« Grands décors restaurés de Notre-Dame » au Mobilier national

Du 24 avril au 21 juillet 2024

Du 24 avril au 21 juillet 2024, la DRAC Île-de-France et le Mobilier national proposent un regard inédit sur les décors de Notre-Dame de Paris. Des chefs-d’œuvre sauvegardés après l’incendie du 15 avril 2019 aux pièces contemporaines imaginées pour remeubler la cathédrale, cette exposition soulignera le travail mené depuis cinq ans pour restaurer et repenser le décor intérieur de la cathédrale. 

Un chantier de restauration inédit

À la veille de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 8 décembre prochain, le Mobilier national et la direction régionale des Affaires culturelles d’Île-de-France (ministère de la Culture) s’associent pour présenter au public les chefs-d’œuvre du décor intérieur de l’édifice, soit vingt et un tableaux de grand format, parmi lesquels treize grands « mays », restaurés dans le cadre d’un chantier mené avec l’appui du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF).

D’autres objets remarquables complètent cet ensemble : la tenture de la vie de la Vierge tissée pour orner le chœur au XVIIe siècle, en quatorze pièces, aujourd’hui conservée à la cathédrale de Strasbourg, et l’immense tapis de Savonnerie offert à la cathédrale par le roi Charles X, dont la restauration vient de s’achever au Mobilier national.

Restauration, mais aussi création

Enfin, en accord avec le diocèse de Paris, sont aussi présentées les maquettes du futur mobilier liturgique actuellement en cours de réalisation. L’exposition présentera ainsi les créations contemporaines imaginées par l’artiste Guillaume Bardet (baptistère, autel, cathèdre, ambon et tabernacle) qui intègreront le décor de la cathédrale à sa réouverture. Le prototype de la nouvelle chaise destinée aux fidèles, dessinée par Ionna Vautrin, sera également exposé.

Cette exposition est une occasion unique de montrer la richesse des décors de la cathédrale, en la replaçant dans son contexte de création et en mettant l’accent sur la collection des Mays. Elle est également l’occasion de mettre en valeur les savoir-faire, techniques et scientifiques, des équipes de restaurateurs qui ont contribué à la restauration des pièces exposées, révélant ainsi ces ensembles sous un jour nouveau.

Les Mays de Notre-Dame de Paris

Au début du 17e siècle, la décoration intérieure de la cathédrale fut repensée et enrichie. De nombreuses œuvres peintes y furent alors accrochées et certaines  présentées dans les chapelles ; d’autres formèrent une collection particulière, dite des Mays de Notre-Dame : ces tableaux, offerts chaque année au mois de mai, entre 1630 et 1707, par la corporation des orfèvres de Paris, furent progressivement accrochés dans la nef. Chaque œuvre offerte était accompagnée d’une explication et d’un poème. Soixante-seize Mays de grand format rejoignirent ainsi la cathédrale tout au long du 17e siècle, formant une collection unique, témoin de la qualité artistique de la peinture religieuse en France à cette époque. La Révolution bouleversa le décor de l’édifice et les œuvres furent dispersées : certaines furent accueillies dans des musées, à Paris ou en région, d’autres furent affectées à d’autres églises en France. Au 19e puis au 20e siècle, divers mouvements permirent de replacer dans la cathédrale plusieurs des toiles qui s’y trouvaient au 17e siècle. Sur les 76 Mays offerts, 13 étaient présentés dans la cathédrale en 2019. L’incendie n’entraîna pas de dommages sur ces œuvres ; toutes furent cependant évacuées et la décision fut prise de les restaurer globalement. Cette opération a été pilotée par la DRAC Île-de-France, avec le soutien du C2RMF.