« Agriculteurs : des vies sur le fil », un nouveau numéro de « Dans les yeux d’Olivier »

Alors qu’un profond malaise secoue le monde paysan, Olivier Delacroix est parti à la rencontre de tous ces amoureux de la terre qui se battent pour continuer d’exercer leur métier et de nous nourrir chaque jour. « Agriculteurs : des vies sur le fil » est à découvrir dans ce nouveau numéro de « Dans les yeux d’Olivier » mercredi 10 avril à 22.45 sur France 2. 

« Agriculteurs : des vies sur le fil ». © France TV Studio

Historiquement, la France est un grand pays agricole. Pourtant, aujourd’hui, le constat est alarmant : depuis trente ans, le nombre d’agriculteurs a été divisé par trois. Et, désormais, plus d’un agriculteur sur trois part à la retraite sans être remplacé. Dettes, contraintes administratives, charge mentale, aléas climatiques, rapport de force avec les grands groupes industriels qui fixent les prix…. Si le métier n’attire plus, c’est souvent parce que cette profession, à l’avenir incertain, plonge les agriculteurs dans la précarité.

Il faut apprendre à vivre avec les imprévus.

Estelle, agricultrice

Chaque année en France, ce sont aussi 20 000 accidents du travail recensés dans le secteur agricole. 32 % des agriculteurs sont victimes d’un accident au cours de leur vie professionnelle. Ce danger, Estelle le connaît bien. À 50 ans, elle a repris l’exploitation bio de son mari décédé des suites d’un accident de tracteur sur la route. Et pour ne pas le tuer une seconde fois, elle a choisi de faire perdurer les valeurs de celui-ci en gérant elle-même la production. Le seul moyen, selon elle, de s’assurer de l’absence d’engrais sur ses terres… Jusqu’alors fonctionnaire, Estelle a ainsi appris à apprivoiser un nouveau métier qu’elle n’affectionnait pas particulièrement, mais qu’au fil des jours elle s’est mise à apprécier au contact des animaux et de la terre. Une profession qui lui permet d’être en accord avec ses valeurs, même s’il faut apprendre, selon elle, « à vivre avec les imprévus ».
Si Estelle a su trouver son équilibre, pour certains agriculteurs, il reste fragile. À bout de souffle, épuisés, ils finissent même par renoncer. Deux agriculteurs se suicident chaque jour. C’est le cas de Vincent, le mari de Cathy, qui a mis fin à ses jours en 2021. « Il m’avait dit simplement : “Tu sais, je ne suis pas plus fort que les autres” », explique Cathy. Asphyxié par les prêts, les dettes, Vincent a caché son mal-être à sa famille…

Guillaume Canet
Guillaume Canet.
© France TV Studio 


Ce mal-être paysan, Guillaume Canet en a pris conscience durant le tournage d’Au nom de la terre, film autobiographique d’Édouard Bergeon. « Une tarte monumentale »pour le comédien… En plus d’incarner le père du réalisateur ayant fait une tentative de suicide, le comédien a aussi reçu de nombreux témoignages du monde agricole dont la parole s’est libérée grâce au film.

Il va arriver un point où l’on n’aura plus de paysans et où on va se demander ce que l’on va manger dans nos assiettes !

Guillaume Canet

Un rôle qui l’a profondément marqué et poussé à s’engager auprès des associations d’entraide aux agriculteurs. Une partie des recettes du film a ainsi été reversée à Solidarité Paysans. Amoureux de la terre, Guillaume Canet se plaît à rappeler que l’on descend tous de paysans et que chacun d’entre nous a une connexion avec la terre. « Il va arriver un point où l’on n’aura plus de paysans et où on va se demander ce que l’on va manger dans nos assiettes ! » alerte-t-il. En rappelant également que c’est aussi à nous de changer la donne, en consommant plus local, par exemple, ou en faisant en sorte que nos enfants remettent les mains dans la terre.

Une transmission très ancrée chez Régis, producteur de lait, qui a repris l’exploitation héritée de ses ancêtres depuis quatre générations. Mais ce métier tend à disparaître aujourd’hui à cause des industriels imposant un prix d’achat inférieur aux coûts de production. Régis, comme beaucoup d’autres, vend à perte. Avec d’autres collègues, il va alors militer pour un achat du lait à son juste prix… « Il faut du temps pour se rendre compte qu’on est tous embarqués sur ce même bateau qui part à la dérive. »
Pour éviter d’être pris au piège du système agro-industriel, d’autres se lancent dans le circuit court et la vente directe, de l’agriculteur au consommateur. En Seine-Saint-Denis, Floriane et Brice, deux citadins, ont créé un potager périurbain pour vendre leurs légumes aux habitants du 93. Ces « néo-ruraux », comme on les appelle, espèrent ainsi devenir « cette fenêtre sur le monde agricole ». Pour diversifier leurs revenus, ils ouvrent leur exploitation aux habitants, et misent sur la transmission, la sensibilisation et la pédagogie.
Dans une agriculture malmenée, Brice et Floriane ouvrent ainsi la voie à une nouvelle façon de produire et de transmettre, tout comme ces hommes et femmes passionnés que rencontre Olivier Delacroix dans ce film mettant en lumière leur combat essentiel : faire perdurer leur profession afin de continuer à tous nous nourrir…

« Agriculteurs : des vies sur le fil »
« Agriculteurs : des vies sur le fil ».
© France TV Studio  

Dans les yeux d’Olivier
Agriculteurs : des vies sur le fil


Magazine (90 min – 2024 – Inédit) — Auteur Olivier Delacroix — Réalisation Olivier Delacroix et Julie Ledru — Production France TV Studio et C’est comme ça production, avec la participation de France Télévisions  

Diffusion mercredi 10 avril à 22.45 sur France 2
À voir ou à revoir sur france.tv  

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Publié par Céline Boidin-Lounis le 10 avril 2024