio
Acculé par Yasmine, Vadim doit choisir entre son amour et sa famille. Antigone, déçue par son frère et fatiguée d’être l’éternelle numéro deux, fomente un coup d’éclat, aidée par un allié inattendu. Pendant ce temps, Ambroise doit gérer une Rosa désormais incontrôlable.

Épisode 5 : Fata Occitor
Une mystérieuse Orcus entre violemment en scène et entraîne tout le clan Vigan sur les traces de Yasmine et Vadim en fuite. La chasse à l’Exceptis est lancée !

« Caro nostra »
« Caro nostra »
© Sarah Alcalay/FTV/Elephant

Caro nostra

Vadim le discret et Antigone la rebelle s’apprêtent à faire leur rentrée à la fac à Paris. Charismatiques, le frère et la sœur ne laissent personne indifférent. Surtout pas Yasmine, aussi intelligente… qu’appétissante. Car Vadim et Antigone ne sont pas humains, ce sont des ogres. Les jumeaux, leur père Ambroise, cuisinier raffiné, et leur grand-mère Rosa, qui perd la tête, tentent de passer inaperçus. Ils ont quitté précipitamment la Serbie suite à une sombre histoire de dévoration incontrôlée. Pas facile de rester dans l’ombre quand on est tenté de dévorer ses amis ou son voisin et qu’on fuit un passé qui nous rattrape. Et puis l’amour, ça existe, même quand on est un ogre. Et l’amour, ça fait souvent des ravages...

Série (2023 - inédite) - 5 x 40 min - Créée par ElDiabo & Jean-Pierre Pascaud - Réalisation Antoine Besse - Scénario ElDiabo, Jean-Pierre Pascaud, Iris de Jessey & Antoine Besse – Avec la participation de Fanny Talmone – Production Elephant Story

Avec Ella Pellegrini(Antigone), Abraham Wapler(Vadim), Sonia Faidi (Yasmine), Annie Mercier(Rosa), Nicolas Wanczycki(Ambroise), Diong-Kéba Tacu (Yannick), Sandra Parfait (Daphné), Grégoire Isvarine (Théo), Ike Zaczongo-Joseph (Rasko), Yuliya Abiss (Mélina), Liliane Rovère (tenancière de bar), Claire Pataut (Carole)...

À voir à partir de vendredi 31 mars à 20.00 sur france.tv et à 00.05 sur France 2

 

Publié le 29 mars 2023
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