Théâtre : une rencontre mythique dans « Bungalow 21 »

La rencontre mythique entre Marilyn Monroe et Yves Montand se déroule là, sous nos yeux, sur les planches du théâtre de la Madeleine. Emmanuelle Seigner et Michaël Cohen jouent les rôles des deux monstres sacrés ; Mathilde Seigner et Vincent Winterhalter ceux de leurs conjoints. Un moment d’anthologie du 7e art revit grâce à « Bungalow 21 », mardi 26 mars à 21.00 sur France 2.

 

Le crooner français a-t-il séduit la star hollywoodienne ou celle-ci s’est-elle amusée avec le French lover ? Quelles furent les réactions d’Arthur Miller, déjà lassé de sa femme-trophée, et de Simone Signoret, prête à avaler beaucoup de couleuvres pour garder son homme ?

Les secrets du bungalow 21
Tout commence au légendaire Beverly Hills Hotel de Los Angeles, en 1960, où deux couples mythiques séjournent dans des bungalows voisins. Dans le 20 logent Simone Signoret et Yves Montand : ils s’aiment, ils sont beaux, encore jeunes, pleins de vie, au faîte de leur gloire. Mais Marilyn Monroe, installée dans le bungalow voisin, est une femme irrésistible, dont le couple avec l’écrivain Arthur Miller bat de l’aile. L’espace d’un court séjour au paradis, la vie de ces quatre personnes va voler en éclats…
Aucune des deux femmes ne se remettra vraiment de cette histoire, et chacun verra le doute émerger en lui.
Une histoire ordinaire, d’amour, d’orgueil, d’adultère, de mauvaise foi et de pardon vécue par des êtres extraordinaires. D’après une idée de Benjamin Castaldi, le petit-fils de Simone Signoret, Éric-Emmanuel Schmitt compose une pièce intense et sensible où quatre figures de l’histoire du cinéma jonglent avec leurs désirs contrariés, leurs fragilités, leur humanité. Enfin, Bungalow 21 offre le portrait saisissant de deux femmes attachantes, aussi célèbres que meurtries.
 

Un hôtel mythique
Le Beverly Hills Hotel (9641 Sunset boulevard, CA) a été construit face aux collines de Santa Monica, en 1912, par le promoteur Burton Green. Il avait dans l’idée de créer une petite ville autour de l’hôtel et, de fait, le Beverly Hills Hotel attire très vite la jet-set hollywoodienne. Les précurseurs Mary Pickford et Douglas Fairbanks construisent leur maison « Pickfair » dans le voisinage. Très vite suivis par Charlie Chaplin, Gloria Swanson et Rudolph Valentino, qui transforment les collines arides en propriétés de luxe. Le palace devenant leur lieu de rendez-vous privilégié, ainsi que de fêtes et de célébrations en tout genre. Après une faillite liée à la crise de 1929, le Berverly Hills renaît de ses cendres, encore plus majestueux, et repeint partiellement en rose, ce qui lui vaudra le surnom de « Pink Palace ». Clark Gable et Carole Lombard s’y rencontrent clandestinement. Quelques années plus tard, en 1959, c’est là qu’Arthur Miller persuade le même Clark Gable de jouer dans Les Désaxés
Le succès de l’hôtel ne se dément pas dans les années 1960. Les têtes couronnées et les people du monde entier se pressent derrière les murs du cinq-étoiles de Sunset Boulevard. Les 12 hectares de jardins tropicaux créent un cocon de végétation propice à calmer les âmes tourmentées des stars. Servant parfois même de décor, comme pour le film La Femme modèle, avec Gregory Peck et Lauren Bacall, en 1956. 
En 1960, Marilyn Monroe et Yves Montand, alors en tournage pour Le Milliardaire de George Cukor, ont entretenu une liaison dans le bungalow 20 ou 21, selon… Objet de la pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt. Depuis, le bungalow 1 a été redécoré en hommage à l’icône glamour et rebaptisé « Norma Jean », du nom de jeune fille de Marilyn. Un autre couple légendaire, Elizabeth Taylor et Richard Burton, a passé sa première lune de miel au Pink Palace, et les quatre suivantes… Du lit commandé spécialement par Marlene Dietrich, où John Lennon et Yoko Ono passèrent toute une semaine (dans le bungalow 11), à Rex Harrison qui aimait bronzer dans le plus simple appareil… les anecdotes fleurissent dans le jardin d’Éden de l’hôtel.
Si la chambre basique à 1 500 euros la nuit n’est pas dans le budget de tout le monde, on peut se contenter de boire un verre au restaurant-bar The Polo Lounge, une institution où Frank Sinatra et ses copains du Rat Pack avaient leurs habitudes, ou au Nineteen12, en référence à l’année d’ouverture du palace, ou encore assister à une projection de film à la belle étoile.
Les tournages ou clins d’œil aux murs roses continuent de se succéder, comme la photo de la pochette de l’album Hotel California du groupe The Eagles et les scènes de la série Hollywood qui y ont été tournées. 
Mais le Beverly Hills Hotel a perdu de son glamour depuis qu’il a été racheté par le sultan de Brunei, dont le groupe hôtelier fait l’objet de régulières campagnes de boycott liées à la politique menée dans son pays. 


« Bungalow 21 »
« Bungalow 21 »
© Bestimage / Cyril Moreau

Bungalow 21

Théâtre (Inédit – Captation les 12 et 13 janvier 2024 au Théâtre de la Madeleine) — Mise en scène Jérémie Lippmann — Auteur Éric-Emmanuel Schmitt — Sur une idée originale de Benjamin Castaldi — Réalisation Ybao Benedetti — Production Pomme Production et Kiosco

Avec Mathilde Seigner (Simone Signoret), Emmanuelle Seigner (Marilyn Monroe), Michaël Cohen (Yves Montand), Vincent Winterhalter (Henry Miller), Clément Moreau (le groom)

... suivi de « Joyeuses Pâques »

Quarante ans après sa création, la pièce mythique du répertoire populaire Joyeuses Pâques, de Jean Poiret, est de retour dans une mise en scène de Nicolas Briançon.

Captation les 24 et 25 août 2023 au Théâtre Marigny.


Bungalow 21, suivi de Joyeuses Pâques, est diffusé mardi 26 mars à partir de 21.00 sur France 2
À voir ou à revoir sur france.tv

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Publié par Diane Ermel le 23 mars 2024