« Apocalypse - Le crépuscule d’Hitler » : une soirée événement autour du dernier opus d’Isabelle Clarke et Daniel Costelle

Retrouvez la série documentaire qui a réuni jusqu’à treize millions de téléspectateurs en France et suivez les deux épisodes inédits qui retracent, de 1943 à 1945, les deux années décisives qui ont amorcé la chute d’Hitler. Mardi 21 février à partir de 21.10 sur France 2.

« Apocalypse - Le crépuscule d'Hitler ». © Bundesarchiv / CC&C

Été 1943 : Hitler a envahi deux ans plus tôt l’Union soviétique. Il veut faire basculer le cours de la guerre en engageant à Koursk un gigantesque assaut de chars contre les forces soviétiques. Il ne sait pas que c’est la dernière fois que ses troupes engagent l’offensive à l’Est. 
Apocalypse - Le crépuscule d’Hitler est le récit de la fin de la Seconde Guerre mondiale vue par Hitler à partir de 1943 et le tournant de la terrible bataille de Koursk. Comme toujours composé d’images inédites de reportages cinématographiques d’époque restaurés et mis en couleur, porté par la voix de Mathieu Kassovitz, ce dernier opus suit le despote lors des derniers mois décisifs qui conduisent à sa chute.

Rencontre avec Isabelle Clarke et Daniel Costelle, auteurs et réalisateurs de la série

Dabiel Costelle et Isabelle Clarke
Daniel Costelle et Isabelle Clarke.
© Collection personnelle

Rendre le passé à la vie
Isabelle Clarke : Pour écrire ce nouveau chapitre de la collection, nous sommes tombés sur un travail formidable d’un journaliste allemand. Lassé des inexactitudes qu’il lisait sur la vie d’Hitler de 1939 à 1945, il a rédigé une sorte de journal qui décrit les faits et gestes du Führer jour après jour.
Daniel Costelle : Entendons-nous bien, nous n’avons aucune espèce de complaisance ou de fascination pour ce personnage abominable. Que les événements l’aient rendu malade, que les traitements de son médecin aient aggravé sa santé, c’est certain. Mais les historiens que nous avons consultés sont formels : Hitler n’était pas un dément, c’était un homme d’État dont les actions suivaient la logique propre aux tyrans : « ce sera la victoire ou la destruction ». Reconstituer de façon très méticuleuse et totalement inédite son parcours et son point de vue nous permet de réactiver l’histoire, d’éviter qu’elle se dégrade au fil du temps, qu’on finisse par oublier.

L’appétit de l’inédit 
D. C. : Nous avons, Isabelle et moi, une folie qui nous est propre, celle de rechercher les films inédits sur cette période, gratter dans les cinémathèques, aidés en cela depuis des années par une directrice de la recherche, Marie-Cécile Bouguet, elle-même contaminée par cet appétit de l’inédit !
I. C. : Le meilleur moment, c’est quand nous découvrons les images et que débute le montage. Ce qui nous plaît, c’est de parvenir à trouver des séquences du quotidien, à l’instar des images de Fernand Bignon, témoignages merveilleux d’un cinéaste amateur qui a filmé sa famille en Normandie tout au long de la guerre. Puis de les mêler à des images des combats ou d’Hitler dans sa résidence-nid d’aigle du Berghof, dans les Alpes bavaroises. J’aime décrypter, réussir une séquence où chaque image a son message. Puis prendre les téléspectateurs par la main et les inviter à regarder, découvrir. Libre à eux ensuite de décider ce qu’il faut en penser.

Passeurs d’images
D. C. : À partir du moment où quelqu’un prend un appareil photo ou pose devant une caméra, ce n’est pas anodin. Ces personnes ont envie de nous inciter à chercher quelque chose, à nous transmettre un message. Avec Isabelle, nous sommes en quelque sorte des récolteurs, des passeurs d’images qui seront aussi interprétées plus tard par d’autres. C’est indispensable.
I. C. : Avec Daniel, nous faisons en quelque sorte l’inverse des archéologues car nous prélevons des pierres et, grâce aux dernières technologies, la sonorisation et la colorisation, nous les rendons vivantes.

Des éléments surprenants 
D. C. : Ces images inouïes du mariage de la belle-sœur d’Hitler le 3 juin 1944. Les festivités s’achèvent le 6 juin, le jour du Débarquement. Les invités n’ont aucune conscience que leur monde peut s’arrêter du jour au lendemain.
I. C. : Pour moi, ce sont sans doute ces images en 1945 du général SS qui mime la déchéance physique du Führer.

Le bunker en réalité augmentée
I. C. : Pour pallier l’absence d’archives filmées du bunker dans lequel s’est reclus Hitler pendant les derniers mois de sa vie, nous avons sollicité la société Nord XR qui a recomposé virtuellement le site. Cette première collaboration nous a permis de reconstituer fidèlement le refuge souterrain d’Hitler et de sa garde rapprochée. 

Un crépuscule en résonance avec l’actualité
I. C. : Les historiens nous répètent sans cesse que l’histoire ne se répète pas, qu’elle bégaie. Nous montrons les combats de Kharkov, Koursk, Donetsk, ces mêmes territoires convoités aujourd’hui par Poutine. Sans parler du jusqu’au-boutisme.
D. C. : À ces similitudes ajoutons – et c’est d’autant plus inquiétant – que Poutine, à l’inverse d’Hitler, possède la bombe atomique. L’actualité nous a dépassés. C’est parce que ce crépuscule aux accents wagnériens résonne aujourd’hui qu’il faut absolument le comprendre.

Les projet à venir
I. C. : Nous sommes très fiers et très heureux de préparer, pour France 2, un documentaire pour le 80e anniversaire du Débarquement. Il s’intitulera « Les débarquements », car, à celui de la Normandie, s’ajoutent celui en Provence jusqu’à la jonction autour de Dijon, ainsi que l’évocation des débarquements en Sicile et en Afrique du Nord. 
D. C. : Une fois encore, je tenais à exprimer ma profonde reconnaissance, du fond du cœur et du fond de la vie, à France Télévisions.

Propos recueillis par Béatrice Cantet


« Apocalypse. Le Crépuscule d’Hitler » — le livre
Reflet du film, cet ouvrage, enrichi par les commentaires de Serge Klarsfeld, raconte la montée vers le deuxième conflit mondial, le désastre planétaire qui a suivi et les derniers instants du Führer. Il est publié aux Éditions Gründ.

Apcalypse le livre
« Apocalypse », le livre.
© DR

Apocalypse - Le crépuscule d’Hitler 

21.10 Épisode 1 : Le Grand Choc
Été 1943. Hitler entend faire basculer le cours de la guerre : les blindés flambant neufs qu’il attendait fébrilement sont enfin massés à la frontière ukrainienne, à Koursk, afin de saigner à blanc les forces soviétiques. Commence alors la plus grande bataille de chars de l’histoire : c’est une boucherie de fer et de sang ; pourtant, la percée allemande n’a pas lieu.
Ce revers s’accompagne de l’ouverture d’un second front en Sicile, où les Alliés ont débarqué, qui oblige Hitler à diviser ses forces entre l’Est et l’Ouest. Le dictateur nazi ne peut même plus compter sur le soutien de son fidèle allié Mussolini, destitué et incarcéré en Italie, qu’il fait libérer par une opération commando. Alors que la situation s’embourbe à l’Est, que les sous-marins allemands sont mis en difficulté dans l’Atlantique, en Allemagne l’aviation alliée lance une campagne de bombardement intensif des villes, mettant à genoux une population qui continue pourtant de croire aux promesses de victoire de son Führer.
22.00 Épisode 2 : Le Dernier Acte
Janvier 1944 : sur tous les fronts, l’armée allemande ne parvient plus à enrayer son inexorable recul. Dans leur fuite, les soldats détruisent les preuves de leurs crimes innommables. Cela ne suffit pas à dissimuler la macabre réalité des camps de la mort aux soldats de l’Armée rouge qui marchent sur le Reich. Au Berghof, le petit cercle d’intimes du Führer est trop occupé à fêter le mariage de la sœur d’Eva Braun pour voir venir le Débarquement allié qui surprend toutes les prédictions allemandes. L’étau se resserre irrémédiablement sur le Führer, qui s’obstine, car il réchappe à un attentat à la bombe, et y voit un signe de la Providence. Il fait enrôler des adolescents et des vieillards pour servir de chair à canon et défendre ce qui reste du Reich. La propagande continue de crier victoire alors que tout indique que la guerre est perdue. Affaibli par la maladie, acculé, traqué, Hitler finit par se terrer dans son bunker berlinois à six mètres sous terre, d’où il continue de mener son pays à la ruine. 

Série (2 x 52 min – 2023) – Écrit et réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle – Commentaire dit par Mathieu Kassovitz – Production CC&C (Mediawan) – Avec la participation de France Télévisions, Toute l’Histoire, la RTBF, la SVT, Radio Canada et National Geographic
Déconseillé aux moins de 10 ans

Apocalypse – Le crépuscule d’Hitler est diffusé mardi 21 février à partir de 21.10 sur France 2
À voir et revoir sur france.tv

Publié par Béatrice Cantet le 19 février 2023
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