Michaël Hirsch : « J’ai décidé que c’était la bonne décision : la joie »

« Y’a de la joie » au Théâtre de l’Œuvre, tous les mardis à 21.00

Dans son nouveau spectacle « Y’a de la joie », Michaël Hirsch explore un sentiment qui fait défaut à notre époque. À rebours des leçons du développement personnel, l’auteur et comédien raconte comment il a décidé d’apprendre la joie de vivre. Entre recherches et anecdotes personnelles, il nous raconte une quête intime, partagée sur scène avec sa tendresse habituelle.

On a inventé la joie de vivre, il faut qu’on en soit fiers.

Michaël Hirsch
« Y’a de la joie » - Rencontre avec Michaël Hirsch

🎭 Y’a de la joie
Auteur et interprète : Michaël Hirsch
Genre : Seul-en-scène
Disponibilités : tous les mardis à 21.00 au Théâtre de l’Œuvre
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France TV & Vous : Comment décririez-vous ce nouveau spectacle ?
Michaël Hirsch : Ce spectacle raconte une année de ma vie où je me lance ce grand défi : apprendre la joie de vivre. C’est probablement le spectacle le plus intime que j’ai écrit. Il y a une partie introspective dans ce spectacle, et en même temps, une partie très documentée. C’est à la fois documenté et drôle. Je joue plein de personnages.

Pourquoi un spectacle sur la joie de vivre ? 
M. H. : Il y a deux éléments déclencheurs : le premier, c’est ma femme qui, un jour, au détour d’une conversation, m’a dit : « Mais Michaël, la joie de vivre, c’est pas ton truc. » Et moi, j’ai cru que si. Parce que pendant toutes ces années, je me disais : « Mais si, c’est mon truc. » Et puis j’ai demandé autour de moi et, effectivement, c’est pas mon truc. Et la deuxième chose, c’est la naissance de ma fille. Je me suis dit : tiens, là, il se passe deux choses dans ma vie qui méritent de faire un spectacle autour de la joie de vivre.

Pour vous aujourd’hui, c’est quoi le bonheur ?
M. H. : Moi, je faisais partie de ces gens qui croyaient au développement personnel. Et le développement personnel, c’est devenu comme une sorte de grande religion moderne. On nous vend le bonheur comme le paradis, en fait. C’est-à-dire que vous allez faire plein de choses pendant toute votre vie, et à la fin, vous aurez le bonheur. La joie de vivre, c’est un rapport tout à fait inverse : c’est démarrer par se dire : « La vie, c’est génial. »

Si vous aviez un conseil à donner pour favoriser la joie ?
M. H. : Le plus grand conseil « joie » que je peux donner, c’est : « C’est jamais foutu. » Moi, j’ai décidé, au bout d’une année de recherche, que c’était la bonne décision : la joie. Ce spectacle, ce n’est pas un spectacle de développement personnel. Je ne viens pas là donner des conseils, parce qu’en fait j’en ai tellement essayé, des trucs de développement perso qui ont totalement loupé… Je suis juste là, en train d’essayer de partager avec les gens et de dire : « J’ai essayé plein de trucs, voilà mon expérience, et si ça se trouve, ça trouvera un écho chez vous. »

Comment s’est passée votre première à Avignon ?
M. H. : J’ai eu la chance, au Festival d’Avignon, que ce spectacle se passe incroyablement bien. Il y a eu une magie. Il y a une magie parfois au Festival d’Avignon. D’abord, les gens sont en vacances, donc ils arrivent dans la salle avec une joie déjà très présente. À Paris, on est dans une joie plus contenue. Le Parisien a la joie de vivre plus intérieure.

Si vous pouviez poser une question à Charles Trenet ?
M. H. : Je lui demanderais comment il a écrit cette chanson, dans quel contexte. Quand je cherchais un titre pour ce spectacle, à un moment, ça m’est apparu totalement évident de me dire : « Y’a de la joie. » Et je me disais : mais là, en fait, il y a une éclaircie magnifique qui s’offre à nous, parce qu’on est dans un moment du monde qui peut paraître assez sombre, où on se demande : « Est-ce que la joie de vivre, ça existera encore ? » Je me suis dit : tiens, Charles Trenet, là, il a une résonance très forte. Essayons de parler de cette joie, de cette manière d’envisager la vie avec profondeur, en y ajoutant plein de petits plaisirs, ce qui donne la saveur, le sel et le goût de la vie.