50e anniversaire de l’élection de Giscard : « 1974, une partie de campagne »
/ « Giscard, de vous à moi - Les confidences d’un président »

Cinquante ans jour pour jour après l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la République, France Télévisions propose une soirée spéciale avec deux documentaires. Pépite historique, celui de Raymond Depardon suit la campagne de 1974, tandis que le second est une série d’entretiens avec l’ancien président, retraçant ses années de pouvoir. À voir dimanche 19 mai dès 21.05 sur France 5 et sur france.tv.


21.05 : 1974, une partie de campagne

Longtemps censuré, le — premier — film documentaire de Raymond Depardon fut diffusé pour la première fois en 2002. Commande de Valéry Giscard d’Estaing lui-même, il devait s’intituler à l’origine 50,81 %. Celui qui, en 1974, est alors ministre de l’Économie et des Finances se lance dans une campagne présidentielle « à l’américaine ». Depardon, inspiré par Primary, le film de Robert Drew et Richard Leacock sur la campagne de 1960 de John Fitzgerald Kennedy, accepte ce travail sans rémunération — Giscard le qualifiera même de simple « opérateur » —, seul l’ingénieur du son est payé.

Le réalisateur suit, caméra à l’épaule, le fringant candidat à la présidentielle. Il est partout : dans sa DS, dans son hélicoptère, dans les réunions avec son équipe de campagne, dans ses meetings, dans son bureau quand Giscard attend seul les résultats du second tour. Raymond Depardon capte des instants rares et historiques de la classe politique française.

« 1974, une partie de campagne » de Raymond Depardon
Valéry Giscard d'Estaing en campagne, en 1974.
© David Burnett / Raymond Depardon / Magnum Photo - © Palmeraie et Désert

Au premier visionnage, le résultat plaît au nouveau jeune président. « Quand il a vu le film, il n’a jamais voulu rien couper, se souviendra Depardon en 2002 (Des mots de minuit), au moment de la première diffusion. Au contraire, il voulait même le montrer aux élèves de Sciences-Po. » Mais les visionnages suivants le conduiront à interdire toute diffusion du film : prétextant que celui-ci avait vocation à devenir une archive, plus probablement gêné par l’image moins glorieuse du jeune candidat accédant au pouvoir qu’il avait imaginée au départ…

Car l’intérêt majeur de cette Partie de campagne s’appuie justement sur ces moments, souvent en longs plans-séquences, que Depardon – qui n’est pas encore devenu le grand photographe et documentariste célébré par la critique et le public – a su saisir. Les échanges privés avec son état-major, la proximité sur le terrain avec les élus locaux et les électeurs ou l’intimité d’une conversation téléphonique…
Et le soir du second tour, lorsque Giscard dans un bureau du Louvre découvre seul les résultats et s’emporte face à son écran en voyant son directeur de campagne Michel d’Ornano présent sur le plateau de télévision… « Il est assommant, il est pénible ! » Une séquence qui déplaira au nouveau président.
Mais, fin politique et séducteur, Giscard n’est pas dupe… Depardon confiera : « Il a oublié la caméra certaines fois, il a mis en scène certaines choses. »
Le résultat est une immersion dans une époque révolue où les téléphones portables sont absents, où le président fraîchement élu conduit lui-même sa voiture et où l’accès si large aux coulisses d’une campagne présidentielle est aujourd’hui impensable.

22.35 : Giscard, de vous à moi – Les confidences d’un président

« Giscard, de vous à moi – Les confidences d’un président »
Les confidences de Giscard.
© Bruno Levy

Le plus jeune président de la Ve République raconte ainsi tous les faits marquants de sa vie politique, ses succès et ses échecs, ses réussites et ses déceptions.
Il parle de ses premières années au pouvoir à l’ombre de De Gaulle, de ses cent soixante-dix tête-à-tête avec le général. Il évoque ses relations, souvent difficiles, avec Pompidou. Il retrace sa victoire de 1974 et sa défaite de 1981. Il se souvient de son long conflit avec Chirac et de ses surprenantes rencontres avec Mitterrand. Il retrace les moments-clés de son septennat : de la libéralisation de l’IVG aux grandes initiatives internationales, des nombreuses réformes de société au changement de Premier ministre, de l’affaire des diamants à l’histoire intime de sa défaite. Il évoque ses combats pour l’Europe, avec le soutien de son ami Helmut Schmidt. Il explique comment il a tenté de repartir après l’échec, pourquoi il a préféré, en 1995, Chirac à Balladur. Et il parle de lui, de son arrivée à l’Élysée, de ce surprenant « vertige » lors de son premier 14 Juillet, de la « morsure » de la défaite de 1981. L’occasion pour cet ancien président, ce réformateur traditionaliste, et si peu conformiste, de nous dire « ses vérités ».

1974, une partie de campagne
Giscard, de vous à moi – Les confidences d’un président

« Giscard, de vous à moi – Les confidences d’un président »
Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing.
© Palmeraie et Désert ​

1974, une partie de campagne
Documentaire (90 min – 2002 – long-métrage restauré en 2005) — Réalisation Raymond Depardon — Production Palmeraie et Désert

Giscard, de vous à moi – Les confidences d’un président

Documentaire (100 min – 2016) –Réalisation Gabriel Le Bomin – Auteurs Gabriel Le Bomin et Patrice Duhamel — Narration Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française— Production Siècle Productions

1974, une partie de campagne et Giscard, de vous à moi – Les confidences d’un président sont diffusés à 21.05 et 22.35 dimanche 19 mai sur France 5
À voir et revoir sur france.tv

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