StoryLab

La section Recherche narrative de la Direction "Innovation et Prospective" de France Télévisions a présenté officiellement "7 lives", l'oeuvre en VR qu'elle a coproduite, dans le cadre du festival NewImages. Déjà récompensée par deux fois avec un Prix spécial du Jury à NewImages et le prix de la Fiction au VR Arles Festival, nous vous conseillons ce voyage extraordinaire, intense, prenant et immersif !

C'est avec Jan Kounen, cinéaste connu pour ses films « 99 francs », « Dobermann » ou encore « Blueberry, l’expérience secrète »,mais dont c'est la première réalisation en réalité virtuelle que nous vous invitons à commencer l'immersion

  « 7 lives » est un conte fantastique. Inspiré par le Japon et la philosophie shinto, il raconte l’histoire d’une âme, prise entre le monde des vivants et des morts. Dans cette expérience onirique, les utilisateurs passent d’une dimension à une autre et explorent un univers d’ordinaire invisible.Le projet a une forte ambition narrative qui a été enrichie par une technique forte comme des prises de vue en 3D, des images de synthèse et des séquences d’interaction au cœur du film.  

  Sur le site web 7 lives, téléchargez l'application ou retrouvez la vidéo en 360°.  

La fiction "7 lives" a été sélectionnée pour les festivals de Tribéca et de TaiPei. (2019)Elle a reçu : 

- La mention spéciale du jury au NewImages Festival de Paris (2019)

- Le prix Fictions au VR Festival d'Arles (2019)

- Le Halo Awards d'or pour le best Fictional Work aux VR Days à Amsterdam(2019)

- Le prix du Public aux VR Days à Amsterdam (2019)

Jan Kounen, quelle est votre vision de « 7 lives » ?

« 7 lives » est une histoire particulière, très sensorielle. C’est quelqu’un à qui il arrive un accident et qui va dans l’instant de cet accident, se trouver entre 2 mondes et explorer des mémoires.

Ce projet est un espace totalement expérimental. Au lieu de faire comme toujours pour les choses nouvelles, essayer de petites choses factuelles, là tout le monde a dit : ok, on y va. Et nous avons réalisé quelque chose qui est de l’ordre de l’expérience avec un aspect artistique très fort, expérientiel et sensoriel. Ce n’est pas un film qu’on regarde en disant : « Ah oui ! J’ai tout à fait compris la petite histoire ! ». C’est quelque chose auquel on peut penser après et on est aussi interactif car il y a des choix à faire.Ce n’est pas du jeu vidéo mais c’est indéniablement un vrai et nouveau travail de narration, d’expérience dans un espace où le spectateur garde un impact car il se déplace dans les images, fait des choix qui vont lui faire reconstruire l’histoire.    

Pourquoi avoir accepté un tel projet ?

Le projet m’a intéressé parce que j’aime les nouvelles technologies, les choses nouvelles qui émergent.« 7 lives » est ma première expérience avec cette technique et je suis persuadé, maintenant, que c’est une révolution qui va changer nos usages et aussi aider à faire exister un espace de création pour des artistes, des cinéastes, des metteurs en scène de théâtre. Nous pourrons offrir au public de vivre d’autres expériences.J’ai parfois des discussions animées avec certains de mes collègues cinéastes à qui je disais que l’aventure de la réalité virtuelle équivalait à l’arrivée de "Un train en gare de la Ciotat". Nous sommes des metteurs en scène de théâtre et le cinéma arrive !  

Pourquoi la réalité virtuelle vous parait-elle importante ?

En 2019, la réalité virtuelle est une partie du chemin vers le processus qui permettra au spectateur de devenir acteur

Il y a quelque chose de l’ordre du fantasme pour toute personne qui raconte une histoire et qui le fait par le biais du cinéma, de devenir à un moment donné un personnage à l’intérieur du film. Et, à mon sens, la VR (réalité virtuelle), s’apparente à ce chemin-là. 

Travailler aujourd’hui dans cet espace, c’est bien parce que c’est un espace qui n’a pas encore de marché. Donc en fait, on fait de la création et tout le monde se dit : « Il va falloir des créateurs, en France, de ce système, il va falloir un savoir-faire » donc des projets artistiques tels que « 7 lives » vont être fait car c’est comme un court-métrage artistique qui va nous permettre de développer la technologie, d’appréhender les choses pour être prêt quand il y aura un développement conséquent. Pour un créateur, c’est le meilleur moment car dans cinq ans, il existera peut-être une véritable industrie et du coup on se retrouvera dans la situation du long métrage avec des gens qui vous disent : « Non, il ne faut pas faire ça ! » ou « Il faut tel acteur ! », etc.

On peut dire que nous défrichons. Par exemple sur « 7 lives », il y a eu des enjeux technologiques très très complexes, des trucages… On est en train d’inventer c’est un peu la phase « Méliès » de la VR. Les machines très performantes que l’on utilise pour les trucages au cinéma, sont devenues des machines désormais très lentes par rapport à la taille de l’image, par rapport à tout ce qu’on leur demande. Du coup, on revient 10 ans en arrière avec des temps de calcul énorme. Il y a des manipulations d’images complexes ; faire un fondu enchaîné, devient une prise de tête car il faut exécuter des algorithmes pour y parvenir… Mais cela reste très agréable d’être au début de quelque chose. Sur « 7 lives » par exemple, nous avons utilisé la nouvelle caméra à 360° de Google, YI HALO, qui contient 17 caméras et qui a un rendu fantastique.

"7 lives" en images

Comment voyez-vous l’avenir de la VR 

 À mon sens, cela me semble aussi important que la découverte du Web à la fin des années 80. Le web n’est pas devenu un objet de création culturelle, mais c’est un fabuleux outil de diffusion qui a changé notre façon de vivre. Je pense que la réalité virtuelle et la réalité augmentée sont des choses qui vont totalement changer nos usages, on les voit présentes dans les films de science-fiction comme Minority Report par exemple et on voit de plus en plus l’intelligence artificielle couplée à ces systèmes.

« 7 Lives », infos pratiques

Clap de fin pour l'interview de Jan Kounen (7 lives) - France Télévisions - Laurence Landoyer
Clap de fin pour l'interview de Jan Kounen (7 lives) - France Télévisions - Laurence Landoyer

« 7 Lives » est une coproduction Francetv, Red Corner, a_BAHN et Frakas

L'expérience est réalisée par Jan Kounen,  écrite par Charles Ayats et Sabrina Calvo et mis en son par Franck Weber

« 7 Lives » est le résultat d’une collaboration inédite entre le monde du film et celui du jeu vidéo. Jan Kounen, le réalisateur (Dobermann, Blueberry, 99 francs) a mêlé  son savoir faire en matière de scénographie et de mise en scène à l’univers et au game design de Charles Ayats (Type : Rider, Sens VR, MOA) et de Sabrina Calvo (Sous la colline, Toxoplasma)

« 7 Lives » porte une ambition narrative et technique forte. Le projet mêle à la fois prises de vue réelle en 3D et images de synthèse et offre des séquences d’interaction au cœur même du film.

« 7 Lives » sera disponible via le site web :  https://www.francetelevisions.fr/lab/7lives/ en version interactive sur Oculus Rift et HTC Vive et en vidéo 360° linéaire.