Leurre des retrouvailles

Il y a des jours qui ne commencent pas si mal, au fond, pour le policier Alex Hugo, plus habitué aux disparitions, généralement inquiétantes, qu’aux réapparitions. Ce matin-là, aux abords de la Lusagne, il est en effet appelé pour un cas étrange : un jeune homme hagard dit s’appeler Léo Melino et s’être enfui d’un lieu où il était retenu captif. Pour Angelo, la nouvelle fait l’effet d’un coup de massue : il a participé sept ans plus tôt aux recherches à la suite de la disparition inexpliquée du gamin de 11 ans et ne s’est jamais pardonné d’avoir dû clore l’enquête, faute de pistes. Et c’est un bonheur indicible pour la famille Melino, particulièrement pour Hélène, qui ne s’est jamais remise de la perte de son fils, malgré l’amour et le soutien de Maxime, son mari, et de leur jeune fils Tristan.
Angelo qui, on le sait, a un cœur gros comme ça, est immédiatement ému par ces retrouvailles et cette joie inespérées. Alex n’est pas de pierre, non plus, attention, mais, sans vouloir casser l’ambiance, il y a quand même un truc qui le chiffonne. Certes, l’adolescent a de bonnes raisons d’être très secoué par ce qui lui est arrivé. Mais le récit de son enlèvement et de ses sept années d’absence a de quoi laisser perplexe. Et laisse aussi un peu perplexe son propre père, qui ne semble pas partager totalement la joie de sa femme… À moins qu’il n’ait des raisons de douter de cette histoire de fils prodigue. Il est des cas où les menteurs se font la guerre…